MONNAIES DE LEGENDES (EMBLEMISTE)

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 La légende de la fabrication des armes d'Athéna (Pallas, Minerve) par Hephaïstos (Vulcain)

Les médaillons des liens ci-dessous, de Thyatira, Lydie, portent sur les avers les bustes à droite de Commode et de Septime Sévère, et, sur les revers, Hephaïstos (Vulcain) assis à droite du côté de gauche, avec des tenailles dans sa main gauche et un marteau dans la main droite, martelant le bord d'un casque athénien appuyé sur une colonnette ; du côté de droite, Athéna (Pallas, Minerve) debout à gauche, retenant de sa main gauche un bouclier et une lance restants sur le sol et ayant la main droite posée sur la colonnette.

http://www.acsearch.info/record.html?id=57861

http://www.acsearch.info/search.html?id=111072

http://www.acsearch.info/search.html?id=72264

D'après la mythologie, Hephaïstos (Vulcain), le dieu du feu, en tant le forgeron des dieux, produit beaucoup de choses pour eux. Sur les revers de ces médaillons et de cette monnaie, il est en train de fabriquer une armure. Selon une interrprétation, elle se destinerait très probablement à remplacer celle qu'Achille avait perdu après l'avoir prêté à son compagnon Patrocle au siège de Troie. Cependant, à mon avis cette interprétation n'est pas fondée , puisque, comme l'on a vu dans mon post n.º 41 sur La légende du bouclier d'Achille, ayant comme source la description de l'Iliade d'Homère, Athéna (Pallas, Minerve) n'était pas présente à l'occasion où Thétis , la mère du héros, demanda à Hephaïstos la fabrication de nouvelles armes pour son fils, et n'eut aucune intervention dans cette démarche, que Thétis entreprit toute seule .

Je pense donc qu'il s'agit plutôt d'une armure pour la propre Athéna . D'après une autre légende, une fois, au cours de la guerre de Troie, ne voulant pas emprunter des armes à Zeus, elle pria Héphaistos de lui en fabriquer un assortiment spécialement pour elle. Héphaïstos n'accepta aucun paiement et dit timidement qu'il exécuterait le travail en échange de son amour . N'ayant pas bien saisi le sens de ses paroles, elle vint un jour dans sa forge voir l'avancement du travail. Héphaïstos se retourna brusquement vers elle, la saisit et essaya de lui faire violence. En fait, Héphaïstos avait été la victime d'une farce que lui avait faite, par malice, Poséidon ; celui-ci lui avait fait savoir qu'Athéna était en route pour sa forge avec l'autorisation de Zeus et qu'elle espérait vivement qu'on lui ferait une cour ardente . Le reste de cette histoire a été raconté dans mon post n.º 28, sur La légende d'Ericthonius, qui naquit du sperme d'Héphaïstos tombé sur la terre (Gaïa) (voir mon post n.º 425, sur La légende de Gaïa (Gè, Tellus)) lorsque la chaste déesse repoussa son assaut et s'enfuit .

Voici un lien sur ce mythe :

http://mythologica.fr/grec/athena2.htm

:mdr59: :mdr59: :mdr59: :mdr59: :mdr59: :mdr59: :mdr59:

Pas de quoi bradj ! C'est un plaisir !

http://www.coinarchives.com/a/lotviewer.php?LotID=3411&AucID=6&Lot=812

:affraid: les contremarques :affraid:

The countermarks on this coin may be connected with the visit of Caracalla to Thyatira in 214.

bradj. Ces contremarques sur des médaillons m'intriguent. S'ils ne sont pas des monnaies, à quoi servait les contremarquer ? d'avance pour tes éclaircissements.

Emblémiste a écrit:

bradj. Ces contremarques sur des médaillons m'intriguent. S'ils ne sont pas des monnaies, à quoi servait les contremarquer ? d'avance pour tes éclaircissements.

AIE...AIE...AIE...
On va encore se perdre en conjectures...
Il est admis que les médaillons ne servaient pas de monnaie . Ils étaient distribués aux notables lors d'événements spéciaux.
Dans ce cas il s'agit de la visite de l'empereur à Thyatira en 214.
Sans être spécialiste, je suppose que Caracalla n'ayant pas sous la main des médaillons à son propre effigie a fait distribuer ceux de Commode (mais non sans les avoir d'abord contremarquées comme siennes ).
Mais quand même , deux fois plutôt qu'une...???

bcp en tout cas !

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La légende d'Oreste

Cette monnaie grecque de Cyzique, Mysie, porte sur l'avers Oreste nu, sauf pour la chlamyde sur le dos, agenouillé à gauche à côté de l'Omphalos, tenant une épée dans sa main droite et un poisson à ses pieds ; revers, quadriparti incuse. L'Omphalos (" nombril ") était une pierre sacrée ovale ou hémisphérique à Delphes, située au centre du temple d'Apollon. Pour les antiques grecs, cette pierre était le centre ou " nombril " de la terre.

http://www.acsearch.info/search.html?search=Orestes%2C+nude&view_mode=1&cac=1&cng=1&fac=1#1

Oreste fut le dernier des enfants d'Agamemnon , roi de Mycénes, et de sa femme Clytemnestre . Il était un adolescent lorsque son père, de retour de la guerre de Troie :merlin: , fut tué par Clytemnestre et par Egisthe , son amant. Électre , craignant pour la vie de son frère, réussit à le confier à leur oncle Strophios , roi de la Phocide et époux d'Anaxibia, la sœur d'Agamemnon. Oreste s'y lia d'une solide amitié avec son cousin Pylade , qui demeura le fidèle compagnon de ses infortunes. Après huit ans, parvenu à l'âge adulte, il décida, sur les conseils d'Apollon, de venger la mort de son père . Accompagné de Pylade, il se rendit en secret à Mycènes et tua , avec la complicité de sa sœur Electre, sa mère Clytemnestre et Egisthe . Son meurtre, qui semblait une juste vengeance, frappa les dieux d'horreur , et, en tant que matricide, ils lui dépêchèrent les Erinnyes pour le tourmenter. Poursuivi sans relâche, en proie à des crises de folie passagères, Oreste, conseillé par Apollon, se réfugia à Athènes où l'assemblée des citoyens décida, sur l'intervention d'Athéna et grâce au plaidoyer d'Apollon, de l'absoudre du meurtre de sa mère . Puis le dieu le purifia à Delphes et, par la bouche de la Pythie, lui fit savoir qu'il serait définitivement guéri de sa démence en allant chercher la statue d'Artémis en Tauride. En Tauride, gouvernée par le roi Thoas , Oreste et Pylade, sur le point d'être sacrifiés comme étrangers , furent reconnus par Iphigénie, prêtresse d'Artémis et sœur d'Oreste, qui s'enfuit avec eux en leur livrant la statue.

De retour dans le Péloponnèse, à Mycènes, le héros prit possession du trône de son père , dont il avait été injustement spolié par Aletes ou Ménélas. Par la suite, il tua Néoptolème (plus connu sous le nom de Pyrrhus, fils d'Achille :merlin: et de Déidamie), qui avait profité de son état pour enlever sa fiancée Hermione , fille de son oncle Ménélas , puis épousa celle-ci et régna dès lors à ses côtés sur Mycènes, Argos, Messénie et Sparte et engendra un fils, Tisamène , qui lui succéda.


Les liens suivants sont dédiés à cette légende :

http://mythologica.fr/grec/oreste.htm

http://fr.wikipedia.org/wiki/Oreste

http://www.mythindex.com/greek-mythology/O/Orestes.html (en anglais)

http://www.maicar.com/GML/Orestes2.html (en anglais)

94

  La légende de Dircé, Amphion et Zéthos   

Ci-dessous, une monnaie coloniale romaine d'Akrasos, Lydie, du Cabinet de Monnaies du Musée de l'État de Berlin. Sur l'avers, le buste de Septime Sévère à droite ; sur le revers, Dircé couchée sur le sol, liée par deux cordes à un féroce taureau prêt à se mettre à courrir vers la droite, tandis qu'il est contenu par Zéthos du côté de gauche et, du côté de droite, par Amphion, qui difficilement le retient par les cornes et par un l'anneau dans la narine.

http://ww2.smb.museum/ikmk/object.php?id=18200854

Le revers du médaillon contorniate romain au buste de Trajan à droite sur l'avers, du lien ci-dessous de Coin Archives, traite du même sujet avec une image ressemblante :

http://www.acsearch.info/record.html?id=37003

Amphion et Zéthos    étaient les fils jumeaux de Zeus (Jupiter) et d'Antiope   , la fille de Nycté, régent de Thèbes. Quand Antiope était enceinte, la peur se son propre père    la fit s'enfuir auprès d'Epopeus   , roi de Sicyon. Nycté se suicida de désespoir, mais il chargea son frère Lycos de le venger sur Epopeus et Antiope. Lycos marcha donc contre Sicyon, prit la ville, tua Epopeus et émena Antiope avec lui à Eleuthères, en Béotie. Les enfants      naquirent à Eleuthères, mais ils furent abandonnés à leur naissance et confiés aux bergers du mont Cithéron, où ils grandirent.

Amphion, doué pour la musique    , fut remarqué par Apollon, qui lui offrit une lyre ; Zéthos préférait les exercices violents   , la lutte et les travaux de champs. Leur mère, enchaînée longtemps par Lycos, son oncle, et traitée comme esclave par sa femme Dircé , fut miraculeusement délivrée de ses liens et réussit à rejoindre ses enfants ; elle leur révéla leur origine et les incita au meurtre . Amphion et Zéthos gagnèrent Thèbes, tuèrent Lycos et attachèrent Dircé par les cheveux aux cornes d'un taureau sauvage qui la traîna sur les rochers   . À cet endroit jaillit une fontaine qui porte son nom. Dionysos, irrité par la mort de Dircé, rendit folle Antiope, qui ne recouvra la raison que plus tard et épousa Phocos. Puis les deux frères regagnèrent Thèbes, où ils construisirent une muraille : Zéthos transportait les blocs de pierre sur son dos tandis qu'Amphion se contentait de les attirer par les sons de sa lyre. Amphion épousa Niobé   , mais tous leurs enfants, sauf deux, furent tués par Apollon et Artémis, car Niobé avait insulté leur mère Lètô (voi mon post n.º 77, sur La légende de Lètô (Latone)). Il fut tué en même temps que ses enfants ou bien Apollon le tua quand, devenu fou, il saccagea son temple. Zéthos se maria avec Thébé    , la reine éponyme de Thèbes.

Voici des liens pour cette legende :

http://mythologica.fr/grec/amphion.htm

http://www.mythindex.com/greek-mythology/A/Amphion.html (en anglais)

http://www.maicar.com/GML/Amphion1.html (en anglais)

95

La légende d'Arné (Mélanippe)

Ces monnaies grecques de Kierion, Thessalie, portent sur les avers la tête de Zeus (Jupiter) ou celle de la nymphe Arné (Mélanippe) à droite et, sur les revers, la même nymphe agenouillée à droite, sa tête tournée à gauche, jouant avec un astragale (osselet).

http://www.acsearch.info/search.html?search=Arne&view_mode=1&cac=1&cng=1&fac=1#0

http://www.coinarchives.com/a/results.php?search=Arne&s=0&results=50

D'après une version de ce mythe grec, Arné ou Mélanippe fut une nymphe   , fille d'Éole (voir mon post n.º 421, sur La légende d'Eole). Elle épousa clandestinement Poséidon (Neptune)   , avec qui elle conçut deux fils, Béotos     et Éole    . Lorsque sa grossesse fut découverte   , son père   lui arracha les yeux et l'enferma dans une étroite prison    ; les enfants furent ensuite abandonnés et trouvés par des bergers, qui les élevèrent. Ils revinrent des années plus tard libérer leur mère en tuant leur grand-père. Arné, à qui Poséidon rendit la vue   , se maria alors   avec Métapontos, roi d'Icarie   .

Voici des liens en anglais pour cette légende :

http://www.mythindex.com/greek-mythology/A/Arne.html

http://www.mythindex.com/greek-mythology/A/Aeolus.html

96

La légende de Callirhoé

Les monnaies grecques du lien ci-dessous, de Stratos, Acarnanie, portent soit sur l'avers ou sur le revers les têtes du dieu-fleuve Achéloos sous la forme de taureau et de la nymphe Callirhoé à droite ou à gauche :

http://www.acsearch.info/search.html?search=Nymphe+Kallirhoe&view_mode=1&cac=1&cng=1&fac=1#0

D'après la mythologie, Callirhoé , la naïade d'une source de la principale ville de l'Acarnanie, fut une fille du dieu-rivière Achéloos (voir mon post n.º 24, sur La légende d'Achéloos et Hercule) et l'épouse de l'argien Alcméon , fils du devin Amphiarao et d'Eryphile , de Thèbes. Callirhoé induit Alcméon à lui procurer le merveilleux péplos offert par les Charites (voir mon post n.º 369, sur La légende des Trois Grâces) et le collier fabriqué par Héphaïstos (Vulcain) qui étaient les insignes d'Harmonie (voir mon post n.º 125, sur La légende d'Harmonie) et objets funestes, lesquels Alcméon avait pris de sa mère après l'avoir assassiné en vengeance par la mort d'Amphiarao et offert à sa première épouse, Arsinoé, fille du roi Phégée de Psophis. Cette tâche fut la cause de la mort d'Alcméon, que Phégée fit tuer. Callirhoé demanda donc à Zeus (Jupiter), avec qui elle vivait en grande intimité , de faire grandir très rapidement ses deux enfants eus d'Alcméon, afin qu'ils vengent la mort de son mari. Zeus écouta cette demande et Amphotéros et Acarnan tuèrent les assassins de leur père, les fils de Phégée, à Delphes, et ensuite Phégée lui-même aussi.

Voici quelques liens à propos de ce mythe :

http://www.mythindex.com/greek-mythology/C/Callirrhoe.html (en anglais)

http://www.theoi.com/Nymphe/NympheKallirhoe2.html (en anglais)

http://mythologica.fr/grec/alcmeon.htm

http://www.mythindex.com/greek-mythology/A/Alcmaeon.html (en anglais)

http://mythologica.fr/grec/harmonie.htm

97

 La légende de Rhésos

Les monnaies ci-dessous, de la tribu thraco-macédonienne des Bisalti et, ensuite, d'Alexandre I de Macédoine, portent sur l'avers la figure d'un homme nu à droite, avec un chapeau indifféremment décrit comme pétase (chapeau des commerçants et des voyageurs) ou kausia (chapeau macédonien), portant deux lances et marchant derrière un cheval à droite. Le revers est un carré quadriparti creux. La signification de l'image de l'avers n'est pas claire, faute de détails plus déterminants, et ne peut être déduite que du contexte du monnayage régional, puisque les autorités de la région adoptèrent un étalon de poids commun et des dessins basés sur des associations mythologiques régionales. Quelques fiches ne cherchent même pas à définir allégoriquement la scène, mais quelques autres considèrent qu'elle fait allusion au roi thrace Rhésos, et il y en a aussi qui pense à l'hypothèse qu'il s'agit du héros grec Diomède, participant de la guerre de Troie, qui tua Rhésos. Je m'attacherais à la première version, en tout cas avec réserve.

http://www.acsearch.info/search.html?search=Rhesos&view_mode=1&cac=1&cng=1&fac=1#0

Rhésos, roi de Thrace , fils du roi Eïoneus , eut une apparition très fugace dans l'Iliade d'Homère (Chant X), puisqu'il arriva à Troie, en appui aux Troyens, dans la dixième année de la guerre, emmenant ses guerriers et ses magnifiques chevaux , dont une prophétie avait annoncé que la ville serait sauvée s'ils buvaient de l'eau du Xanthe. Cependant, grâce à la délation du Troyen Dolon, surpris en dehors de la ville par Ulysse et Diomède lors d'une mission nocturne d'espionnage, il fut tué par Diomède, au milieu d'un terrible carnage , la même nuit de son arrivée, lorsqu'il dormait en son camp, et ses chevaux furent enlévés par les deux héros grecs.

Mais Rhésos fut aussi le personnage d'une tragédie portant son nom, attribuée de façon érronée jusqu'à récemment à Euripide, dans laquelle, il réçut des reproches par Hector à cause du grand retard de sa venue. Il lui expliqua alors que les fréquentes attaques des Scythes à son royaume l'avaient l'empêché d'arriver plus tôt .

Voici la part de l'Iliade qui décrit ce massacre :

" [...] Si vous désirez entrer dans le camp des Troiens, les Thrèkiens récemment arrivés sont à l'écart, aux extrémités du camp, et leur roi, Rhèsos Eionéide, est avec eux. J'ai vu ses grands et magnifiques chevaux. Ils sont plus blancs que la neige, et semblables aux vents quand ils courent. Et j'ai vu son char orné d'or et d'argent, et ses grandes armes d'or, admirables aux yeux, et qui conviennent moins à des hommes mortels qu'aux dieux qui vivent toujours. [...] Et ils marchèrent ensuite à travers les armes et la plaine sanglante, et ils parvinrent bientôt aux tentes des guerriers Thrèkiens. Et ceux-ci dormaient, rompus de fatigue ; et leurs belles armes étaient couchées à terre auprès d'eux, sur trois rangs. Et, auprès de chaque homme, il y avait deux chevaux. Et, au milieu, dormait Rhèsos, et, auprès de lui, ses chevaux rapides étaient attachés avec des courroies, derrière le char. Et Odysseus le vit le premier, et il le montra à Diomèdès : – Diomèdès, voici l'homme et les chevaux dont nous a parlé Dolôn que nous avons tué. Allons! use de ta force et sers-toi de tes armes. Détache ces chevaux, ou je le ferai moi-même si tu préfères. Il parla ainsi, et Athènè aux yeux clairs donna une grande force à Diomèdès. Et il tuait çà et là ; et ceux qu'il frappait de l'épée gémissaient, et la terre ruisselait de sang. Comme un lion, tombant au milieu de troupeaux sans gardiens, se rue sur les chèvres et les brebis ; ainsi le fils de Tydeus se rua sur les Thrèkiens, jusqu'à ce qu'il en eût tué douze. Et dès que le Tydéide avait frappé, Odysseus, qui le suivait, traînait à l'écart le cadavre par les pieds, pensant dans son esprit que les chevaux aux belles crinières passeraient plus librement, et ne s'effaroucheraient point, n'étant pas accoutumés à marcher sur les morts. Et, lorsque le fils de Tydeus s'approcha du roi, ce fut le treizième qu'il priva de sa chère âme. Et sur la tête de Rhèsos, qui râlait, un songe fatal planait cette nuit-là, sous la forme de l'Oinéide, et par la volonté d'Athènè. [...] "

D'après des versions plus tardives, Rhésos aurait été fils d'une des Muses (Calliope, Euterpe ou Terpsichore) et du dieu-fleuve Strymon (voir mon post n.º 209, sur La légende de Strymon), et il fut élevé par des nymphes de fontaines (naïades).

Voici quelques liens en anglais pour cette histoire :

http://www.maicar.com/GML/Rhesus2.html

http://www.mythindex.com/greek-mythology/R/Rhesus.html

http://en.wikipedia.org/wiki/Rhesus_of_Thrace

98

Mercure, berger du troupeau du Soleil

Les monnaies du lien ci-dessous, frappées par les tribus thraco-macédoniennes des Edones et des Orreskioi, appartiennent au type régional dont j'ai décrit un exemple dans le post précédent (voir La légende de Rhésos), lequel présente sur l'avers une scène mythologique. Dans ce cas, un berger couvert d'un pétase, conduisant un ou deux boeufs, à droite ou à gauche. Sur le revers, les habituels carrés quadripartis creux ou avec une roue ou croix-soleil à l'intérieur, un symbole cher à ces tribus.

http://www.acsearch.info/search.html?search=the+Edones.+King+Getas&view_mode=1&cac=1&cng=1&fac=1#0

Il y en a qui pense que leurs avers constituent une allusion à la légende du vol du bétail du Soleil (Appolon, Phébé, Helios) par Mercure (Hermès), lorsque celui-ci était encore un enfant nouveau-né . Si bien en matière de mythes on puisse attendre toutes sortes d'incohérences et que les images de ces monnaies sont toujours très indéterminées pour qu'on puisse les attribuer à une légende précise, cette idée me semble inconsistante avec le fait que la personne figurée est clairement un homme adulte et que la scène ne contemple aucun des plusieurs détails de cet épisode , comme le fait que Mercure, pour brouiller les pistes, fit marcher les boeufs à reculons, en les tirant par la queue et adapta à ses propres pieds des sortes de raquettes constituées de feuillage. En tout cas, et sous réserve, si la scène doit être associée à Mercure, il serait plus approprié de la lier au fait que, plus tard, Appolon lui confia la garde de son bétail et qu'Hermès Nomios ou Criophoros était le dieu des troupeaux .

Voici quelques liens sur Mercure/Hermès qui font référence à ces légendes :

http://mythologica.fr/grec/hermes.htm

http://www.ac-versailles.fr/pedagogi/anti/mercure/hermes.htm

99

Satyres et Nymphes

La plupart des monnaies des liens ci-dessous présentent sur l'avers l'image du rapt ou de la tentative de violation d'une Nymphe habillée par un Satyre ou Sylène nu, chauve, barbu et très musculeux. Leurs poses varient, mais je crois qu'on peut considérer grosso modo quatre types : celles qui montrent les deux personnages debout à droite ou à gauche, en position vis-à-vis en attitude de dialoguer ; celles où le couple, debout, se donne les mains ou le Satyre cherche à retenir ou à conduire la Nymphe par la main, ou vice-versa ; celles où le Satyre, complètement tourné à droite, agenouillé sur sa jambe droite, encercle de ses bras la Nymphe réclinée à gauche sur l'autre jambe pliée du Satyre ; et celles en tout semblables aux dernières, sauf que la tête du Satyre est tournée vers la Nymphe, mais son corps est de front. Le style varie beaucoup, de très primitif surtout dans les deux premiers types jusqu'à pleinement classique dans les deux derniers où, grâce au réalisme anatomique de sa figure et son notoire priapisme, l'état d'esprit et les intentions du Satyre sont bien clairs ; quant à la Nymphe, parfois donne l'impréssion, par la position de ses bras et l'aspect tendu de son corps, qu'elle proteste et se résiste au propos du Satyre ; autres fois, elle semble complaisante. Les revers présentent presque toujours un carré quadriparti creux, parfois en forme de croix gammée, et, plus rarement, d'une pyramide.

Elles appartiennent à un monnayage frappé par différentes îles ou tribus thraco-macédoniennes qui porte des motifs de la mythologie régionale (voir mes posts n.º 97, sur La légende de Rhésos et n.º 98, sur Mercure, berger du troupeau d'Appolon).

http://www.acsearch.info/search.html?search=Satyr+and+Nymph&view_mode=1&cac=1&cng=1&fac=1&page=2#0

http://www.acsearch.info/search.html?search=Satyr+and+Nymph&view_mode=1&cac=1&cng=1&fac=1&page=3#0

Les Satyres, parfois nommés aussi Sylènes ou assimilés aux Faunes et Panes, êtres fabuleux demi-hommes, demi-boucs, représentaient les forces vitales luxurieuses de la nature et étaient les compagnons habituels du dieu Dyonisos (Bacchus), au cortège duquel ils participaient avec les Ménades , en dansant et jouant des flûtes. Etant fort donnés à l'habitude de boire du vin, ils vivaient toujours ivres , avec leur lascivité surexcitée et souvent dépeints dans cette activité dans les arts plastiques. Quoique beaucoup d'entre eux furent célèbres et connus par ses noms propres, les images des monnaies ci-dessus, par son caractère indeterminé, ne permettent pas de les lier à une lègende en particulier .

Voici quelques liens sur les Satyres :

http://www.cosmovisions.com/$Satyres.htm

http://www.fr.wikipedia.org/wiki/Satyres

http://www.mythindex.com/greek-mythology/S/Satyri.html (en anglais)

http://www.maicar.com/GML/SATYRS.html (en anglais)

http://www.theoi.com/Georgikos/Satyroi.html (en anglais)

100

Centaures et Nymphes

Les images des avers des monnaies de la tribu thraco-macédonienne des Orreskioi des liens ci-dessous ressemblent beaucoup celles du troisème type du monnayage du post précédent (voir le n.º 99, sur Satyres et Nymphes), sauf que le Satyre agenouillé est remplacé par un Centaure qui court portant la Nymphe qui proteste. Les revers sont aussi du même type creux, avec un cas d'un relief d'un casque ; le style est primitif :

http://www.acsearch.info/search.html?search=orreskioi&view_mode=1&en=1&de=1&fr=1&it=1&es=1&ol=1&sort=&c=&a=&l=#3

Les Centaures, hybrides fabuleux demi-hommes demi-chevaux, étaient, avec peu d'exceptions (Chiron, Pholos) des créatures sauvages et féroces . Comme dans les cas des autres monnaies de cette région (voir mes posts n.º 97, sur La légende de Rhésos, n.º 98 Mercure, berger du troupeau d'Appolon et n.º 99 Satyres et Nymphes), la scène de l'avers n'est pas suffisamment individualisée au point de permettre une association avec une légende spécifique . Au contraire des Satyres, les Centaures n'étaient pas fameux par leur lascivité . Cependant, il y a deux épisodes qui pourraient être associés à ces monnaies : celui de l'assaut du Centaure Eurytion à Hippodamie le jour des noces de celle-ci avec Pirithoos (voir mon post n.º 45 sur Le combat entre les Centaures et les Lapithes) et celui de la tentative de violation de Déjanire par le Centaure Nessos .

Nessos (ou Nessus) fut un Centaure théssalien qui s'enfuya de sa terre natale après la guerre avec les Lapithes . Il se dirigea au fleuve étolien Evénos et s'y établi comme passeur. Quand Hercule arriva à sa rive avec Déjanire et leur fils Hyllos en leur journée vers Thracis, le fleuve était en pleine crue. Cependant, Nessos lui assura qu'il était le passeur accrédité par les dieux et justement choisi pour son honnêteté ; il proposa, moyennant un prix modique , de faire traverser Déjanire à pied sec tandis qu'Hercule passerait à la nage. Celui-ci accepta, paya la somme à Nessos, lança sa massue et son arc sur l'autre berge et plongea dans le fleuve. Mais Nessos ne tint pas son engagement et se mit à courir en sens inverse, tenant Déjanire dans ses bras ; ensuite il essaya de lui faire violence. Elle appela au secours et le héros, ayant repris ses armes, tira une flèche qui traversa la poitrine de Nessos. Le Centaure rétira la flèche et dit à Déjanire : " si tu mélanges ma semence avec du sang de ma blessure, que tu y ajoutes de l'huile d'olive et que tu en enduises secrètement la chemise d'Hercule, tu n'auras plus jamais à redouter ses infidélités . " Déjanire s'empressa de rassembler les ingrédients et les mit dans un pot qu'elle scella et conserva sans en souffler mot à Hercule, qui devait périr de cette ruse.

Le centaure est appelé par Homère "Orescoos", l'habitant de la montagne (lIiade, I, 268), d'où la raison pour le choix du type de ces émissions par la tribu des Orreskioi, qui semble avoir été établie près de l'Edomi, à l'est de l'Estrymon et à nord-est du mont Pangaion.

Voici quelques liens pour les Centaures et Nessos :

http://mythologica.fr/grec/centaure.htm

http://www.ac-versailles.fr/pedagogi/anti/monstres/centaur0.htm

http://fr.wikipedia.org/wiki/Centaure_(Mythologie)

http://www.mythindex.com/greek-mythology/C/Centauri.html (en anglais)

http://www.theoi.com/Georgikos/KentauroiThessalioi.html (en anglais)

http://www.theoi.com/Georgikos/KentaurosNessos.html (en anglais)

  les amis ! Aujourd'hui j'ai atteint la 100ème légende    Cependant, ceci n'est pas la fin de la série   . Elle continuera tant que vous l'endurerez ou que je n'épuise pas le sujet   , et j'ai déjà une quarantaine d'autres légendes en préparation. Quand j'ai commencé ce travail, je n'imaginais pas qu'il y auraient une telle quantité   . Encore une fois, mes remerciements à IOVI pour son aide, et aux membres du forum qui m'ont donné des idées et offert des corrections, commentaires, appréciations et suggestions   . Mes excuses à ceux qui éventuellement ne l'ont pas apprécié.  :salut6:

Quel dommage que je sois "pauvre" en ce moment ! Je verrais bien une publication du genre "Introduction aux myhtes et légendes gréco-romains illustrés par les monnaies". :salut6:

Loutre !

Emblémiste, pour ce travail de ... romain !

alwin .

Merçi à toi de nous offrir ( car c'est vraiment un cadeau que tu nous fais) ces monnaies de légendes jour après jour .
Pour moi, c'est devenu un très bon feuilleton et je ne veux pas rater un seul épisode ! :accord:

Re- IOVI.

C'est clair qu'il s'agit d'un sacré boulout fourni!!!
:merci2: :super20:

lyat et merci bcp pour ton appréciation amicale !

101

 La légende de Cadmos

Les monnaies provinciales romaines des liens ci-dessous, de Tyr et de Sidon, présentent sur leurs avers respectivement les bustes à droite de Trajan, d'Elagabale, de Trébonien Galle, de Gallien et de Valérien I, et, sur les revers, soit Cadmos marchant à droite, la tête tournée à gauche, tenant une longue canne dans sa main gauche et pointant vers l'arrière avec son bras droit ; soit Cadmos debout à gauche ou à droite sur une proue et pointant à droite ou à gauche ; soit Cadmos debout à droite jettant une pierre contre un serpent ; soit Cadmos debout à gauche, tenant une patère e une lance, ayant à ses pieds à gauche une vache gisant à droite et, dans le champ, la porte de Thèbes, et dans le champ à droite une coquille de murex ; soit Cadmos debout à droite tenant une lance, ayant une coquille de murex à ses pieds, et delivrant à quatre Grecs debout à gauche un papyrus avec l'alphabet phénicien.

http://www.acsearch.info/record.html?id=224414

http://www.acsearch.info/record.html?id=394389

http://www.acsearch.info/record.html?id=395516

http://www.acsearch.info/search.html?id=725200

http://www.acsearch.info/search.html?id=1976180

http://www.acsearch.info/search.html?id=2063752

http://www.acsearch.info/search.html?id=800962

http://www.acsearch.info/search.html?id=14995

http://www.acsearch.info/search.html?id=148677

http://www.acsearch.info/search.html?id=192287

http://www.cngcoins.com/Coin.aspx?CoinID=228177

Dans la mythologie grecque, Cadmos (en grec ancien Kádmos) fut le fils d'Agénor , roi de Tyr en Phénicie, et de Téléphassa , et le frère d'Europa , Phoenix et Cilix . Quand Zeus (Jupiter), métamorphosé en taureau, enleva Europa (voir mon post n.º 20, sur La légende de l'enlèvement d'Europa), Agénor décida que toute la famille devait partir à sa recherche et ne pas revenir sans l'avoir trouvée . C'est ainsi que Cadmos se rendit en Thrace ou il s'établit en compagnie de Téléphassa qui y mourut   . Après l'avoir enterré, il consulta l'oracle de Delphes , dont il reçut alors l'ordre de suivre une vache qui porterait sur ses flancs un disque en forme de lune, jusqu'à ce qu'elle se coucha ; c'était là qu'il devrait fonder une nouvelle cité. Cadmos trouva l'animal dans les troupeaux de Pélagon , le roi de Phocide et le suivit jusqu'en Béotie : épuisée, la bête se coucha enfin près du fleuve Asopos (voir mon post n.º 139, sur La légende d'Asopos (Asopus)) à l'endroit même où devait s'élever la future Thèbes. En remerciement, Cadmos voulut sacrifier la vache, mais il s'aperçut que la fontaine où il allait puiser l'eau du sacrifice était gardée par un dragon , progéniture d'Arès (Mars), qui venait de dévorer ses hommes . Il le tua et, sur les conseils d'Athéna (Pallas, Minerve), sema la moitié des dents du monstre, qui donnèrent naissance à une moisson d'hommes armés. Ceux-ci s'entretuèrent sauf cinq, Échion, Udaeus, Chtonius, Hyperenor et Pelor, qui aidèrent le héros à bâtir la nouvelle ville. Cadmos fit des cinq rescapés les citoyens de Cadmée, nom de la nouvelle ville ; on les appelait les Spartes, ou «Hommes Semés», et ils furent les ancêtres de la noblesse thébaine.

Cadmos reçut de Zeus le gouvernement des Thébains et épousa Harmonie , fille d'Arès et d'Aphrodite (Vénus). Tous les divinités de l'Olympe assistèrent à leur noces. Le couple reçut plusieurs cadeaux des dieux et déesses: d'Héra (Junon), un throne orné de joyaux ; d'Hermès (Mercure), une lyre et peut-être un sceptre ; d'Arès, une épée ; d'Athéna ou d'Aphrodite ou des Charites (voir mon post n.º 369, sur La légende des Trois Grâces), la robe (un péplos) de la nouvelle mariée ; d'Héphaïstos, un collier fabriqué par lui-même, lequel devrait par la suite jouer un rôle fatidique dans l'histoire de la ville (voir mon post n.º 96, sur La légende de Callirhoé). Cadmos et Harmonie furent de bons souverains à Thèbes (nouveau nom de Cadmée) ; Cadmos apprit aux Béotiens à écrire avec l'alphabet phénicien (phoinikeia grammata), avec les voyelles, d'où dérive l'alphabet grec. Sa femme lui donna de nombreux enfants, Agavé (voir mon post n.º 81, sur La légende d'Agavé), Sémélé (voir mon post n.º 83, sur La légende de Sémélé (Thyoné)), Ino (voir mon post n.º 306, sur La légende d'Ino), Polydore, Autonoé. Mais leurs enfants ne furent pas heureux   , à l'exception de Polydore, qui hérita le royaume de Thèbes  Cadmos finit par abdiquer en faveur de Penthée  mais revint au pouvoir après la mort de ce dernier.

Selon Ovide dans les Métamorphoses (IV, 563-603), Cadmos et Harmonie, se voyant persécutés par Héra , finirent par se retirer en Illyrie et, attribuant la cause de leurs malheurs au dragon qu'il avait tué, prièrent aux dieux qui les changent en serpents  ce qu'il réussirent, et furent transportés par Zeus dans l'Élysée

On admet généralement que les Grecs adoptèrent l'alphabet phénicien vers le debut du VIII siècle avant J.-C., bien qu'Hérodote dit que Cadmos introduit l'alphabet aux Hellenes vers 2000 avant J.-C. :

André Alciat dédia à Cadmos l'emblème 185, Littera occidit, spiritus vivificat de son Livret des Emblèmes, dont je donne ici des traductions en vieux français :

http://www.emblems.arts.gla.ac.uk/french/picturae.php?id=FALb175

La lettre occit, l’esprit vivifie.

Cadmus ayant semé l’engeance malefique
Des dents du grand Dragon, au terroir Thessalique,
Sortit bien tost apres du fonds ainsi semé
Une bande de gens, un squadron tout armé,
Qui ne s’accordans point, soudain s’entredeffirent :
Mais aucuns du conflit eschappez la paix firent,
Se touchans en la main & se tendans les bras,
Suyvant l’advis plus seur de la docte Pallas.
Cadmus est le premier qui enseigna les lettres,
Et les arts liberaux à ceux qu’ilre ndit [=qu’il rendit] maistres,
Et si les assembla par amyable accord :
Desquels les auditeurs se mettent en discord,
Et se picquans souvent point ne se veulent rendre
Et jamais sans Pallas ne se peuvent entendre.

La lettre occit: L’esprit vivifie.

Quand Cadmus heut dens de serpens semées
En terre Graecque: incontinent armées
D’hommes divers sortirent de la terre :
S’entretuans par mutuelle guerre.
Ceulx qui saulvéz par Pallas demourerent,
Armes jectans, la paix en main jurerent.
Cadmus premier les lettres apporta,
Et bonnes ars par icelles nota.
Les professeurs desquelles s’entremordent,
Et point (sinon par Pallas) ne s’accordent.

La lettre occit, mais l’esprit vivifie.

Lors qu’au champ Boeotic Cadme eut les dents semé
De son hideux serpent, une trouppe guerriere
Soudain de terre issit, qui d’une main meurtriere
S’entretuerent tous d’un courage animé :
Fors ceux qui par l’advis de Pallas s’appaiserent,
Mirent les armes bas, & en main se toucherent.
Cadme fut le premier qui inventa les lettres,
Les maria ensemble, & incita les maistres
A les enseigner puis à disciples divers :
Qui furent la plus part bigearres & pervers,
Semans tousjours entreux contredits infinis,
Qui jamais ne seront que par Pallas finis.

Les liens ci-dessous traitent de ce mythe :

http://mythologica.fr/grec/cadmos.htm

http://fr.wikipedia.org/wiki/Cadmos

http://www.mythindex.com/greek-mythology/C/Cadmus.html (en anglais)

http://www.maicar.com/GML/Cadmus.html (en anglais)