Le territoire des Trévires, arrière-pays de la frontière germanique, s’est plus rapidement
ouvert à l’économie monétaire que d’autres régions de la Gaule et ceci grâce notamment aux échanges
avec les légions romaines et les commerçants : la frappe monétaire romaine, d’abord destinée à la
solde des milliers de soldats, se répartissait par après à l’intérieur du pays. Elle ne se limita plus aux
vici, et pénétra très tôt la campagne.
Avant la conquête, les monnaies romaines étaient encore peu nombreuses dans ces
régions.. La circulation monétaire est d’abord marquée
par des monnaies « recyclées » tels les as fort usés frappés en Italie (155-133 ) et à Vienne ou Lyon
(40-28). Ce vieux numéraire ne suffisant guère aux besoins de la province récemment conquise, il faut
de la monnaie « fraîche », comme les dupondii frappées à Colonia Nemausus (Nîmes) à partir de 28
avant J.-C. Tranchées dans le sens vertical entre les deux têtes, elles servent de menue monnaie, plus
pratique dans les échanges quotidiens. L’atelier de Lyon prend la relève en émettant de 7 avant J.-C. à
14 après J.-C., des as en grande quantité.
Suite à cette pénurie monétaire, les monnaies gauloises beaucoup plus légères resteront en
circulation et ne seront remplacées qu’à partir d’Auguste. La dernière émission gauloise, le quadrans
GERMANVS INDVTILIL est déjà une véritable monnaie gallo-romaine (ill. 13, catalogue n° 191).
Directement copié du quadrans d’Auguste, qui reste avec 5 pièces plutôt rare au Titelberg, il est frappé
vers 10 avant J.-C. probablement dans plusieurs ateliers dont peut-être le Titelberg, où il représente
3 %, soit 150 monnaies, de l’ensemble du numéraire « celte » retrouvé. Il joua un rôle déterminant
dans le processus d’adaptation au système monétaire romain.
Sous l’empereur Claude, la majeure partie du monnayage officiel était drainée vers l’île
britannique suite à la conquête romaine. La frappe et l’approvisionnement de monnaies en bronze
pour la Gaule ne reprennent que sous Néron. Ce n’est qu’à partir de ce moment que les pièces
gauloises ont pu être définitivement retirées de la circulation, une centaine d’années après leur
frappe.
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