Potator II modérateur
Age : 64 Localisation : Entre Rome et la Dombes Date d'inscription : 15/02/2008
| Sujet: Siliques Lun 18 Mai - 0:10 | |
| Pour Marc (les autres ont le droit de regarder, mais c'est lui qui a demandé), voici un texte expliquant la Silique et son contexte (source Sacra moneta : http://www.sacra-moneta.com/Numismatique-romaine/La-silique-une-monnaie-romaine-en-argent-du-IVeme-siecle.html ) La silique est une petite monnaie romaine d'argent dont la frappe a commencé au IVème siècle de notre ère pour se prolonger à Byzance au cours des siècles suivants. Contexte historique de création de la silique A la fin du IIIème siècle, l'Empire romain a échappé à une crise qui failli lui être mortelle. L'action énergique des Empereurs Illyriens comme Aurelien, Probus ou Dioclétien on permis de redresser la situation. Mais le système monétaire est ébranlé en profondeur, et sous le règne de Constantin, il ne reste rien du système monétaire mis en place par Auguste et hérité de la République. Les tentatives de restauration d'une monnaie d'argent stable et de bon aloi ont échoué (l'argenteus de Dioclétien). C'est sous le règne de Constantin qu'apparaissent les siliques, qui sont de petites monnaies d'argent, que l'on ne pas comparer, ni sur un plan stylistique, ni sur un plan monétaire au forts deniers d'argent des débuts de l'Empire.
Les siliques : explications métrologiques
Dans le système pondéral romain, la « siliqua » (francisé en silique), était un petit poids valant la 1/1728° partie de la livre, le 1/6° du scrupule ou le 1/3 de l'obole. Par suite, on appelait « siliqua auri » le poids d'or qui était le 1/1728° de la livre d'or, autrement dit le 1/24° du solidus d'or, puisque ce dernier était le 1/72° de la livre. Isidore de Séville confirme cette déduction en disant formellement : « siliqua vigesima quarta pars solidi est » (Isid., Hisp. Orig., XVI, 25, 9). La siliqua auri (silique d'or) est donc un poids d'or de 0,189 grammes.
D'après les textes de la période constantinienne et byzantine où il est, si souvent, fait mention de la silique, il est aisé de s'apercevoir qu'il ne s'agit nullement d'une entité pondérale ou de compte, mais bien d'une monnaie réelle, division du solidus. Par exemple, la répartition des impôts est faite en solidi et en siliquae : un édit de 428 fixe un prélèvement de 4 siliques par attelage (Cod. Théod., XII, 4, I). Des préfets, des créanciers sont signalés comme percevant induement une silique par solidus. Tous les comptes, en un mot, depuis Théodose jusque dans le siècle de Justinien, s'établissent en solidi et en siliquae ou en divisions de ces deux espèces (par exemple, le siliquaticum était un impôt d'une silique établi sur les marchés par Valentinien II et Théodose; cf. Mommsen-Blacas, Monn. Rom., t. III, p. 83, note 1).
Comme il n'existe pas de monnaie d'or aussi petite, c'est-à-dire pesant environ 0,189 grammes ou 0,20 grammes, force nous est d'admettre que la silique d'or était monnayée en argent : c'était donc une pièce en argent équivalant à un poids d'or de O,189 grammes.
Les Gloses nomiques nous apprennent que le miliarense était compté pour 1 silique ¾. Du moment que le miliarense de 4,55 grammes est égal à 1 ¾ de silique, un calcul très simple donne pour la silique un poids d'argen de 2,60 grammes.
La silique, avons-nous dit en invoquant le témoignage d'Isidore, était la 1/24° partie du solidus, c'est-à-dire que 24 siliques ou un poids d'argent de 62 grammes 40 (2,60 X 24) était l'équivalent d'un poids d'or de 4,55 grammes, d'où l'on déduit le rapport de l'or à l'argent comme 1 à 13,71, ce qui est à très peu de chose près, exactement la relation déjà constatée en déterminant la valeur du miliarense.
Si nous ouvrons nos médailliers, au milieu de l'extraordinaire variété de poids que présentent les petites divisions de la monnaie d'argent, nous en trouvons pourtant en nombre qui se rapprochent assez du poids normal de 2,60 grammes dès le temps de Constantin, pour qu'on puisse admettre que la silique a été créée par ce prince en même temps que le solidus et le miliarense. Les poids effectifs auxquels nous faisons allusion s'échelonnent depuis 2,75 grammes jusqu'à 2,30 grammes environ. Les pièces, plus rares, qui pèsent 1,35 grammes à 1,25 grammes sont des demi-siliques dont le poids normal est de 1,30 grammes. Quant aux petites monnaies qui ont l'une des deux lettres K ou P occupant tout le champ du revers, elles se groupent autour du poids normal de 0,87 grammes et l'on ne saurait y méconnaître des tiers de silique. Il est impossible de les confondre avec les divisions coexisantes de l'argenteus de 3,41 grammes.
Une silique d'Hannibalien, en 335, pèse 2,5 grammes, tandis que l'argenteus, du même prince, donne 3,02 grammes. Sous Constantin II, les siliques que nous avons pesées vont de 2,50 grammes à 2,68 grammes. Sous Constance II et Julien, époque où l'on cesse de frapper l'argenteus de 3,41 grammes, les siliques deviennent communes, mais leur poids effectif est peu régulier, bien que l'immense majorité des exemplaires se groupe entre 2,75 et 2,15 grammes.
La demi-silique est aussi frappée en abondance et son poids descend parfois jusqu'à 1,18 grammes. En 1868, M. Missong a analysé une trouvaille de 105 petites pièces d'argent se répartissant entre les règnes de Constance II et de ses successeurs, jusqu'à Gratien. Ces pièces s'échelonnaient au point de vue pondéral, depuis 2,27 grammes jusqu') 1,38 grammes, sans que, semble-t-il, un intervalle assez prononcé entre ces divers poids permette de former exactement deux groupes, celui des siliques et celui des demi-siliques. Pourtant dans les médaillers, les siliques se répartissent, sauf exception, entre 2,30 grammes et 2,15 grammes, aussi bien pour le règne de Julien que pour celui de Constance II. La demi-silique à l'effigie de Julien fournit un poids effectif variant de 1,43 grammes jusqu'à 1,15 grammes. Sous Gratien, les siliques que j'ai pesées vont de2,50 grammes à 2,08 grammes; sous Théodose, le poids le plus élevé est 2,35 grammes pour la silique qui se fait de plus en plus rare, mais les demi-siliques du poids normal sont de plus en plus abondantes, s'échelonnant en général de 1,37 grammes à 1,18 grammes.
Après le partage de l'empire, on frappe, en Occident, à l'effigie d'Horonius et de ses successeurs, la demi-silique (1,30 gramme), le tiers de silique (0,87 grammes) et le quart de silique (0,65 grammes). Les poids effectifs de ces espèces, d'une valeur intrinsèque minime et dont le métal était en général assez impur, se tiennent, comme toujours, tantôt au dessus, tantôt au dessous de la normale, autant qu'on en peut juger au milieu de l'inextricable confusion que nous présentent les médailliers à ce point de vue.
Dans l'empire d'Orient, les demi-siliques d'Anastase pèsent de 1,42 grammes à 1,28 grammes; puis à partir de Justin (518-527) et de Justinien (527-566), nous constatons des mutations fréquentes encore insuffisamment expliquées dans la taille de ces petites pièces d'argent.
Sous Justin, les rares pièces de 2,22 grammes et 2,09 grammes (au Cabinet des Médailles) peuvent être considérées comme des demi-millarès. Les pièces qui pèsent 0,76 gralles et portent au revers les grandes lettres CN ( = 250 unités ou nummi de bronze) sont le tiers des précédentes.
Avec Justinien, changement complet. Les pièces marquées CN (250 unités) paraissent se rattacher à un poids normal de 1,52 grammes, ce qui en fait des tiers de millarès; elles sont donc le double des pièces marquées des mêmes lettres sous Justin. De même, les pièces qui pèsent la moitié, c'est à dire 0,76 grammes, ont dans le champ du revers PKE (125 unités); quelques pièces d'un poids un peu inférieur portent PK (120 unités). Ces modifications nous révèlent une révolution dans la monnaie de bronze étalons.
La pièce qui a le poids d'un demi-millarès a-t-elle reçu, dans la pratique, le nom de silique ? Tandis que certains savants ont cru pouvoir affirmer que ce fut seulement à partir d'Héraclius (610-641) que la silique valut la moitié du millarès, M. Otto Seeck a, au contraire, voulu démontrer que la silique fut, en dépit du témoignage des Gloses nomiques, un demi-millarès dès la fin du Ivème siècle. Quoi qu'il en soit, dans le système monétaire d'Héraclius le millarès de3,41 grammes fut le 1/12° du sou d'or, et le demi-millarès fut le 1/24° du sou; avons vu plus haut qu'effectivement la silique était le 1/24° du solidus. L'assimilation de la silique au demi-millarès d'Héraclius est donc bien constatée, ce qui lui donne en Orient, pour cette époque, un poids théorique de1,70 grammes; plus tard, enfin, les métrologues arabes évaluent la silique byzantine à 1,50 grammes. La valeur de collection des siliques
Les siliques sont des monnaies généralement rares. Les exemplaires les plus communs se trouvent difficilement à moins de 100-150 euros. En ce qui concerne les exemplaires les plus rares et les plus beaux, il atteignent dans les ventes au enchères internationales des prix très élevés. Par exemple, dans la vente aux enchères Numismatic Ars Classica n°42 du 20 novembre 2007, une silique Constans de la collection Barry Feirstein a été vendue pour 75000 francs suisses, soit environ 67543 dollars US.Je vous propose de montrer les votres a la suite En voici deja trois, je vous montrerai les autres plus tard : Theodose I° de Treves Arcadius de Treves Honorius de Milan _________________
Dernière édition par Potator II le Lun 18 Mai - 23:07, édité 3 fois | |
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