Poteries de mon village d'enfance : Rainvillers

loutre
jolie ballade a travers les metiers d' autrefois,belles photos aussi :mdr59: :mdr59:

UN APERÇU DES POTERIES DECOUVERTES DECOUVERTES DANS LA REGION :

Fragment de gobelet à décor réalisé à lame vibrante provenant de l'atelier de Rainvillers et gobelet à décor de guillochis (atelier Beauvaisis), découvert à Allonne :



Gobelet à dépressions imitant ceux réalisés en Argonne (atelier Beauvaisis), découvert à Beauvais et gobelet à dépréssions décor sablé (atelier Argonne), découvert à Beauvais :



Décors : vase d'agrément (?) à décor réalisé par percement de la paroi, découvert à Beauvais, Fragment de coupe sigilée avec décor à la barbotine (atelier : Gaule du Sud), Fragment de sigilée à décor excisé (atelier : Gaule Centrale), trois fragments de sigilée à décor moulé (une bouteille de Gaule du Sud, deux bols de Gaule Centrale) :





Fragment de cruche à engobe crème avec col décoré (Gaule centrale), fragment de plat à cuire recouvert d'un engobe rouge (Cambrésis), fragments décorés de chevrons réalisés à la molette (Champagne), fragment de gobelet à décor d'épingles à cheveux à la barbotine revêtu d'une glaçure plombifère (Allier), fragment de coupe à revêtement métallescent et décor à la barbotine (Gaule centrale) :



Vases culinaires non décorés, découverts à Beauvais : mortier en sigilée (atelier Argonne), mortier, (atelier Noyonnais), casserole tripode (atelier Chartres) :





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LES CERAMIQUES DE RAINVILLERS :

"Les productions céramiques de Rainvillers sont très diverses. Elles comportent vingt-quatre formes inventoriées et représentent la quasi-totalité du vaisselier en usage à l'époque romaine : vaisselle de table, gobelets, bols), vaisselle à feu (plats, casseroles,marmites, bouilloires), vaisselle dévolue au stockage des aliments (amphores, cruches, dolia) ou encore à leur préparation (mortiers).

La fouille permet d'esquisser une première image des poteries typiques du Beauvaisis au début du Bas-Empire (IIIè s.). Les éléments chronologiques livrés par la numismatique ; l'archéomagnétisme (étude du champ magnétique conserrvé dans l'argile cuite) et la céramologie convergent pour dater une partie de la production de cet atelier vers 275 après J.-C.

Le succès des céramiques du Beauvaisis dans le Nord de la Gaule est certainement dû à la qualité de son argile et à la dextérité de ses potiers à fabriquer d'excellentes céramiques à feu (notamment les bouilloires) résistantes aux chocs thermiques. Des recherches récentes ont montré que leur diffusion pouvait s'étendre jusqu'à 80 km du lieu de production(Etaples dans le Pas-de-Calais, Beuvraignes dans la Somme, Beaumont-sur-Oise dans le Val-d'Oise), voire bien au-delà come l'atteste la découverte d'une marmite sur l'île de Guernesey.





L'atelier de Rainvillers a servi par ailleurs à produire des tuiles, communément utilisées à l'époque pour les toitures des bâtiments. Ces couvertures étaient réalisées avec es tegulae (tuiles plates) et des imbrices (tuiles incurvées). Seules des rejets de cet artisanat ont été trouvés lors de la fouille. Toutefois, de simples observations faites en bordure du site, dans les champs en labours, ont permis aux archéologues de détecter la présence de plusieurs zones sombres dont la surface présentait de nombreux fragments de tuiles et de céramiques. Ces zones permettent d'entrevoir le potentiel archéologique des environs immédiats et d'avancer l'hypothèse que la fouille n'a pemis d'appréhender que l'extrémité orientale d'un chantier beaucoup plus vaste."

VUES DU DIORAMA DE L'ATELIER DE BEUVRAIGNES DANS LA SOMME AU IIè S. après J.-C. :

RETOUR À RAINVILLERS AVEC LA DÉCOUVERTE D'UNE FOSSE DE STOCKAGE :

Fouille de la première moitié de la fosse :



La fosse en cours de fouille :



Vue des dolia après fouilles :



Vases conservés sous les dolia :

PRODUCTION DE L'ATELIER DE RAINVILLERS << LE BOIS DE BEAUFAYS >> :

Les gobelets :





Les pots à cuire (marmites) :







Les bols et casseroles :







Les bouilloires ou pichets :















Les cruches :







Les dolia :

Bravo La Loutre !


Mais rien sur les "capotes en glaise" ?
:mdr71: pas tapper ! :mdr71:

Le_Duke a écrit:

Bravo La Loutre !


Mais rien sur les "capotes en glaise" ?
:mdr71: pas tapper ! :mdr71:

:rires: ça ça devait être dur à enfiler... mais c'était le viagra de l'époque

difficile d'enchérir après ça...

néanmoins je tenterai ça:
"ta blague est vaseuse"

PYL a écrit:

difficile d'enchérir après ça...

néanmoins je tenterai ça:
"ta blague est vaseuse"

On prend quand-même. La maison ne recule devant rien !

Loutre, Tu tournes vraiment autour du pot

:mdr71: :mdr59:

Loutre a écrit:

PYL a écrit:

néanmoins je tenterai ça:
"ta blague est vaseuse"

On prend quand-même. La maison ne recule devant rien !

C'est du grand Jean Roucas! :mdr59:
Félicitations, les potes rient !
:mdr71:

P**ain, le niveau !!!

J'en suis sans voix, sans clavier, sans rien. Pas de bol, ça ne tourne plus rond dans ma tete, chui pas dans mon assiette (en glaise, comme la capote du Duke), je vais attendre que ca se tasse. C'est pas la peine d'en faire un plat apres tout. Et comme disait cette cruche de Saladier, euh Daladier " il faut payer moins d'un pot !"

Faible, faible, et le nombre ne masque pas la faiblesse
Pardon

A quand une édition reliée des bons mots du forum ?

Ce sera une édition à compte d'odeur... :mdr71:

Loutre a écrit:

Ce sera une édition à compte d'odeur... :mdr71:

Selon la tournure des evenements, ce sera tres rapidement "collector"
A ranger dans la bibliotheque avec un petit morceau d'étoupe pour ne pas qu'il bouge : ce qu'on appelle une cale en bourre

Déjà de bon matin, notre ami Potator est d'attaque

oui dis donc le duke sa te fait du mal de venir en anjou tain le boulet :panneau32: :hein3:

LES ATELIERS DE POTIER DU BEAUVAISIS DANS L'ANTIQUITE

"De tout temps, le Beauvaisis fut un important centre de production de céramiques. Dès le néolithique (de- 5000 à - 2000 ans), les premiers agriculteurs y ont probablement extrait de l'argile pour réaliser les poteries indispensables à leur quotidien. Plus tard, à l'époque romaine, les officines de potiers s'y sont multipliées. Cet artisanat a perduré jusqu'aux époques médiévale et moderne, contribuant largement à faire la renommée du Pays de Bray.

L'essentiel des poteries gallo-romaines découvertes à Beauvais provient de leur lieu d'utilisation. De ce fait, les données manquent quant à l'umplantaion et au développement des ateliers de fabrication. Les découvertes d'Aux-Marais, et plus récemment de Rainvillers, permettent enfin de combler certaines de ces lacunes.

A ce jour, cinq lieux de production de céramiques d'époque romaine ont été localisés dans la région dee Beauvais, principalement dans la périphérie de Caesaromagus. Hélas, jusqu'à présent, aucun d'entre eux n'a pu être fouillé. Leur repérage provient exclusivement d'observations effectuées lors de travaux. Ils se situent soit dans la vallée, soit au pied du coteau nord ou encore sur le plateau sud. Ces implantations, à proximité du centre urbain antique, sont relativement éloignées des bancs d'argile."

LE SITE D'AUX-MARAIS

"L'un des fours dédouvert à Aux-Marais, de forme ovalaire, mesure 3,60 m de long pour 3,10 m de large. Sa base est construite à l'aide de blocs de grès ferrugineux d'extraction locale liés avec de l'argile.

Plan en coupe d'un four d'Aux-Marais :



Il ne subsiste de son agencement intérieur que la chambre de base qui renferme cinq pilettes supportant la sole.

La partie haute, qui contient les produits à cuire, a disparu. Les voûtes de l'alandier sont construites avec des tuiles en réemploi tout comme le haut des piles de soutènement de la sole."

Productions d'Aux-Marais :

PRODUCTION DE L'ATELIER D'AUX-MARAIS (Ier siècle après J.-C., fouilles Jean Cartier, 1964-1965)

Pieds de brûle-parfum et de candélabres



Cruche à deux anses



Mortier



Petite cruche ou bouteille



Pots de stockage



Fragments de dolia



Cols de cruches



Cruches à trois anses



Fragments de parois vitrifiées de four



Cols de cruches





Col d'amphore



Cruches (13 13b)

11 IMPORTATION ET MODE ALIMENTAIRE DE L'EPOQUE GALLO-ROMAINE A BEAUVAIS

"L'artisanat de terre cuite est extrêmement important dans l'Antiquité, dans la mesure où il fournit l'essentiel des récipients : ceux utilisés pour le transport ou pour le stockage des denrées (comme les amphores), la vaisselle de cuisine et de table, sans oublier les terres cuites architecturales (briques, tuiles...).

La conquête de la Gaule par les Romains, en 52 avant J.-C., entraîne une adaptation de la culture gauloise à celle des conquérants. Cette acculturation est évidente lorsqu'on examine la vaisselle. Des formes nouvelles, tout d'abord importées d'Italie, sont rapidement copiées par les Gallo-Romains puis se généralisent : coupes, plats, gobelets, plats à cuire (casseroles, marmites), mortiers, cruches, amphores. La diversification des productions est surtout visible aux IIe et IIIe siècles, les éléments gaulois et romains étant alors parfaitement synthétisés.

La céramique dite << commune >>, de fabrication locale et destinée à un usage ordinaire (pour la préparation des aliments, leur cuisson, leur stockage), reste la plus abondante. Elle s'inspire des modèles romains ou des formes locales traditionnelles. Cependant, certaines productions dévolues à la présentation des aliments, en céramique dite << fine >>, sont le résultat de commerces à longue distance provenant d'ateliers du sud, du centre et de l'est de la Gaule ou encore du Bassin méditerranéen.

Les amphores servent au transport de nombreux aliments. Leurs formes, qui varient selon la nature et la provenance des produits transportés, témoignent d'une généralisation de la consommation de certaines denrées comme le vin (importé d'Italie, de Gaule du Sud ou d'Espagne), le garum (préparation à base de poissons décomposés) ou l'huile d'olive (importée d'Espagne ou du sud de la Gaule).

Parmi les récipients destinés à la préparation des mets, les mortiers traduisent un nouvel attrait pour les aliments pilés, broyés, malaxés et les plats savamment épicés. Les jattes ou bols tripodes restent rares et proviennent d'Ile-de-France ou du Centre.

C'est dans la vaisselle de table que se retrouvent les types de céramique importée les plus nombreux et les plus représentatifs : assiettes, gobelets, coupes... La sigillée notamment, caractérisée par un engobe* rouge ou orangé qui imperméabilise sa surface, est bien représentée dans les dépôts du Ier au IVe siècle.

Exemple de céramiques de Beauvais : de gauche à droite, marmite à bord en gouttière, cruche à bord en bourrelet, marmite à doubles lèvres. (cliché J.-M. Fémolant, service archéologique municipal de Beauvais)



Le marché des céramiques, dominé au Ier siècle par les centres potiers de la Gaule du Sud (La Gaufrenesque, près de Millau dans l'Aveyron), est inondé au IIe siècle par les productions des officines du Centre (Lezoux, Puy-de-Dôme). Mais au IIIe siècle, ces dernières connaissent une brusque chute de popularité. Les ateliers d'Argonne (Gaule de l'Est) deviennnent alors prépondérants et le restent pendant tout les Bas-Empire (IVe-Ve siècles).

La diversité des formes de poteries révèle une utilisation adaptée de chaque récipient et l'adoption de pratiques alimentaires nouvelles avec notamment l'introduction d'ingrédients méditerranéens nécessitant des modes de préparation différents.

* Enduit à base d'argile délayée appliqué sur la céramique avant sa cuisson."