une monnaie de Licinius I numismatiquement parlante...

Quand on s'intéresse un peu à la numismatique du IVe siècle, on est confronté aux problèmes de la valeur des monnaies, de leurs noms...et de leur contexte économique.

J'avais acheté cette petite monnaie en 2005 sur Ebay (ou Ebeurk comme diraient ses opposants) pour une bouchée de pain (moins de 10 euros) car la marque du revers était "numismatiquement parlante":



C'est un nummus (ou centenionalis pour les puristes) de Licinius I émis à Antioche vers 321-323 (réf; RIC VII.35) qui semble plutôt rare. Mais bon, l'intérêt réside dans la drôle de marque du revers:

X / II {suivi d'une sorte de signe ressemblant à un Gamma ou un M coupé en deux)

Il semble que cette marque pourrait signifier "12,5", sous-entendu que la monnaie est égale à 12,5 deniers unités de compte. Sachant que le nummus "centenionalis" constantinien est censé justement, comme son nom l'indique, valoir 100 deniers unités de compte; on peut se demander l'équivalence entre les deux, même si le nummus licinien ne devait circuler que dans les territoires contrôlés par l'empereur romain d'Orient?

Quels sont vos commentaires sur cette marque?

Cette marque signifie 12,5 deniers effectivement,

Trésors monétaires XVIII, La Chapelle lès Luxeuil (Haute-Saône) par D.Gricourt :

"A la différence des numii dont le taux de fin moyen avoisine 3,3 % dans les années 318-320, 2,1 % en 321-324 (...) ces monnaies de cuivre ne comportent en effet quasiment pas d'argent (0,2 %). Elles n'interressent guère les épargnants qui évitent de les amasser. De plus, comme le souligne C.Brenot, après sa victoire sur Licinius Ier en 324, Constantin s'empresse de décrier ce numéraire qui n'entre pas dans son système monétaire. Nombre des pièces concernées sont ainsi refondues ou, même, simplement surfrappées."

Merci pour cet intéressant pan de l'histoire numismatique du 4ème siècle

elagabale2000 a écrit:

Cette marque signifie 12,5 deniers effectivement,

Trésors monétaires XVIII, La Chapelle lès Luxeuil (Haute-Saône) par D.Gricourt :

"A la différence des numii dont le taux de fin moyen avoisine 3,3 % dans les années 318-320, 2,1 % en 321-324 (...) ces monnaies de cuivre ne comportent en effet quasiment pas d'argent (0,2 %). Elles n'interressent guère les épargnants qui évitent de les amasser. De plus, comme le souligne C.Brenot, après sa victoire sur Licinius Ier en 324, Constantin s'empresse de décrier ce numéraire qui n'entre pas dans son système monétaire. Nombre des pièces concernées sont ainsi refondues ou, même, simplement surfrappées."

Salut Elagabale et merci pour ce complément d'info très intéressant.