Pour le cas de Bavay, les collections numismatiques (toutes issues des fouilles sur le site) présentent de mémoire une vingtaine de monnaies gauloises, toutes nerviennes, sauf deux (une Indutillli identique à celle présentée + un petit denier Trévire au personnage assis).
A Bavay, durant le haut Empire, les échanges avec Trèves semblent beaucoup plus importants qu'avec Reims. Mais attention c'est surtout vrai pour le Bas Empire où Trèves sera ultra-dominante au niveau politique, religieux et économique (notamment exportation de poteries métallescentes en quantité industrielle).
Pour les monnaies gauloises, le cas de Bavay a peu de valeur car la quantité de monnaies gauloises est très petite. A côté, les romaines représentes 99,9% des collections (3000 monnaies de site et 3 ou 4 fois plus si on compte les trésors du Bas Empire qui y sont conservés).
Pour Jean-Marc Doyen, chercheur à l'université de Lille III, les bronzes Indutilli sont des semis romains frappés à Reims.
Voici ce qu'il en dit :
"Ce bronze de style parfois classique, réalisé dans un alliage contenant en moyenne 12 % de zinc (orichalque) est un semis et non un quadrans comme on l’a longtemps supposé. Il est taillé au 1/108 ème de livre (9 douzaines). La carte de répartition montre une diffusion suivant assez fidèlement les limites de la nouvelle province de Gallia Belgica, à laquelle elle sert de monnayage d’appoint. Traditionnellement classé parmi les monnaies gauloises, ce bronze est en réalité une émission provinciale effectuée à Reims sous contrôle impérial par un prince rème du nom d’Indutillus
. Celui-ci confie le soin de signer l’émission, à la manière d’Auguste ou de Tibère, à un affranchi du nom de Germanus. L’avers montre le portrait d’Indutillus ceint du diadème royal (ce
qu’Auguste n’osa jamais faire). Le revers présente un taureau sanglé (détail oublié sur le dessin de Dardel dans l’ Atlas de H. de La Tour, tout comme le diadème royal, transformé en couronne de laurier), élément que l’on retrouve dans la série rémoise suivante (RPC 509), s’inspirant, elle, des deniers lyonnais « au taureau chargeant ».
D’une manière générale, le prototype iconographique du revers du bronze de Germanus Indutilli L. doit être recherché dans de rares aurei du type RIC 538, émis sans doute en Gaule après27 av. J.-C"