Selon les époques, les méthodes chinoises de fabrication de la monnaie ont évolués. Mais avant 1911, la quasi-totalité des monnaies était coulée.
Le monnayage chinois commença avec les coquillages dits cauris qui furent rapidement copiés par des cauris de substitution en jade, pierre, bronze, plomb, argent et or. Les plus vieux cauris de substitution coulés furent découverts il y a peu dans une tombe de la région de Qinghai, il s’agissait de 10 cauris d’or datés de la dynastie Shang (1767-1122 avant notre ère).
Par la suite, la dynastie Zhou qui coula de nombreux types de monnaies depuis les cauris de substitution jusqu’aux monnaies rondes en passant par les bêches et les couteaux utilisa principalement des moules d’argile et de pierre à 2 ou 3 pièces et coulait le bronze entre les pièces. On a ainsi pu retrouver selon les royaumes, des moules d’argile pour bêches, de grès pour couteaux du royaume de Yan et des moules de pierre pour les couteaux du royaume de Qi. C’est à cette période que les seules monnaies frappées antérieur à 1911 apparurent, il s’agit de monnaies lingots d’or poinçonnés émis par le royaume de Chu.
Les premières monnaies rondes furent coulées dans des moules de sable et d’argile dont on ne retrouve généralement rien, c’est à partir de 338 avant notre ère, quand le royaume de Qin commence son expansion, que le moule de pierre se généralise. On eut ainsi des moules uni face en pierre ayant pour intérêt d’être facilement réutilisable. Cette technique de fabrication fut reprise par la dynastie Han qui ne tarda pas à la faire évoluer et à la sécuriser. On trouve ainsi des moules uni face ou biface en pierre qui devaient être détruits après usage pour lutter contre l’émission de monnayage privé. La grande révolution arriva avec les moules de bronze faits sur base de matrice de terre cuite. À partir de là, les monnaies furent coulées en très grand nombre et les moules furent réutilisés de nombreuses fois. Mais toutes ces monnaies rondes avaient le même défaut : les barbes de coulées. Les chinois maîtrisant parfaitement la sidérurgie ils coulèrent des barres de Fer de section carrée afin d’y enfiler les pièces et de les limer. A ce moment, la technique est presque au point, mais il subsiste 2 gros défauts. Tout d’abord, il est difficile de démouler les monnaies sans casser les moules de terre, pierre ou sable et il arrive que les monnaies s’amalgament au moule de bronze rendant alors ce dernier inutilisable, mais aussi la taille des moules qui les rends difficilement transportables sur de grandes distances à cause de la fragilité. Une idée germa alors dans la tête d’un forgeron et il inventa les moules superposables d’argile. La fabrication des ces moules était des plus simples, deux gravures dans la pierre servaient de bases (une pour les avers et l’autre pour les revers), on coulait alors dans ces gravures un bronze qui serait la matrice à moule et on pressait une fine plaque d’argile entre les 2 matrices. Il ne restait plus alors qu’a superposer les plaques d’argile et couler le bronze par le trou central. Cette méthode donna des monnaies de moindre qualité et ne fut utilisé que pour les monnaies les plus courantes.
Par la suite, les différentes crises économiques divisèrent la Chine et les différents sols ne permirent pas de conserver cette technique de fabrication partout, on en revint alors aux moules de sable. Ce n’est qu’a partir de la dynastie Song que les choses ont changé, la grande centralisation du pouvoir et des technologies permit de faire des monnaies appelées pièces mères, dont il existe 2 générations. Les pièces de première génération sont en tout point similaire aux monnaies de circulation à ceci près que plus épaisses et taillées, elles servaient à faire les pièces mères de seconde génération facilement différenciables car le trou central de la monnaie est rond. Ces dernières devaient, circuler à travers le pays afin de faire les moules à monnaies par pressage entre 2 plaques d’argile et le trou rond les rendait facilement différenciable des monnaies de circulation
Fragments de moules en pierre à couteaux du royaume de Qi (collection du British Museum).
Fragment de moule en grès à couteaux du royaume de Yan (collection privée italienne).
Moule de pierre uni face à Ban Liang de 4 Zhu de la dynastie Han
Moule de pierre uni face à Ban Liang de 4 Zhu de la dynastie Han détruit par le gouvernement pour lutter contre la fausse monnaie
Avers et revers d’un moule de pierre biface à Ban Liang de 5 Fen de la dynastie Han détruit par le gouvernement pour lutter contre la fausse monnaie.
Morceaux de moule à Da Quan Wu Shi de Wang Mang (partie gauche = moule d’avers et partie droite = moule de revers).
Matrice à moule superposable pour Da Quan Wu Shi (collection du musée de Shanghai).
Moule superposable pour Da Quan Wu Shi (collection du musée de Shanghai).
Fragment de matrice à moule à Wu Zhu en terre cuite datée de Ben Shi 4e année 4e lune soit 70 avant notre ère (collection privée chinoise).
Pièce mère de première génération pour pièces de 1000cash de la dynastie Qing (collection privée).
Moule de bronze à Ban Liang de 4 Zhu de la dynastie Han (collection privée).
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