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 ROME:la légende du fondateur face à la vérité archéologique.

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MessageSujet: ROME:la légende du fondateur face à la vérité archéologique.   ROME:la légende du fondateur face à la vérité archéologique. Icon_minitimeLun 7 Juil - 15:35

Wink Il est de bon aloi :capello2: dans tous les livres d’histoire antique sur Rome, d’évoquer le mythe de la naissance de Rémus et Romulus, les célèbres jumeaux :

Les textes anciens rappellent que Romulus et Rémus sont nés d’une Vestale ayant subit un viol qui, pour ennoblir la faute, rejette la paternité sur le dieu Mars. Mais le roi, décide d’enchainer la prêtresse et de jeter les enfants dans les eaux du Tibre. Le fleuve débordant de ses berges inaccessibles, on déposa les enfants sur les eaux stagnantes (au pied du figuier Ruminal). Par la suite, les eaux se retirant, le berceaux des enfants fut déposé à sec dans un endroit solitaire sur lequel rodait une louve, assoiffée. Attirées par les cris des enfants, elle se détourna vers eux en leurs présentant ses mamelles avec douceur. Le berger du roi, Faustulus vit la scène et emporta les jumeaux dans son étable pour que sa femme Larentia les nourrisse et les élève. D’autres prétendent que Larentia était une prostituée (une louve, comme disent les bergers), d’où cette légende merveilleuse. (Tite-Live 1,4).

Plutarque nous narre une version moins poétique de cette même histoire :

Tarchétius, roi des Albains, considéré comme le plus cruel des hommes, eut une apparition surnaturelle dans sa demeure : un phallus se dressa hors du foyer et resta là plusieurs jours. Or, un oracle de Théthys, évoquait l’accouplement d’une jeune fille à ce phallus par lequel naitrait un fils très illustre qui se distinguerait par son courage et sa force. Il en fit part à une de ses filles et lui ordonna de s’exécuter. Trouvant la chose indigne, la fille de Tarchétius envoya une servante à sa place. Le roi apprenant la supercherie voulu tuer les deux femmes. Mais il eut une apparition de Vesta pendant son sommeil lui interdisant de les tuer. Il les mis en prison, leur donnant une toile à tisser et leurs promettant de les marier lorsqu’elles auraient finit l’ouvrage. Mais le roi faisait défaire le tissu pendant la nuit. La servante ayant eu du phallus des jumeaux, Tarchétius les donna à Tératius avec ordre de les tuer. Il les porta au bord du fleuve et les déposa. Une louve vint les allaiter régulièrement et les oiseaux leurs apportèrent la becquée jusqu'à ce qu’un bouvier les emporta. C’est ainsi qu’ils furent sauvés. Quand ils eurent grandit, ils attaquèrent Tarchietius et remportèrent une victoire. Voila ce que rapporte un certain Promathion, auteur de l’histoire de l’Italie. (Plutarque, vie de Romulus, 2).

Il en va de même de la fondation de Rome :

Après avoir rendu le royaume d’Albe à Numitor, Romulus et Rémus entreprirent de fonder une ville à l’endroit où ils avaient été élevés. Comme le choix du nom de la ville faisait débat entres les jumeaux, ils s’en remirent aux dieux protecteurs de ce lieu. Les augures trancheraient entre les deux frères afin de savoir qui choisirait le nom, l’emplacement de la future cité et en aurait le gouvernement. A cet effet, Romulus choisit le Palatin et Rémus l’Aventin comme emplacement pour prendre les augures. En premier, Rémus vit 6 vautours, puis Romulus en vit 12. Chacun d’eux fut proclamé roi par leurs groupe : les uns faisait valoir la priorité de l’augure, les autres le nombre d’oiseaux. On en vient alors aux mains et les colères dégénèrent en lutte meurtrière. C’est alors que Rémus tomba frappé à mort. Selon une tradition plus répandue, pour se moquer de son frère, Rémus franchit la nouvelle muraille construit sur le sillon fondateur de la cité. Romulus, irrité, tua son frère en ajoutant : « Ainsi périsse à l’avenir quiconque franchira ses murailles. ». Romulus resta alors seul maitre du pouvoir. Rome qui prit le nom de son fondateur. (Tite-Live, 1 6-7).

Or toute cette légende de la fondation de Rome est datée en 753 av J.C. Mais avant cette légende, le site de la ville était il qu’une étendue sauvage ? Un lieu sur lequel il n’y avait que des animaux sauvages (loups) et quelques rares bergers venant faire paitre leurs troupeaux (Faustulus)?

L’archéologie nous prouve le contraire et note une présence humaine entre 1000 et 900 av J.C donc, plus de 200 ans avant la légende.

Les archéologues nous apprennent par leurs recherches qu’il y avait bien avant cette légende fondatrice une présence humaine dans le Forum Boarium dès l’âge de bronze, peut-être premier lieu d’échange entres des petits villages se situant sur les sept collines environnantes. Rome a connu aussi une occupation humaine sur le capitole dès l’âge de bronze. Les premiers habitants vivaient dans des cabanes de bois circulaire avec des murs en torchis (Casa Romuli), dont on retrouve les traces des piliers au sol et les rigoles d’évacuation d’eau. Des sites funéraires mis à jour en dehors du forum, montrent que l’on enterrait les morts à la périphérie de la ville, ce qui atteste déjà de certaines croyances religieuses. Des tombes richement pourvues en objets funéraires et de dimensions plus importantes que les autres nous renseignent sur les débuts d’un pouvoir qui s’organise avec des individus ayant un rôle politique et/ou religieux.

Sa topographie présente aussi des avantages naturels certains de communication. Le Tibre, permet un échange commercial unique avec les montagnes avoisinantes. La via salaria (route du sel) longeant le Tibre sur la rive gauche, permettait d’apporter aux sabins le sel utile à la conservation nécessaire des aliments que l’on exploitait des salins de l’embouchure de ce fleuve sur la rive droite. C’est donc à Rome, sur le Forum Boarium (étymologiquement le Forum Boarium est un marché aux bœufs), lieu principal d’échange et de commerce que l’on construisit le premier pont permettant de passer facilement d’une rive du Tibre à l’autre. Avant la construction du Pont Sublicius, il existait un gué à cet endroit. La situation de Rome faisait donc aussi que les relations à longue distance, comme celle entre l’Etrurie et la Campanie, devaient passer par ce pont ou par le gué de Fidènes situé 12 kilomètres plus loin. A cet endroit encore, et pour faciliter les échanges sur le fleuve par voie navale, se développa un port de commerce (Portus Tiberinus).

Par son apport fluvial, Rome s’ouvrait donc sur la mer et était accessible à des navigateurs venus d’autres horizons géographiques que l’Italie. La plaine se peuplait aux dépens de monts qui entourent la Rome naissante. Un besoin d’unité se fit alors sentir . Le Septimontivum, (le 11 Décembre, selon Varron, Traité de la langue latine, 5, 41, 6, 24), est une fête religieuse pendant laquelle on faisait un sacrifice dans 7 lieux différents : le Palatium, la Velia, le Fagutal, Subure, le Germal, le Caelius, l’Oppius, et le Cispius. (Subure, étant cité mais n’étant pas une colline). Ce Septimontivum (pro montibus : pour les collines) a du représenter pour Rome la fédération des groupes de latins (nomen Latinum) exprimant leur appartenance à un même ensemble créant ainsi un lien entre eux par la participation à ces fêtes communes.

La tradition insistante sur le rite de la fondation de Rome par Romulus imprime l’érection d’une muraille au moins sous la forme embryonnaire par le creusement d’un sillon (sulcus primigenius : sillon primordial) dont le rôle défensif incontestable rapprochait les différents peuples des villages qui composeront plus tard la future Rome unitaire. La construction d’une telle muraille suppose l’émergence d’un pouvoir central, d'un roi régissant le pouvoir politique et religieux. Le roi consultait les dieux et prenait les décisions avec les auspices des augures. Il nommait aussi les membres du Sénat : les patres (patres familiarum : pères de familles) qui avaient un droit de regard sur les bénéfices de la guerre. Ces patres, issus de familles émergeantes de l’aristocratie débutante (cf: les tombes des nécropoles suscitées) donneront peu à peu naissance aux patriciens (Patricii : fils des patres). Des assemblées réunissant les gens du peuple (comitia calata)ne jouaient qu’un petit rôle dans la vie politique de cette époque. La plèbe devait se comporter en auditeur, applaudissant par signe d’approbation lorsqu’ils recevaient les indications données et décidées par le roi. Ainsi naissait les bases d’un système politique solide qui fut maintenu tout au long de la République.

En conclusion, la fondation de Rome tient plus de la topographie de la région, de la mise en commun des voies de communication, ainsi que des fêtes rituelles communes que de la légende idyllique rapportée par les auteurs antiques. Wink

Ceci étant dit, je vais faire un plongeon pour me rafraichir !Laughing lol!


Dernière édition par IOVI le Lun 7 Juil - 19:28, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: ROME:la légende du fondateur face à la vérité archéologique.   ROME:la légende du fondateur face à la vérité archéologique. Icon_minitimeLun 7 Juil - 15:45

super21 et :super20: pour ce topo, en particulier pour ce qui concerne la situation économiquement favorable au développement de Rome. J'ignorai l'existence du gué.
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Bruno
Pontif
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Bruno


Age : 73
Date d'inscription : 21/05/2008

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MessageSujet: Re: ROME:la légende du fondateur face à la vérité archéologique.   ROME:la légende du fondateur face à la vérité archéologique. Icon_minitimeLun 7 Juil - 15:49

:affraid: Que voici de la bel ouvrage, direct mes documents :mdr59: .
Bien que tout réfléchi la version légendaire me paraît quand même être la plus plausible mdr6 . Désolé mais je suis un grand romantique, alors les salades des archéologues.... No
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Emblémiste
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Emblémiste


Age : 86
Localisation : Brasilia
Date d'inscription : 22/12/2007

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MessageSujet: ROME: la légende du fondateur face à la vérité archéologoque   ROME:la légende du fondateur face à la vérité archéologique. Icon_minitimeLun 7 Juil - 16:32

IOVI a écrit:

[size=12] Sa topographie présente aussi des avantages naturels certains de communication. Le Tibre, permet un échange commercial unique avec les montagnes avoisinantes. La via salaria (route du sel) longeant le fleuve sur la rive gauche, permettait d’apporter aux sabins le sel utile à la conservation nécessaire des aliments que l’on exploitait des salins de l’embouchure de cet affluent sur la rive droite.

salut IOVI. Très bon texte. :mdr59: L'histoire est toujours moins romantique que la légende, comme le lamente Bruno.

Dans le morceau que je cite au dessus, il manque quelque chose. A quel affluent sur la rive gauche tu te réfères? Ai-je mal lu le texte? Je suppose que la rive gauche est celle du Tibre; donc, tu as oublié mentionner le nom de son affluent. confused :merci2: :salut6:
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JB
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JB


Age : 47
Localisation : Београд
Date d'inscription : 05/02/2008

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MessageSujet: Re: ROME:la légende du fondateur face à la vérité archéologique.   ROME:la légende du fondateur face à la vérité archéologique. Icon_minitimeLun 7 Juil - 16:43

Bruno a écrit:
:affraid: Que voici de la bel ouvrage, direct mes documents :mdr59: .
Bien que tout réfléchi la version légendaire me paraît quand même être la plus plausible mdr6 . Désolé mais je suis un grand romantique, alors les salades des archéologues.... No

Moi aussi !
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MessageSujet: Re: ROME:la légende du fondateur face à la vérité archéologique.   ROME:la légende du fondateur face à la vérité archéologique. Icon_minitimeLun 7 Juil - 18:50

Emblémiste a écrit:

salut IOVI. Très bon texte. :mdr59: L'histoire est toujours moins romantique que la légende, comme le lamente Bruno.

Dans le morceau que je cite au dessus, il manque quelque chose. A quel affluent sur la rive gauche tu te réfères? Ai-je mal lu le texte? Je suppose que la rive gauche est celle du Tibre; donc, tu as oublié mentionner le nom de son affluent. confused :merci2: :salut6:

Désolé Emblemiste, Merci pour la correction ! super1 je rectifie, je voulais dire sur la rive droite à l'embouchure du Tibre.
:dodo20: Quand aux doux rêveurs, bruno, Jb ect, je vous ai ménagé en n'exposant pas la théorie selon laquelle Rémus n'a jamais existé !!!Wink ange27 Laughing Laughing
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lysander
Pontif
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lysander


Age : 48
Localisation : Val d'Oise
Date d'inscription : 11/02/2006

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MessageSujet: romulus   ROME:la légende du fondateur face à la vérité archéologique. Icon_minitimeLun 7 Juil - 20:21

Romulus n'a jamais été qu'un personnage semi-légendaire dont l'existence même est incertaine. Il s'agit d'une légende, qui part de quelques éléments historiques mais qui contient beaucoup de merveilleux et d'imaginaire.
Mais au fond, peu importe. Ce qui compte, c'est ce que les Romains croyaient (et encore, faut pas les prendre pour des buses, certains devaient se douter que tout ça relevait de la pieuse légende), davantage que la réalité archéologique. ça fait partie des mythes fondateurs et toutes les cultures en ont. Faut bien donner un peu de lustre à des origines obscures, surtout quand la culture en question est devenue brillante.
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MessageSujet: Re: ROME:la légende du fondateur face à la vérité archéologique.   ROME:la légende du fondateur face à la vérité archéologique. Icon_minitimeLun 7 Juil - 22:47

Very Happy Je suis donc l'anti-mythes de service ! Laughing Laughing Laughing :accord: :accord: :plane:
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bradj
COS II
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bradj


Age : 72
Date d'inscription : 23/05/2008

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MessageSujet: Re: ROME:la légende du fondateur face à la vérité archéologique.   ROME:la légende du fondateur face à la vérité archéologique. Icon_minitimeLun 7 Juil - 22:54

IOVI a écrit:
Wink Il est de bon aloi :capello2: dans tous les livres d’histoire antique sur Rome, d’évoquer le mythe de la naissance de Rémus et Romulus, les célèbres jumeaux :

Les textes anciens rappellent que Romulus et Rémus sont nés d’une Vestale ayant subit un viol qui, pour ennoblir la faute, rejette la paternité sur le dieu Mars. Mais le roi, décide d’enchainer la prêtresse et de jeter les enfants dans les eaux du Tibre. Le fleuve débordant de ses berges inaccessibles, on déposa les enfants sur les eaux stagnantes (au pied du figuier Ruminal). Par la suite, les eaux se retirant, le berceaux des enfants fut déposé à sec dans un endroit solitaire sur lequel rodait une louve, assoiffée. Attirées par les cris des enfants, elle se détourna vers eux en leurs présentant ses mamelles avec douceur. Le berger du roi, Faustulus vit la scène et emporta les jumeaux dans son étable pour que sa femme Larentia les nourrisse et les élève. D’autres prétendent que Larentia était une prostituée (une louve, comme disent les bergers), d’où cette légende merveilleuse. (Tite-Live 1,4).

Plutarque nous narre une version moins poétique de cette même histoire :

Tarchétius, roi des Albains, considéré comme le plus cruel des hommes, eut une apparition surnaturelle dans sa demeure : un phallus se dressa hors du foyer et resta là plusieurs jours. Or, un oracle de Théthys, évoquait l’accouplement d’une jeune fille à ce phallus par lequel naitrait un fils très illustre qui se distinguerait par son courage et sa force. Il en fit part à une de ses filles et lui ordonna de s’exécuter. Trouvant la chose indigne, la fille de Tarchétius envoya une servante à sa place. Le roi apprenant la supercherie voulu tuer les deux femmes. Mais il eut une apparition de Vesta pendant son sommeil lui interdisant de les tuer. Il les mis en prison, leur donnant une toile à tisser et leurs promettant de les marier lorsqu’elles auraient finit l’ouvrage. Mais le roi faisait défaire le tissu pendant la nuit. La servante ayant eu du phallus des jumeaux, Tarchétius les donna à Tératius avec ordre de les tuer. Il les porta au bord du fleuve et les déposa. Une louve vint les allaiter régulièrement et les oiseaux leurs apportèrent la becquée jusqu'à ce qu’un bouvier les emporta. C’est ainsi qu’ils furent sauvés. Quand ils eurent grandit, ils attaquèrent Tarchietius et remportèrent une victoire. Voila ce que rapporte un certain Promathion, auteur de l’histoire de l’Italie. (Plutarque, vie de Romulus, 2).

Il en va de même de la fondation de Rome :

Après avoir rendu le royaume d’Albe à Numitor, Romulus et Rémus entreprirent de fonder une ville à l’endroit où ils avaient été élevés. Comme le choix du nom de la ville faisait débat entres les jumeaux, ils s’en remirent aux dieux protecteurs de ce lieu. Les augures trancheraient entre les deux frères afin de savoir qui choisirait le nom, l’emplacement de la future cité et en aurait le gouvernement. A cet effet, Romulus choisit le Palatin et Rémus l’Aventin comme emplacement pour prendre les augures. En premier, Rémus vit 6 vautours, puis Romulus en vit 12. Chacun d’eux fut proclamé roi par leurs groupe : les uns faisait valoir la priorité de l’augure, les autres le nombre d’oiseaux. On en vient alors aux mains et les colères dégénèrent en lutte meurtrière. C’est alors que Rémus tomba frappé à mort. Selon une tradition plus répandue, pour se moquer de son frère, Rémus franchit la nouvelle muraille construit sur le sillon fondateur de la cité. Romulus, irrité, tua son frère en ajoutant : « Ainsi périsse à l’avenir quiconque franchira ses murailles. ». Romulus resta alors seul maitre du pouvoir. Rome qui prit le nom de son fondateur. (Tite-Live, 1 6-7).

Or toute cette légende de la fondation de Rome est datée en 753 av J.C. Mais avant cette légende, le site de la ville était il qu’une étendue sauvage ? Un lieu sur lequel il n’y avait que des animaux sauvages (loups) et quelques rares bergers venant faire paitre leurs troupeaux (Faustulus)?

L’archéologie nous prouve le contraire et note une présence humaine entre 1000 et 900 av J.C donc, plus de 200 ans avant la légende.

Les archéologues nous apprennent par leurs recherches qu’il y avait bien avant cette légende fondatrice une présence humaine dans le Forum Boarium dès l’âge de bronze, peut-être premier lieu d’échange entres des petits villages se situant sur les sept collines environnantes. Rome a connu aussi une occupation humaine sur le capitole dès l’âge de bronze. Les premiers habitants vivaient dans des cabanes de bois circulaire avec des murs en torchis (Casa Romuli), dont on retrouve les traces des piliers au sol et les rigoles d’évacuation d’eau. Des sites funéraires mis à jour en dehors du forum, montrent que l’on enterrait les morts à la périphérie de la ville, ce qui atteste déjà de certaines croyances religieuses. Des tombes richement pourvues en objets funéraires et de dimensions plus importantes que les autres nous renseignent sur les débuts d’un pouvoir qui s’organise avec des individus ayant un rôle politique et/ou religieux.

Sa topographie présente aussi des avantages naturels certains de communication. Le Tibre, permet un échange commercial unique avec les montagnes avoisinantes. La via salaria (route du sel) longeant le Tibre sur la rive gauche, permettait d’apporter aux sabins le sel utile à la conservation nécessaire des aliments que l’on exploitait des salins de l’embouchure de ce fleuve sur la rive droite. C’est donc à Rome, sur le Forum Boarium (étymologiquement le Forum Boarium est un marché aux bœufs), lieu principal d’échange et de commerce que l’on construisit le premier pont permettant de passer facilement d’une rive du Tibre à l’autre. Avant la construction du Pont Sublicius, il existait un gué à cet endroit. La situation de Rome faisait donc aussi que les relations à longue distance, comme celle entre l’Etrurie et la Campanie, devaient passer par ce pont ou par le gué de Fidènes situé 12 kilomètres plus loin. A cet endroit encore, et pour faciliter les échanges sur le fleuve par voie navale, se développa un port de commerce (Portus Tiberinus).

Par son apport fluvial, Rome s’ouvrait donc sur la mer et était accessible à des navigateurs venus d’autres horizons géographiques que l’Italie. La plaine se peuplait aux dépens de monts qui entourent la Rome naissante. Un besoin d’unité se fit alors sentir . Le Septimontivum, (le 11 Décembre, selon Varron, Traité de la langue latine, 5, 41, 6, 24), est une fête religieuse pendant laquelle on faisait un sacrifice dans 7 lieux différents : le Palatium, la Velia, le Fagutal, Subure, le Germal, le Caelius, l’Oppius, et le Cispius. (Subure, étant cité mais n’étant pas une colline). Ce Septimontivum (pro montibus : pour les collines) a du représenter pour Rome la fédération des groupes de latins (nomen Latinum) exprimant leur appartenance à un même ensemble créant ainsi un lien entre eux par la participation à ces fêtes communes.

La tradition insistante sur le rite de la fondation de Rome par Romulus imprime l’érection d’une muraille au moins sous la forme embryonnaire par le creusement d’un sillon (sulcus primigenius : sillon primordial) dont le rôle défensif incontestable rapprochait les différents peuples des villages qui composeront plus tard la future Rome unitaire. La construction d’une telle muraille suppose l’émergence d’un pouvoir central, d'un roi régissant le pouvoir politique et religieux. Le roi consultait les dieux et prenait les décisions avec les auspices des augures. Il nommait aussi les membres du Sénat : les patres (patres familiarum : pères de familles) qui avaient un droit de regard sur les bénéfices de la guerre. Ces patres, issus de familles émergeantes de l’aristocratie débutante (cf: les tombes des nécropoles suscitées) donneront peu à peu naissance aux patriciens (Patricii : fils des patres). Des assemblées réunissant les gens du peuple (comitia calata)ne jouaient qu’un petit rôle dans la vie politique de cette époque. La plèbe devait se comporter en auditeur, applaudissant par signe d’approbation lorsqu’ils recevaient les indications données et décidées par le roi. Ainsi naissait les bases d’un système politique solide qui fut maintenu tout au long de la République.

En conclusion, la fondation de Rome tient plus de la topographie de la région, de la mise en commun des voies de communication, ainsi que des fêtes rituelles communes que de la légende idyllique rapportée par les auteurs antiques. Wink

Ceci étant dit, je vais faire un plongeon pour me rafraichir !Laughing lol!
Mon Dieu... Mais ou trouve tu le temps pour rediger tout ça Iovi
merci quand meme
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MessageSujet: Re: ROME:la légende du fondateur face à la vérité archéologique.   ROME:la légende du fondateur face à la vérité archéologique. Icon_minitimeLun 7 Juil - 23:00

Very Happy Quand je n' achète rien, je dors peu et je lis beaucoup !!!lol!
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Bruno
Pontif
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Bruno


Age : 73
Date d'inscription : 21/05/2008

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MessageSujet: Re: ROME:la légende du fondateur face à la vérité archéologique.   ROME:la légende du fondateur face à la vérité archéologique. Icon_minitimeMar 8 Juil - 16:39

IOVI a écrit:
Very Happy Quand je n' achète rien, je dors peu et je lis beaucoup !!!lol!

C'est donc là toute la différence avec ceux qui dorment et font de beaux rêves :dodo20:
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