Savoir vers quelle carrière se tourner à l'adolescence

Bonjour,

J'ai un fils de quinze ans qui est cette année en 3ème, et il a des notes pas franchement brillantes, sans être non plus désastreuses, pas la grosse loose nan.
Bien sur ces résultats scolaires m'inquiètent un peu mais ce qui me tourmente avant toutes choses c'est qu'il ne sait absolument pas quelle profession faire plus tard. Que ce soit de math, langues vivantes, technologie, ou toutes autres matières il est incapable de dire objectivement ce qui le passionne. Et lui ne semble pas s'en soucier véritablement. L'univers adulte n'est pour lui que bien loin, quelque chose d'inconcevable pour le moment.
Pensez-vous que tous les enfants de son âge sont dans le même cas ?
A 15 ans il est encore trop tôt pour décider d' un avenir ?
Personnellement à son âge, même avant cela, j'avais déjà une pensée précise sur ce que je désirais faire plus tard.
Les temps changent sans doute ...

Cher william1er, je crois qu'actuellement cette incertitude des jeunes gens à propos de quelle carrière choisir est généralisée et tout-à-fait normale, du fait que l'éventail de professions qui leur est ouvert est beaucoup plus large qu'auparavant. Moi aussi, quand j'avais 14 ans, je savais déjà exactement ce que je voulait suivre et j'ai maintenu ma décision de pour vie. Mais, hélas, alors il n'y avait que peu plus d'une demi-douzaine de professions de niveau universitaire à choisir en dehors des carrières militaire ou écclesiastique. C'étaient celles traditionnelles : droit, médecine, pharmacie, odontologie, philosophie et lettres, économie, comptabilité, ingénierie, architecture ... Aujourd'hui le nombre de cours qui existent est infini, et il est même difficile à savoir qu'est-ce qu'ils signifient. D'ailleurs, la demande du marché de travail est très importante au moment de choisir une profession. C'est d'ailleurs très commun de se décider pour un cours et le changer pour un autre sur la marche, ou de se graduer dans un cours qui ne remplit pas les expectatives. Ne t'inquiètes pas trop, il se décidera à son temps. Mais tu peux chercher l'orientation d'un spécialiste qui lui appliquera un test de vocation, que, cependant, n'est pas absolument infaillible.  

Normal de ne pas savoir ce qu'on fera plus tard a 15 ans. C'est plutôt sain, ça prouve qu'on n'est pas enfermé dans une idée. On n'est pas le même a 15 ans qu'a 20 ans. L'essentiel, si l'on n'a pas d'idée précise sur un cursus est de garder le choix ouvert le plus longtemps possible, càd être le meilleur possible dans une filière la plus généraliste possible pour retarder le moment du choix. Mon fils n'a décidé qu'a 19 ans de l'orientation qu'il allait prendre. Il avait eu la sagesse de partir en prépa pour ne pas avoir a choisir plus tôt. En terminale, lorsqu'on lui demandait ce qu'il voulait faire, il ne disait même pas "chais pas", il disait "rien !"

L'école (au sens de système éducatif) prépare mal les enfants à l'avenir professionnel (32/35 des élevés qui étaient dans la classe de terminale S (pourtant formatés pour faire des études supérieures) de ma fille (dont elle) avaient changé d'orientation trois ans après le bac.

Je suis bien d'accord. Le vrai souci serait le manque d'idée s'il n'avait plus le choix et devait s'orienter faute de pouvoir suivre la filière générale. S'il le peut, il a amplement le temps d'y penser et même de changer 20 fois d'avis

Je ne sais pas si c'est bien ou si c'est mal, tout ce que je peux dire c'est que ça a été mon cas, et que même lorsqu'une idée pointait le bout de son nez, elle ne durait guère longtemps. Par contre, j'avais effectivement des centres d'intérêt qui m'orientaient vers certains grands domaines et m'éloignaient d'autres.

Mon petit frère a connu le même problème et je me souviens encore de mes parents se faisant les même réflexions que celles que tu as en ce moment, jusqu'à ses 18 ans au moins. Rien ne semblait l'intéresser, du moins rien qui oriente vers un métier ou des études. Encore aujourd'hui ils ne savent pas si ce qu'il fait l'intéresse véritablement. Pourtant il s'est déjà réorienté après avoir échoué dans quelque chose qui l'intéressait un temps soit peu. La vie est ainsi faite, je pense que les errements ne sont pas forcément une perte de temps. Ils permettent de ne pas avoir de regrets et de se déterminer dans ses choix. Ne vaut-il pas mieux se tromper plusieurs fois et se réorienter plutôt que de trouver rapidement une voie qui n'intéresse pas pour toute la vie ?

Comme le dit Potator, les filières généralistes sont intéressants pour cela, encore faut il pouvoir y accéder... et ça ne garantit en rien de faire les bons choix au bout du compte.

Bonjour.
Je pense qu'il est a l'heure actuelle impossible pour un ado de 15 ans de savoir réellement ce qu'il veut faire comme metier.
Dès qu'il aura 16 ans, essayez de lui donner la possibilité de faire de petit boulot pendant les vacances scolaire.

Demandez a votre boulanger par exemple si il prendrai votre fils pour le mettre au comptoir, ou au fournil afin de lui faire découvrir ces métiers.
Ceci est un exemple.

Personnellement je pensais avoir trouvé une orientation sorti du collège, étant plus attiré par les matière technologique ( élève dissipé et perturbateur).
Je me contentai du minimun en terme de résultats scolaire.
J'ai choisi de partir sur un BEP électronique (j'aimais bien les bidouille qu'on faisait en cours de technologie).
Une fois en BEP j'ai trouvé cela très loin des sympathiques cours du collège ou l'on faisait nos circuit imprimé pour faire une sonnette ou autre petite chose.
J'ai réussi a obtenir mon diplôme (toujours en faisant le minimum) et me réorienter vers un bac pro informatique (administration et gestion de réseaux).
La section que j'avais choisi était plutôt sélective, car 1 seule classe par region (30 élèves).
J'ai obtenu mon diplôme.
Après cela j'ai cherché dans ce domaine, en vain.
Car habitant une région plutôt sinistré en terme d'emploi, le peu d'entreprise qui avait besoin de ses compétences était déjà pourvu en personnel.
Pour trouver un poste, j'aurais du partir sur Paris, Lille ou Marseille par exemple.
Mais à 19 ans je n'avais qu'un permis et mes diplôme.
Partir oui j'aurai peut être dû.
Mais je ne suis pas fait pour ces grandes agglomérations avec tous ces gens ternes qui ne se préoccupe même pas de leurs voisins de palier. Et financièrement mes parents ne pouvais pas me payer un voiture ou un appartement.
Alors j'ai commencé l'intérim dans les entreprises industrielles locales.
6 mois plus tard je faisais une formation interne dans une entreprise comme peintre industriel. 1 an après je rentrais en formation de commercial en bien d'équipements auprès des entreprises au GRETA.
J'ai bossé 2 mois comme commercial suite a cette formation dans une des entreprises ou j'avais fais un stage.
On m'avait fait miroiter une place mais ça n'as pas abouti car les ventes se sont calmé et donc plus besoin de créer un nouveau poste.
Donc retour vers l'intérim.
On m'a proposé de passer un C.A.C.E.S. pour faire cariste pour une mission. Puis un autre, etc.
A 26 ans j'avais un bep electro, un bac pro de technicien des maintenance des réseaux bureautique et télématique, 1 formation de peintre industriel, 1 de commercial, 10 C.A.C.E.S me permettant de conduire des chariots elevateurs et des nacelles en passant par les pelleteuses, 1 formation Loco-traction pour conduire les locomotives, accrocher les wagons et gérer les manoeuvres avec une autorisation à traverser les voie sncf puisque le site ou je travail est coupé en 2 par une voie sncf.

Tout ça pour vous dire que quoi que l'on choisi a 15 ans, on ne peut être sur de rien et même si on s'est trompé, il y a toujours possibilité de changer de formation soit par intérêt soit par dépit.
Ca fait 13 ans que je suis sorti de l'école.
Je suis toujours intérimaire.
Ce n'est pas la vie dont je revais, mais c'est ce qui rempli mon frigo, donne a manger a ma fille et paye le credit de la maison et me permet de me faire plaisir avec quelques monnaie de tps en tps.

Tout est possible si on s'en donne les moyens.

vogicus a écrit:

.... 
Je pense qu'il est a l'heure actuelle impossible pour un ado de 15 ans de savoir réellement ce qu'il veut faire comme métier.
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J'ai choisi de partir sur un BEP électronique
... me réorienter vers un bac pro informatique (administration et gestion de réseaux). J'ai obtenu mon diplôme.
6 mois plus tard je faisais une formation interne dans une entreprise comme peintre industriel.
1 an après je rentrais en formation  de commercial en bien d'équipements auprès des entreprises au GRETA.
On m'a proposé de passer un C.A.C.E.S. pour faire cariste 

A 26 ans j'avais un bep electro, un bac pro de technicien des maintenance des réseaux bureautique et télématique,  1 formation de peintre industriel,  1 de commercial,  10 C.A.C.E.S me permettant de conduire des chariots élévateurs et des nacelles en passant par les pelleteuses, 1 formation Loco-traction pour conduire les locomotives, accrocher les wagons et gérer les manœuvres avec une autorisation à traverser les voie SNCF puisque le site ou je travail est coupé en 2 par une voie SNCF.
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Ca fait 13 ans que je suis sorti de l'école. Je suis toujours intérimaire.
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Tout est possible si on s'en donne les moyens.

Le drame de cette éducation Nationale qui, même en filière pro, ne donne pas un métier "employable", et de l'utilisation désordonnée des fonds de la formation professionnelle (32MM€ en 2013 quand même !). Un vrai scandale dans notre pays, et ton exemple n'est malheureusement pas unique.

Oui, nous t'avons donné les moyens (nous, pas toi, c'est nous tous qui avons payé ces formations). Oui, nous avons payé cher, la société civile, pour que tu essaye de te trouver une place parmi nous.

Mais avons nous réussi ? Je n'en suis pas sur, à lire à travers les lignes la souffrance de ces 13 premières années de vie.

Ce qui me frappe le plus dans ta courageuse présentation, c'est qu'il n'y a pas un mot qui concerne tes parents, ceux en charge de te guider, de t'aider à choisir et à assumer tes choix. C'est aussi une piste importante qui n'est à mon avis pas assez creusée par nos temps "irresponsables" où il fait bon accuser un gouvernement plutôt que de concevoir que la responsabilité est en chacun d'entre nous (voir hier soir la conférence de presse).

Tout cela devra changer dans les années à venir, sinon....

william1er a écrit:

A 15 ans il est encore trop tôt pour décider d' un avenir ?
Personnellement à son âge, même  avant cela, j'avais déjà une pensée précise sur ce que je désirais faire plus tard.
Les temps changent sans doute ...

C'est de toute façon la bonne démarche que tu fais là. Bravo.

A 15 ans, je savais très exactement ce qu'allait être ma vie, j'avais une idée très arrêtée sur ma future carrière, mon métier qui, j'en étais sur, allait me rendre heureux. Pas de parent pour en parler et me donner des conseils, malheureusement.
Je n'ai vraiment bossé qu'à partir des classes prépa, réussi mon concours, intégré cette filière pour m’apercevoir au bout de quelques temps que c'était une erreur, abandonné cette voie et changé deux fois de métier en me formant moi même et en créant ma propre entreprise.
A la veille de la retraite, peu de regrets, mais une attention tout aiguisée, comme toi, sur les attentes de mes enfants et leur accompagnement sur les voies qu'ils se sont eux-mêmes choisies, entourés de nos conseils de parents.

Continue à l'encadrer, il ne peut pas échouer...

Puisqu'on déballe, autant avoir aussi des visions moins ordinaires, Dès l'entrée au collège, je savais très exactement ce que je voulais faire comme job et j'ai organisé tout mon parcours (lycée, stages, puis universitaire, en fonction) pour être commissaire priseur ou expert.

Et pourtant je me suis opposé avec ce secteur à ma famille, composée essentiellement de hauts fonctionnaires, pour qui si on ne fait pas math sup, + des grands concours derrière, on n'arrive pas à grand chose. Donc imaginez quand j'ai du dire, je pars à la fac de lettres après le bac (d'ailleurs nous n'étions que deux en classe à ne pas partir en prépa, l'autre est luthier, sa passion de l'époque).

Et c'est vrai que dans mon milieu pro, c'est rare les gens qui sont la par hasard. Par contre dès que j'ai l'occasion de parler à des ado, le seul truc que je dis, c'est que bon ou mauvais en classe, si on a une passion, c'est mieux de la suivre.

Siliquae a écrit:

Oui, nous t'avons donné les moyens (nous, pas toi, c'est nous tous qui avons payé ces formations). Oui, nous avons payé cher, la société civile, pour que tu essaye de te trouver une place parmi nous.

Mais avons nous réussi ? Je n'en suis pas sur, à lire à travers les lignes la souffrance de ces 13 premières années de vie.

Ce qui me frappe le plus dans ta courageuse présentation, c'est qu'il n'y a pas un mot qui concerne tes parents, ceux en charge de te guider, de t'aider à choisir et à assumer tes choix.)

Je n'irai pas jusqu'à parler de souffrance car j'ai bien mieux que d'autres. Le plus difficile c'est l'incertitude de l'emploi mais c'est aussi un choix.
Je pourrais sûrement trouver un cdi avec mes formations mais au smic.
Et un smic c'est renoncer à ma maison et a un certain confort financier.
Pour ce qui est des formations c'est aussi parce que je me suis bougé les doigts du c**, je n'ai pas attendu qu'on me prenne par la main en pleurant que j'avais pas de boulot. J'ai accepté dès le début tout ce que l'on m'a proposé même si il n'y avait pas de rapport avec ma formation scolaire.

Je n'ai pas parlé de mes parents car ils ont fait ce qu'ils ont pu.
Pour résumer 5 sur 1 smic avec une pension alimentaire pour ma soeur du premier mariage de mon père.

J'ajouterai que le mode change et que l'époque est bientôt (ou déjà) révolue où la normalité est d'exercer le même métier toute sa vie.
J'ai changé radicalement de profession il y a 8 ans et n'exclue pas de le refaire encore.