I. Les portraits de l'empereur précédent :
Dans certains cas, quand l'empereur n'était pas à Rome au moment de son accession à l'empire, ou avant que les ateliers décentralisés n'obtiennent l'image officielle des empereurs, il arrive que le portrait légèrement modifié de l'empereur précédent apparaissent avec la titulature du nouvel empereur.
Ce cas n'apparait pas pour les Julio-Claudiens, la centralisation relative des ateliers monétaires et la dynastie bien connue n'ayant pas nécéssité le recourt à cet articfice des graveurs.
Sous la 1re guerre civile, le portrait de Galba semble bien connu des graveurs car toutes les monnaies ont un portrait assez semblables, même si le style et la qualité diffère fortement d'un atelier à l'autre. Othon, présent à Rome au moment de son accession a un portrait fidèle dès le début de son monnayage. Les premières monnaies de Vitéllius le montrant la tête nue et avec uniquement les titre de Germanicvs et d'imperator, montrent un portrait assez différent de ses monnaies, plus tardives. Ce portrait pourait avoir été vaguement inspiré des monnaies de Galba et d'Othon dont les portrait aurait été grossi pour mieux coller à la description de Vitellius. Mais il n'est pas impossible que les monétaires aient travaillé sur une représentation de Vitéllius plus jeune :
Vespasien, au début de son règne, est loin de Rome, ses deniers frappés à Tarraco, en Espagne, présentent un portrait fort semblable à celui présent sur les deniers de Vitellius frappés dans ce même atelier monétaire :
Les fils de Vespasien, Titus et Domitien, étaient bien connus des graveurs, cependant, nous notons une évolution particulière de leurs portraits respectifs. Sous le règne de leur père, les deux Césars sont représentés sous les traits de leur père. Ce phénomène d'assimilation des portraits se retrouve également pour de nombreuses impératrices, comme nous l'avons vu dans un précédent article. Ce n'est que pendant le règne de Domitien que son portait tendra à se personnaliser progressivement pour se défaire des traits de son père :
Nerva était à Rome au moment de l'assassina de Domitien et de sa proclamation comme empereur, cependant ses premières monnaies montrent un portrait bien plus proche de celui de Domitien que de ses portraits postérieurs sur lesquels il est représenté avec un nez crochu :
De même Trajan héritera au début de son règne des traits de Nerva :
Les premiers portrait d'Hadrien semblent à première vue personnalisés, mais quand on regarde attentivement, les premiers portraits de 117 sont très proche de ceux de la fin du règne de Trajan :
Antonin, le Pieux, déjà César à la fin du règne d'Hadrien a tout de suite un portrait personnalisé sur les monnaies. Il en va de même pour Marc Aurèle que l'on voit viellir progressivement sur les monnaies frappées à son nom sous Antonin.
Commode est dans le même cas. Pourtant, sous son règne, nous assistons au cas inverse, les monnaies de consécrations de son père Marc Aurèle prennent curieusement un portrait très semblable à celui de Commode :
Pertinax et Didius Julianus, tout deux présents à Rome au moment de leur avènement ont des portraits assez personnalisés. Encore que certaines monnaies de Julien ont un portrait très proche de celui de Pertinax. Leurs très brefs règnes ne permet pas de voir une longue évolution dans les portraits.
Au moment de son accession à l'empire, Septime Sévère n'était pas à Rome, il n'est pas étonnant qu'un certain nombre de monnaies, de la série des légions par exemple, portent encore un portrait très fidèle à celui de Didius Julianus.
Caracalla et Geta sont figurés sur les monnaies depuis le règne de leur père Septime Sevère, ainsi leurs portraits étaient bien connus des monétaires et sont représentés probablement très fidèlement à la réalité. Nous pouvons voir sur les monnaies des portraits de ces jeunes empereurs depuis leur enfance jusqu'à l'âge adulte. Notons cependant qu'au début du règne de Caracalla et Geta, le portrait de ce dernier ressemble fortement à celui de son père, avec une barbe plus courte.
Au moment de l'assassinat de Caracalla, le portrait de Macrin devait être bien connu des graveurs car les monnaies présentant une ressemblance avec Caracalla sont rares. Tout au plus quelques antoniniens ont un portrait portant des réminiscences de ceux de Caracalla et de Geta :
Lors de la révolte contre Macrin, le tout jeune Elagabal était à loin de Rome. Il est probable que ce soit le portrait du César Diaduménien qui ait été utilisé comme prototype pour les premières frappe de l'atelier monétaire romain :
Severe Alexandre était à Rome avec Elagabal au moment de l'assassinat de ce dernier. Les monétaires de Rome connaissaient bien son effigie, mais les graveurs d'Antioche se sont eux inspiré des monnaies d'Elagabal pour réaliser ses premiers portraits. Notons que la monnaie d'Alexandre illustrée ci-dessous est habituellement datéd'un peu plus tard, mais la ressemblance frappante entre les deux portraits sur l'exemplaire présenté suggère que cette émission a probablement débuté plus tôt.
Le portrait de Maximin devait être inconnu des graveurs à son élévation au rang d'Auguste. Ainsi, les rares premiers portrait de cet empereur sont très proches de ceux d'Alexandre, et très éloignés de ses portrait les plus tardifs !
Gordien I et Gordien II, bien que très loin de Rome au moment de leur avènement semblent avoir des portraits personnalisés dès le début. L'extrême brièveté de leur règne nous prive de portraits plus tardifs. Balbien et Pupien, eux étaient à Rome lors de leur proclamation impériale. Leurs portraits sont également personnalisés dès le début des émissions monétaires.
Le jeune Gordien III avit déjà eu des monnaies frappées à son effigie sous le règne de Balbin et Pupien. Tous ses portraits monétaires semblent fidèles à la réalité.
Philippe était en Orient avec Gordien au moment de la mort de ce dernier, malgré celà je ne connait aucun portrait monétaire sortit de l'atelier de Rome qui soit inspiré des monnaies de Gordien III. Curieusement ce sont les monnaies d'Antioche, d'où il était plus proche qui présentent une vague ressemblance dans certains cas.
(à suivre quand j'aurais le temps
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