Denier Titus Vespasien

Normalement, je ne collectionne que les gauloises, mais si l’occasion se présente, j’accepte même une monnaie de l’envahisseur, surtout si elle ne me coûte… rien.

Voici donc ce que je crois être une monnaie de Titus Vespasien avec sur l’avers, la titulature :

IMP TITVS CAES VESPASIAN AVG PM
               
( « IMPerator TITVS CAESar VESPASIANvs AVGustus Pontifex Maximus » )

et sur le revers :

TR P IX IMP XV COS VIII PP  

(«Tribunicia Potestate nonum IMPerator quintum decimum ConSul octavum Pater Patriae »)

Je ne suis qu’un débutant et clairement et je dois dire que Google m’est d’une aide précieuse.

Apparemment, ce denier aurait peut-être été émis en 80 pour célébrer l’ouverture du Colisée, ouverture symbolisée par l’éléphant cuirassé. On devine effectivement la cuirasse sur les contours du profil usé de l’éléphant.

Cette monnaie est-elle intéressante ? Quel est son degré de rareté ? Je n’en ai aucune idée.

Denier de Titus - RIC 22a pour certains et d'autres donne RIC. 115 (?)
https://www.cgb.fr/titus-denier-tb-,brm_166684,a.html
http://www.wildwinds.com/coins/sear5/s2512.html
https://www.coinarchives.com/a/lotviewer.php?LotID=1201756&AucID=2389&Lot=770&Val=7504b30f90b736af7e5bc01fe3424141

Merci Krikri58 !

Mediomatricus a écrit:

Cette monnaie est-elle intéressante ? Je n’en ai aucune idée.

Pas du tout. Je me propose de t'en débarrasser, et gratuitement.

Ne me remercie pas, c'est de bon coeur

Evidemment que cette pièce est d'un grand intérêt. Comme tu le signales, c'est une monnaie qui semble assez liée à l'inauguration du Colisée, rien que ça ce n'est pas rien.

Je t'envoie mon adresse en mp

Sergius a écrit:

... Je me propose de t'en débarrasser, et gratuitement.   Ne me remercie pas, c'est de bon coeur Je t'envoie mon adresse en mp

Non. Je ne peux vraiment pas accepter. M'en débarrasser gratuitement, c'est trop.  

Voici ce que Dion Cassius nous raconte de l'événement:

DION CASSIUS, Histoire romaine, Livre LXVI, 25

"Titus, dans les autres occasions, ne fit rien de remarquable; mais, lors de la dédicace de l'amphithéâtre et des bains qui portent son nom, il donna des spectacles nombreux et merveilleux. Des grues se battirent les unes contre les autres; quatre éléphants, d'autres animaux, tant domestiques que sauvages, au nombre d'environ neuf mille, furent égorgés, et des femmes, de basse condition, il est vrai, aidèrent à les tuer. Beaucoup d'hommes se firent gladiateurs, beaucoup aussi luttèrent en troupes dans des combats sur terre et sur mer. Après avoir rempli tout à coup d'eau cet amphithéâtre, Titus y fit paraître des chevaux, des taureaux et d'autres animaux apprivoisés qu'on avait dressés à faire dans l'eau les mêmes exercices que sur terre; il y fit aussi paraître des hommes sur des vaisseaux.

Ces hommes engagèrent, comme s'ils eussent été les uns Corcyréens, les autres Corinthiens, un combat naval ; d'autres en livrèrent un, hors de l'amphithéâtre, dans le bois de Caius et de Lucius, que jadis Auguste avait fait creuser pour cet effet. Là, il y eut, le premier jour, combat de gladiateurs et massacre de bêtes, le lac ayant été recouvert d'un plancher au droit des statues et de constructions tout à l'entour; le second, jeux du cirque, le troisième, combat naval de trois mille hommes, et, ensuite, combat sur terre : les Athéniens, ayant vaincu les Syracusains (ce furent les noms qu'ils avaient pris pour le combat), descendirent dans l'île et emportèrent d'assaut un fort qu'on y avait élevé à l'entour du monument. On eut pendant cent jours ces sortes de spectacles sous les yeux.

Titus donna aussi au peuple des choses utiles; il jetait d'un lieu élevé sur le théâtre de petites boules de bois, portant un bon, celle-ci pour quelque comestible, celle-là pour un vêtement, une autre pour un vase d'argent, une autre encore pour un vase d'or, pour des chevaux, pour des attelages, pour des troupeaux, -pour des esclaves; ceux qui les avaient attrapées devaient les remettre aux officiers chargés de la distribution et recevoir l'objet marqué."

L'histoire revit... un petit morceau d'argent rond a rendez-vous avec elle.

Je préfère m'arrêter à ce côté historique qui remonte à un passé vieux de 1938 ans, et oublier, ne pas penser à ces quatre malheureux éléphants et ces neuf mille animaux massacrés.  

" o tempora, o mores ! "

Merci Simo75, d'avoir exhumé ce morceau d'histoire!

Hé, maman, regarde, j'ai gagné un esclave !

Superbe récit, merci Simo75 !
Et merci aussi à Dion Cassius...

Pescennius a écrit:

Hé, maman, regarde, j'ai gagné un esclave !

...

Ah, et moi, 1938 ans plus tard, j'ai enfin ma pièce commémorative!
Bon. Il est vrai que je ne l'attendais pas, alors...