L'ENLEVEMENT DES SABINES

L’enlèvement des Sabines.

Les monnaies de la République ont souvent servis de support historique rappelant régulièrement aux citoyens qui les utilisaient les légendes de la fondation de Rome. Les représentations scéniques des revers de certains deniers sont les témoins de cette habitude monétaire. Les triumvirs honoraient ainsi la mémoire de leur famille, se prétendant descendant d’un héros mythique ou d'un dieu.

A titre d’exemple, la légende nous rapporte que Romulus ouvrit un Asile sur le mont Capitolin , véritable lieu de refuge à caractère sacré afin que tous les vagabonds et les hommes libres des villages voisins de Rome puissent venir s’unir à son peuple par des mariages afin d’augmenter la population de la ville nouvellement fondée. Mais partout, on refusa avec mépris cette proposition. Rome manquait cruellement de femmes et avait pour conséquence de mettre un frein à l’augmentation démographique de la ville embryonnaire.

Romulus eut donc l’idée d’organiser une fête en l’honneur du Dieu Consus, dieu inspirateur de bons conseils ; il avait son autel dans le grand cirque et serait assimilé à Neptune équestre. Pendant cette cérémonie, Romulus fit enlever les jeunes filles Sabines venues avec leurs pères pour assister aux réjouissances.



TITURIA : - 89 av J.C. (Revers : Enlèvement des Sabines pendant les fêtes de Consus).
Monétaire : LUCIUS TITURIUS SABINUS, issu de la gens Tituria d'origine Sabine et descendant du roi Tatius.

De rage, les Sabins prirent les armes contre Rome et son roi Romulus.
Les Céniniens furent battus et Romulus tua Acron , roi de Caeninia , puis porta sa dépouille opime au temple de Jupiter Férétrien. Les Crustumiens et les Antemnates eurent le même sort et perdirent leurs terres.
Mais les Sabins de Cures conduit par leur roi Titus Tatius, pénétrèrent jusqu’au Capitole et s’emparèrent de la citadelle avec l’aide de Tarpeia, jeune femme avide de bijoux en or. En échange de l'ouverture des portes du Capitole, Tarpeia, fille du gouverneur, demanda aux soldats Sabins de lui donner ce qu’ils portaient au bras gauche, c'est-à-dire des bracelets en or. Mais ils portaient aussi leurs boucliers de ce même bras. En entrant ils les lui jetèrent dessus et elle mourut étouffée sous le poids de leurs boucliers.



TITURIA : - 89 av J.C. (Revers :Tarpeia entre 2 soldats, un tas de boucliers à ses pieds).
Monétaire : LUCIUS TITURIUS SABINUS.

Tarpeia fut enterré sur le mont Capitolin. Une partie de cette colline fut appelée la Roche Tarpeienne (Ria Tarpeia) en mémoire de la jeune fille. Plus tard, on executait les condamnés à mort en les précipitant du haut de cette roche.

Quand le combat reprit, les Sabines se jetèrent entre leurs pères et leurs nouveaux époux romains afin d’en arrêter les assauts. Ainsi, La paix fut conclue et le fondement de la grandeur de Rome posé par l’union des deux armées.

Iovi. Tes articles sur les rapports entre les monnaies et les faits historiques ou les légendes mythologiques sont toujours intéressants et instructifs. Quelqu'un avec un bon niveau de culture générale peut interpréter un revers avec Ennée portant Anchise, ou même l'enlèvement des Sabines, surtout quand l'avers porte le nom Sabin. Mais le cas de la mort de Tarpeia est bien moins connu et difficile a reconnaître sur une monnaie. En absence d'une explication comme la tienne, on dirait plutôt qu'il s'agit d'une dispute entre deux soldats pour une femme comme butin de guerre. et :dodo41:

IOVI !

Fred a écrit aussi une fiche sur ce sujet : http://www.fredericweber.com/denier_aug_tarpeia.htm .

Loutre a écrit:

Fred a écrit aussi une fiche sur ce sujet

Fred cite la même histoire, mais la figure du revers de sa monnaie est complètement différente, puisqu'elle présente Tarpéia sous la pile de boucliers. Même dans ce cas, à mon avis l'interprétation est difficile, parce que les boucliers y sont trop mal déssinés, ils semblent plutôt des grands cailloux. On dirait une femme lapidée. :'snif': :salut7:

Emblémiste a écrit:

Loutre a écrit:

Fred a écrit aussi une fiche sur ce sujet

Fred cite la même histoire, mais la figure du revers de sa monnaie est complètement différente, puisqu'elle présente Tarpéia sous la pile de boucliers. Même dans ce cas, à mon avis l'interprétation est difficile, parce que les boucliers y sont trop mal déssinés, ils semblent plutôt des grands cailloux. On dirait une femme lapidée. :'snif': :salut7:

Il est vrai que la représentation sur le Tituria de la République est plus évocatrice que sur le denier d'Auguste. Mais effectivement, il s'agit la encore de perpetuer une légende de la fondation de Rome dans l'esprit des citoyens sous auguste cette fois. meme légende !