Auguste/Tibère Atelier de Lyon/Autel - Tranches biseautées ?

J'ai rentré un dupondius (et non pas un as) de Lyon frappé pour Auguste au type à l'autel, un peu par hasard.

Je ne suis pas spécialiste de ce monnayage , qui a généralement la particularité d'avoir une patine étrange, jaune/marron/noire.... Que l'on définit souvent pas une "absence de patine", tellement l'alliage est particulier. Bref, quasiment jamais les jolies patines vertes etc... que nous trouvons habituellement sur les bronzes / cuivre.
J'avoue que cela désoriente un peu, même si ce laiton donne une jolie touche dorée/bronzée.

Mais surtout, en recevant la monnaie, j'ai vu que la tranche était biseautée !
Avez-vous déjà rencontré des tranches biseautées pour les types frappés à Lyon (as / dupondii / sesterce) pour Auguste et Tibère ?

Je sais que les dupondii de Nîmes officiels - produits quasiment au même moment - ont normalement la tranche biseautée, les flans étant produits dans des moules bivalves, si mes souvenirs sont exacts. De même pour certaines grecques.
Mais cela existe-t-il pour Lyon ?

J'avoue ma méconnaissance pour cette période et cette production particulière qu'est le revers à l'autel de Lyon... Et comme on ne prend jamais en photo les tranches, cela a suscité de l'étonnement en moi...

Poids : 13,1gr
Diamètre : 26-27mm
CAESAR AVGVSTVS DIVI F PATER PATRIAE
ROM ET AVG
RIC 232

Je la sents pas trop cette monnaie...

Pour donner des éléments de comparaison, voici d'autres exemplaires. En gros, la plupart des quelques exemplaires que j'ai pu trouver, le type étant rare.
Mais pas de photo de tranche, hélas.

Des exemplaires vendus par CNG :





Un exemplaire du British Museum :



Fitzwilliam :




ANS de New York :


Cabinet Hunter avec un style similaire (plutôt un as ici) :

Exemple de biseautage sur un as de Nîmes :

Citation :

Après la frappe, les tranches des flancs sont limées une à une en double biseaux et plus rarement en simple biseau, ce qui permet, d'enlever les déformations, et les traces de coulure de métal dues au moulage du flan.

Voir cet intéressant site (rubrique "finition" en bas de page) :
http://as-de-nimes.pagesperso-orange.fr/fabrication/fabrication.html

La même chose est-elle possible à Lyon ?...

Non Iovi, elle me semble bonne...

C'est bien un dupondius. Le poids est plus lourd que pour l'as, et surtout il semble bien en laiton, comme le mentionne le RIC :

Citation :

"Sestertii, dupondii, and semisses in this group are of orichalcum; the asses are of cooper."

Le RIC dit "orichalcum", orichalque, c'est à dire laiton. Quand les as, bien plus courants, sont en cuivre.

Les dupondii et sesterces que j'ai trouvés ont pour la plupart le même genre de patine. L'alliage de laiton, particulier et propre aux monnaies de Lyon donne, à mon avis, cette impression bizarre, un peu style "patine du Tibre".

Il y a aussi quelques concrétions qui me semblent impossibles à recréer artificiellement. Notamment la cuprite. En voici des photos :

je suis de ton avis Chut pour moi elle est bonne, le style de gravure est conforme, et au vu de ce que tu viens de décrire et de tes photos concernant les oxydations, je n'y vois aucun soucis...

J'ai eu la même, elle n'était pas biseautée... enfin pas autant que je m'en souvienne...

Les oxydes me semblent vrais.....!!

Elle pourrait avoir été surfrappee sur un as ou dupondius de Nimes.....???

...pour moi technique de bizeautage identique tout simplement ... reste a savoir si c'etait fréquent ou le travail d'une officine "tatillonne" ...

Je mets la réaction de Charlie à propos de cette monnaie. Il s'est intéressé au monnayage de Lyon, en parallèle de son énorme travail sur l'as de Nîmes.
J'en profite pour vous inciter à aller voir son excellent site :
http://www.in-medias.fr/sitecroco/index.html

Citation :

Jolie monnaie, d'autant que le dupondius à l'autel est difficile à trouver. Si on admet que les dupondius à l'autel de Lyon étaient destinés à remplacer la monnaie au crocodile comme monnaie impériale, on peut concevoir que les modules et alliages utilisés aient pu être de même nature, voire les ateliers communs. C'est un monnayage également très varié quand on s'y intéresse, mais on a peu de renseignements précis sur son évolution. Si on fait un parallèle avec la monnaie au crocodile, ce sont des monnayages qui ont été frappés en grande quantité sur des périodes relativement longues. Or, on n'a jamais très longtemps une homogénéité d'alliage, de gravure, de frappes ni même de fabrication des flans face à une fabrication artisanale de grande ampleur. Souvent, la nécessité du moment a fait loi. C'est pourquoi on peut être heureusement surpris de découvrir des "cas d'espèces" ou des particularités qui font partie du plaisir de collectionner. Nous avons trop l'habitude de raisonner par rapport à des produits industriels manufacturés et impersonnels qui sont reproduits à l'identique très facilement.
Tout ça pour dire que ce flan biseauté ne m'étonne pas outre mesure.