437
La légende d’HélèneLa monnaie provinciale romaine des liens ci-dessous, de Crodula (Lycie-Pamphilie; Pisidie), portent sur leurs avers la tête d’Antonin le Pieux à droite et, sur les revers,
Hélène voilée, debout de face, portant le crescent lunaire et tenant un scèptre, entre les Dioscures Castor et Pollux nus, debout de face, se regardant l’un l’autre, chacun portant um
pileus surmonté d’une étoile et tenant une lance et la bride d’un cheval, chaque cheval haussant une patte.
http://rpc.ashmus.ox.ac.uk/coins/3499/ http://rpc.ashmus.ox.ac.uk/coins/7306/ Hélène est née d'un œuf de Léda, femme de Tyndare, roi d’Oebalia
. Léda donna à son époux quatre enfants, les deux jumeaux Castor et Pollux
, Clytemnestre et
Hélène. Mais
Hélène et Pollux étaient en réalité les enfants de Zeus. Selon l'une des versions de la légende, Zeus visita Léda sous la forme d'un cygne et Léda pondit un œuf, d'où sortirent les deux enfants divins (voir mon post n.º 232,
La légende de Léda et le cygne).
Hélène était d’une beauté extraordinaire
et déjà Thésée, roi d’Athènes
(voir mes posts n.º 6,
La légende de Thésée et le Minotaure, et n.º 210,
La légende de Thésée et le Taureau de Marathon) l'enleva au cours de sa jeunesse, alors qu'elle dansait devant le temple d'Artémis. Il l'amena en Attique, il l'épousa avant de partir pour les Enfers et de cette union naquit une fille nommée Iphigénie. Pendant l’absence de Thésée,
Hélène fut délivrée par ses frères Castor et Pollux (voir mon post n.º 43,
La légende des Dioscures (Castor et Pollux)), qui la ramenèrent à Sparte en même temps qu'Éthra, la mère de Thésée, pour servir comme esclave d’
Hélène. Iphigénie fut confiée à Clytemnestre, épouse d’Agamemnon
, roi d’Argos et de Mycènes, afin qu'
Hélène puisse se dire toujours vierge.
Tous les chefs Grecs se disputèrent sa main. Comme leur rivalité risquait d'embraser la Grèce, sur la suggestion d'Ulysse, lui aussi un des prétendants (voir mon post n.º 356,
La légende d’Ulysse (Odysseus)), Tyndare sacrifia un cheval et fit monter les prétendants sur la peau du cheval et prêter un serment solennel : quel que fût celui qui serait choisi, ils promettaient de lui porter secours tous ensemble si jamais quiconque tentait de lui ravir son épouse.
Selon les variantes de la légende,
Hélène choisit elle-même le plus beau des princes – mais non le plus spirituel –, ou ce fut Tyndare qui prit la décision
, préférant le plus riche – mais non le plus agréable à sa fille. Donc,
Hélène épousa Ménélas
, roi de Sparte, et lui donna une fille, Hermione. Mais, alors qu'il s'était absenté pour aller en Crète, le prince troyen Pâris arriva à Sparte et charma la belle
Hélène . Selon certaines versions, il la séduisit et la persuada de s'enfuir avec lui ou alors il l'enleva et l'emmena à Troie. La déesse Aphrodite lui avait en effet accordé l'amour de la plus belle femme de Grèce à la suite du jugement de Pâris (voir mon post n.º 74,
La légende du jugement de Pâris).
À son retour, Ménélas et son frère Agamemnon montèrent une expédition contre Troie. Selon le serment qu'ils avaient prêté, tous les prétendants décidèrent de venger l'affront fait aux Grecs par les Troyens. La longue guerre de Troie allait commencer.
A la mort de Pâris,
Hélène épousa le prince troyen Déiphobe qu'elle n'hésita pas à trahir, et à livrer à Ménélas pendant le sac de Troie.
La rencontre d'
Hélène et de Ménélas, après tant d'années de séparation, fut dramatique. Mais, toujours ébloui par sa beauté
, il lui pardonna. Après un voyage de retour mouvementé, qui dura huit ans, parce que Ménélas dans sa joie avait oublié de faire des sacrifies aux dieux, ils vécurent à Sparte dans la paix.
Quant Ménélas mourut, quelques uns disent qu’
Hélène fut chassée de Sparte par Nicostratus et Megapenthes, fils de Ménélas avec d’autres femmes. Comme elle croyait que Polyxo était son amie, elle se dirigea à Rhodes, ou celle-ci regnait, comme veuve de Tleptomemus, qui mourut à Troie. Mais Polyxo, volant venger la mort de son mari sur
Hélène, à qui elle accusa de ce malheur, la poussa au suicide ou, d’après une autre version, envoya des serviteurs dressés comme Erinyes contre son hôte lorsque celle-ci se baignait, lequels s’emperèrent d’Hèlène et la pendirent d’un arbre.
Une autre tradition, remontant à l'époque du poète Stésichore (Vième siècle av. J.-C.), veut que, pour être gardée en toute sécurité,
Hélène ait été emmenée auprès du roi Protée d'Égype
, alors que Zeus et Héra ne laissèrent qu'un fantôme lui ressemblant accompagner Pâris à Troie, fournissant ainsi un prétexte à la guerre de Troie, que Zeus avait déjà décrétée afin de réduire la méchanceté et la multitude des hommes. Après la guerre, Ménélas retrouva
Hélène en Égypte et la ramena chez lui.
Dans l’
Iliade d’Homère,
Hélène est un personnage tragique, contrainte par Aphrodite à être la femme de Pâris, qui n'ignore pas combien son écart de conduite a fait souffrir tout le monde. Elle se le reproche, mais en général les Troyens ne l'en accusent pas, et jamais, dit-elle, Priam ou Hector ne lui font de reproches (voir mes posts n.º 245,
La légende de Priam, et n.º 60,
La légende d’Hector). Dans une scène célèbre, sur les fortifications de Troie, les vieillards, en la voyant, remarquent qu'une telle beauté la place au-delà du blâme.
Dans l’
Odyssée, elle vit paisiblement à Sparte, réconciliée avec son mari, mais c'est un personnage énigmatique. Elle raconte comment une fois, à Troie, elle seule reconnut Ulysse entré sous un déguisement, et évoque son enchantement quand il tua de nombreux Troyens. Par ailleurs, Ménélas raconte comment elle tenta les Grecs cachés dans le cheval de Troie, pour qu'ils se dévoilent, en imitant la voix de leurs femmes.
On peut trouver cette légende aussi sur les liens suivants :
http://mythologica.fr/grec/helene.htmhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Hélène_(mythologie)http://www.mythindex.com/greek-mythology/H/Helena.html (en anglais)
http://www.maicar.com/GML/Helen.html (en anglais)
http://www.maicar.com/GML/SUITORSHELEN.html (en anglais)