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Sujet: MONNAIES DE LEGENDES (EMBLEMISTE) Sam 16 Aoû - 16:22
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Le Minotaure et le labyrinthe de Crète
Nous avons vu plus haut (post n.º 6) La légende de Thésée et le Minotaure, avec la mort de ce monstre. Maintenant voyons le commencement de ce mythe, c'est-à-dire, la naissance du Minotaure et la construction du labyrinthe de Crète, où il vivait prisonnier.
Voici un bel échantillon avec des monnaies de Cnossos (Crète) qui portent sur leurs revers le plan imaginaire du labyrinthe, en divers formats (carré, croix gammée, cercle) :
D'après la fable qui est raconté par Ovide dans les Métamorphoses (livre VIII), Poséidon (Neptune) envoya par la mer au roi Minos de Crète un taureau blanc pour qu'il le sacrifiait dans le temple qu'il venait de consacrer à ce dieu. Cependant, l'animal était si beau que Minos décida de l'épargner et le laissa dans les champs avec ses autres bêtes. Il sacrifia un autre de ses taureaux à sa place .
Poséidon, dépité, se vengea en faisant tomber amoureuse du taureau blanc la femme de Minos, Pasiphaé .
Pour satisfaire ses désirs libidineux, elle chercha l'aide de l'habile architecte Dédale , qui vivait éxilé à Cnossos. Alors, il construisit une vache en bois, creuse à l'intérieur. Pasiphaé entra dedans et il la transporta dans le champ parmi le bétail. En l'apercevant, le taureau la posséda sexuellement tout de suite. De cette union contre nature , nacquit un monstre qui avait le corps d'homme et la tête de taureau et qui se nourissait de chair humaine. Pour cacher du monde la honteuse procédure de sa femme, Minos fit construire par Dédale un bâtiment dont le plan confus empêchait toute orientation et mit sa femme et le Minotaure (nom formé evidemment de Minos et taureau) à l'interieur.
Sur Minos, voir le post n.º 170, dans cettre série.
Sur le lien ci-dessous vous pouvez lire l'histoire complète de Minos :
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Sujet: MONNAIES DE LEGENDES (EMBLEMISTE) Sam 16 Aoû - 20:17
PYL. De ces trois sites, je ne connaissais que celui de Fred. Les autres deux, j'ai mis dans mes favoris, puisqu'ils pouront être utiles en cas que je trouve d'autres monnaies qui intéressent. Si tu découvres des monnaies avec des images des travaux secondaires (exceptés ceux que j'ai déjà traité) et même d'autres épisodes de la vie d'Hercule, je te prie de me les communiquer s.v.p.
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Sujet: MONNAIES DE LEGENDES (EMBLEMISTE) Sam 16 Aoû - 22:57
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La légende d'Hercule et Evandre
La monnaie impériale romaine, de Rome, du lien ci-dessous, présente sur l'avers le buste d'Antonin le Pieux à droite et, sur le revers, la scène d'un banquet offert en l'honneur d'Hercule par Evandre :
Hercule , assis à gauche sur un roc devant une table basse, sa main gauche reposant sur sa massue appuyée sur le sol, l'autre main étendue ; à sa droite, la figure togatée de Potitus ou Evandre, son bras droit lévé ; à gauche, six figures : Pinarius assis sur un coussin, et cinq esclaves, agenouillés ou debout, dont un offre à Hercule un plat de nourriture. La scène est inspirée d'un ancien mythe romain selon lequel Hercule, de passage avec les boeufs de Géryon (voir mon post n.º 400, sur Les douze Travaux d'Héraclès (Hercule) - 10) Le troupeau de Géryon), avait rendu visite à Evandre, un arcadien qui avait été forcé à fuir de son pays natal et qui s'était établi sur une colline devant le Tibre, que l'on appelait Pallanteum, plus tard connue comme le Palatin.
Pendant qu'il restait là, Hercule tua le monstre Cacus , qui avait volé le bétail d'Evandre. Pour célébrer cet événement, Evandre établit un culte en honneur d'Hercule avec l'aide des Pinarii et des Potitii, deux des plus anciennes familles romaines. Une partie importante de ce culte était un banquet, ce qui est représenté sur cette monnaie .
Les liens ci-dessous racontent l'histoire d'Evandre :
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Sujet: MONNAIES DE LEGENDES (EMBLEMISTE) Dim 17 Aoû - 0:36
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La légende d'Héraclès (Hercule) et Omphale
Les monnaies grecques de Maionia (Lydie) et Phocée (Ionie), des liens ci-dessous, portent sur l'avers soir la tête à droite ou à gauche d'Héraclès (Hercule) ou celle d'Omphale à gauche revêtue des attributs du héros, et, sur les revers, soit Omphale debout marchant à droite portant les attributs d'Hercule, soit un carré quadriparti creux :
D'après Ovide dans les Fastes (2.305), en châtiment pour son meurtre d'Hiphitos à Tyrinte, Hercule fut obligé par l'oracle de Delphes à servir Omphale , reine de Lydie, pendant un an. Durant ce temps, il exécuta quelques travaux semblables à ceux qu'il avait entrepris lorsqu'il servait le roi Eurysthée . En même temps, il fut forcé à porter des habits de femme et à filer de la laine . Dans cette période, Omphale avait même endossé la peau de lion d'Hercule et porté sa massue , alors qu'elle lui donnait des ordres.
Cependant, ces actions semblent avoir causé peu de réssentiment au héros, puisqu'à la fin de ce service, il se maria avec Omphale .
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Sujet: MONNAIES DE LEGENDES (EMBLEMISTE) Dim 17 Aoû - 3:04
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Le bouclier d'Achille
Ces monnaies grecques de Larisse Krémaste et du royaume de l'Epire montrent sur l'avers l'effigie du héros Achille à dfroite ou à gauche ,et, sur le revers, sa mère, la divinité marine Thétis, sur un cheval au galop, portant le nouveau bouclier forgé pour lui par Héphaïstos (Vulcain) indentifié par son monograme AX ou ornée de la tête de la Gorgone :
Ces symboles nous ramènent à l'Iliade d'Homère (Chants XVII et XVIII), où le poète raconte qu'Aquille se réfusait à participer aux combats de la guerre de Troie à cause de sa colère contre Agamemnon . Cependant, il permit que son compagnon et grand ami Patrocle endossât ses armes :chevalier: dans l'espoir d'épouvanter avec elles les troyens, en se faisant passer pour Achille. Patrocle combatit Hector , qui le tua et le dépouilla des armes. Achille resta inconsolable et il désira venger la mort de l'ami . Sa mère, Thétis vint le réconforter et lui promit de demander à Héphaïstos (Vulcain) des nouvelles armes, ce qu'elle obtint. Le dieu lui fabriqua donc des armes magnifiques, entre lesquelles un merveilleux bouclier ciselé et historique dont la description minutieuse est faite à la fin du chant XVIII, retranscrit ci-dessous. Avec ces armes, Achille tua Hector.
" Et il fit d'abord un bouclier grand et solide, aux ornements variés, avec un contour triple et resplendissant et une attache d'argent. Et il mit cinq bandes au bouclier, et il y traça, dans son intelligence, une multitude d'images. Il y représenta la terre et l'Ouranos, et la mer, et l'infatigable Hélios, et l'orbe enflé de Sélènè, et tous les astres dont l'Ouranos est couronné: les Plèiades, les Hyades, la force d'Oriôn, et l'Ourse, qu'on nomme aussi le Chariot qui se tourne sans cesse vers Oriôn, et qui, seule, ne tombe point dans les eaux de l'Okéanos.
Et il fit deux belles cités des hommes. Dans l'une on voyait des noces et des festins solennels. Et les épouses, hors des chambres nuptiales, étaient conduites par la ville, et de toutes parts montait le chant d'hyménée, et les jeunes hommes dansaient en rond, et les flûtes et les kithares résonnaient, et les femmes, debout sous les portiques, admiraient ces choses.
Et les peuples étaient assemblés dans l'agora, une querelle s'étant élevée. Deux hommes se disputaient pour l'amende d'un meurtre. L'un affirmait au peuple qu'il avait payé cette amende, et l'autre niait l'avoir reçue. Et tous deux voulaient qu'un arbitre finît leur querelle, et les citoyens les applaudissaient l'un et l'autre. Les hérauts apaisaient le peuple, et les vieillards étaient assis sur des pierres polies, en un cercle sacré. Les hérauts portaient des sceptres en main; et les plaideurs, prenant le sceptre, se défendaient tour à tour. Deux talents d'or étaient déposés au milieu du cercle pour celui qui parlerait selon la justice.
Puis, deux armées, éclatantes d'airain, entouraient l'autre cité. Et les ennemis offraient aux citoyens, ou de détruire la ville, ou de la partager, elle et tout ce qu'elle renfermait. Et ceux-ci n'y consentaient pas, et ils s'armaient secrètement pour une embuscade; et, sur les murailles veillaient les femmes, les enfants et les vieillards. Mais les hommes marchaient, conduits par Arès et par Athènè, tous deux en or, vêtus d'or, beaux et grands sous leurs armes, comme il était convenable pour des dieux; car les hommes étaient plus petits. Et, parvenus au lieu commode pour l'embuscade, sur les bords du fleuve où boivent les troupeaux, ils s'y cachaient, couverts de l'airain brillant.
Deux sentinelles, placées plus loin, guettaient les brebis et les boeufs aux cornes recourbées. Et les animaux s'avançaient suivis de deux bergers qui se charmaient en jouant de la flûte, sans se douter de l'embûche.
Et les hommes cachés accouraient; et ils tuaient les boeufs et les beaux troupeaux de blanches brebis, et les bergers eux-mêmes. Puis, ceux qui veillaient devant les tentes, entendant ce tumulte parmi les boeufs, et montant sur leurs chars rapides, arrivaient aussitôt et combattaient sur les bords du fleuve. Et ils se frappaient avec les lances d'airain, parmi la discorde et le tumulte et la kèr fatale. Et celle-ci blessait un guerrier, ou saisissait cet autre sans blessure, ou traînait celui-là par les pieds, à travers le carnage, et ses vêtements dégouttaient de sang. Et tous semblaient des hommes vivants qui combattaient et qui entraînaient de part et d'autre les cadavres.
Puis, Hèphaistos représenta une terre grasse et molle et trois fois labourée. Et les laboureurs menaient dans ce champ les attelages qui retournaient la terre. Parvenus au bout, un homme leur offrait à chacun une coupe de vin doux; et ils revenaient, désirant achever les nouveaux sillons qu'ils creusaient. Et la terre était d'or, et semblait noire derrière eux, et comme déjà labourée. Tel était ce miracle de Hèphaistos.
Puis, il représenta un champ de hauts épis que des moissonneurs coupaient avec des faux tranchantes. Les épis tombaient, épais, sur les bords du sillon, et d'autres étaient liés en gerbes. Trois hommes liaient les gerbes, et, derrière eux, des enfants prenaient dans leurs bras les épis et les leur offraient sans cesse. Le roi, en silence, le sceptre en main et le coeur joyeux, était debout auprès des sillons. Des hérauts, plus loin, sous un chêne, préparaient, pour le repas, un grand boeuf qu'ils avaient tué, et les femmes saupoudraient les viandes avec de la farine blanche, pour le repas des moissonneurs.
Puis, Hèphaistos représenta une belle vigne d'or chargée de raisins, avec des rameaux d'or sombre et des pieds d'argent. Autour d'elle un fossé bleu, et, au-dessus, une haie d'étain. Et la vigne n'avait qu'un sentier où marchaient les vendangeurs. Les jeunes filles et les jeunes hommes qui aiment la gaîté portaient le doux fruit dans des paniers d'osier. Un enfant, au milieu d'eux, jouait harmonieusement d'une kithare sonore, et sa voix fraîche s'unissait aux sons des cordes. Et ils le suivaient chantant, dansant avec ardeur, et frappant tous ensemble la terre.
Puis, Hèphaistos représenta un troupeau de boeufs aux grandes cornes. Et ils étaient faits d'or et d'étain, et, hors de l'étable, en mugissant, ils allaient au pâturage, le long du fleuve sonore qui abondait en roseaux. Et quatre bergers d'or conduisaient les boeufs, et neuf chiens rapides les suivaient. Et voici que deux lions horribles saisissaient, en tête des vaches, un taureau beuglant; et il était entraîné, poussant de longs mugissements. Les chiens et les bergers les poursuivaient; mais les lions déchiraient la peau du grand boeuf, et buvaient ses entrailles et son sang noir. Et les bergers excitaient en vain les chiens rapides qui refusaient de mordre les lions, et n'aboyaient de près que pour fuir aussitôt.
Puis, l'illustre Boiteux des deux pieds représenta un grand pacage de brebis blanches, dans une grande vallée; et des étables, des enclos et des bergeries couvertes.
Puis, l'illustre Boiteux des deux pieds représenta un choeur de danses, semblable à celui que, dans la grande Knôssos, Daidalos fit autrefois pour Ariadnè aux beaux cheveux; et les adolescents et les belles vierges dansaient avec ardeur en se tenant par la main. Et celles-ci portaient des robes légères, et ceux-là des tuniques finement tissées qui brillaient comme de l'huile. Elles portaient de belles couronnes, et ils avaient des épées d'or suspendues à des baudriers d'argent. Et, habilement, ils dansaient en rond avec rapidité, comme la roue que le potier, assis au travail, sent courir sous sa main. Et ils tournaient ainsi en s'enlaçant par dessins variés; et la foule charmée se pressait autour. Et deux sauteurs qui chantaient, bondissaient eux-mêmes au milieu du choeur.
Puis, Hèphaistos, tout autour du bouclier admirablement travaillé, représenta la grande force du fleuve Okéanos.
Et, après le bouclier grand et solide, il fit la cuirasse plus éclatante que la splendeur du feu. Et il fit le casque épais, beau, orné, et adapté aux tempes du Pèléide, et il le surmonta d'une aigrette d'or. Puis il fit les knèmides d'étain flexible.
Et, quand l'illustre Boiteux des deux pieds eut achevé ces armes, il les déposa devant la mère d'Akhilleus, et celle-ci, comme l'épervier, sauta du faîte de l'Olympos neigeux, emportant les armes resplendissantes que Hèphaistos avait faites. "
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Emblémiste Légendaire Modérateur
Age : 86 Localisation : Brasilia Date d'inscription : 22/12/2007
Sujet: MONNAIES DE LEGENDES (EMBLEMISTE) Dim 17 Aoû - 16:16
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La légende d'Alphée et Aréthuse
Comme on peut voir sur les liens ci-dessous, les monnaies de Syracuse, la plus grande et plus ancienne ville de Sicile, portaient presque toujours, sur l'avers ou le revers, l'effigie d'Aréthuse, souvent entourée par des dauphins :
Cela se doit au fait que Syracuse fut d'abord établie comme une colonie corinthiènne dans l'île Ortygie de la Sicile, au coin nord-est de la grande baie, où elle profitait de l'eau fraîche de la fontaine Aréthuse.
D'après la légende, racontée par Ovide dans les Métamorphoses (V, 572-641), Aréthuse fut une jeune et belle chasseresse disciple d'Artémis (Diane). Lorsqu'elle se baignait toute nue dans un ruisseau , elle fut aperçue par Alphée, le dieu de ce cours d'eau, qui en tomba amoureux et lui apparut à l'improviste sortant du fond des eaux. On croyait qu'il y avait une communication souterraine de ce fleuve entre le Péloponnèse et la Sicile.
La pucelle, apeurée, se mit en fuite, persécutée par le dieu. Epuisée par la course et sur le point d'être attrapée par Alphée, Aréthuse implora l'aide d'Artémis, qui la convertit en fontaine.
La fontaine Aréthuse était le centre d'une légende et d'un culte qui défendaient tout trouble aux poissons de ses eaux sacrées. Si quelqu'un affamé en temps de guerre osât se nourrir d'eux, serait victime d'une immédiate et horrible destruction.
Ce mythe est joliment traité sur le lien ci-dessous:
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Emblémiste Légendaire Modérateur
Age : 86 Localisation : Brasilia Date d'inscription : 22/12/2007
Sujet: MONNAIES DE LEGENDES (EMBLEMISTE) Lun 18 Aoû - 16:48
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La légende des Dioscures (Castor et Pollux)
Quelques monnaies avec l'image des Dioscures Castor et Pollux sont présentées sur le point de vue technique dans l'article du présent forum dédié aux Dieux et Déesses :
Je me limiterai donc à ajouter quelques autres exemples monetaires et des données mythologiques sur ces intéressantes divinités.
Le mythe des Dioscures, sous différentes formes, fut l'un des plus réprésentés dans la numismatique romaine, soit comme des effigies adossées ou superposées de deux jeunes hommes, soit comme deux cavaliers s'apprêtant pour le combat et arborant une étoile sur leur casque, soit comme deux guerriers debout côte à côte et munis de lances, soit seulement Castor à cheval . Quelquefois ce sont seulement leurs bonnets ou deux étoiles qui les représentent, associés à d'autres symboles.
Selon Homère et Hésiode, les Dioscures Castor et Pollux étaient les fils jumeaux du roi Tyndare de Lacédémone et de son épouse Léda , et frères de la fameuse Hélène , femme de Ménélas, dont l'enlèvement par Pâris donna lieu à la guerre de Troie. (voir le post N.º 437, La légende d'Hélène, dans cette série).
Les Romains les honoraient parce que dans la bataille entre les Latins et les Romains au lac de Régille, les deux frères combattirent à la tête de l'armée romaine et allèrent annoncer leur victoire à Rome le même jour. Sur les revers de ces monnaies d'A. Postumius Albinus ils apparaissent abreuvant leurs chevaux à la fontaine Juturna, lorsqu'ils venaient annoncer ce triomphe ; cette source, consacrée à la nymphe Juturna, se trouvait sur le Forum, entre la maison des Vestales et le temple de Castor :
En outre, à Rome ils étaient souvent associés aux dieux Pénates et assimilés au culte des Princes de la jeunesse Gaius et Lucius, fils d'Agrippa et petit-fils d'Auguste, décédés prématurément.
Pierre Cousteau dédia à Castor et Pollux un emblème de son livre Le Pegme:
L’un des enfans de la belle Leda Avoit le don de l’immortalité, Mais part d’icelle à son frere ceda, De son franc coeur & liberalité. C’est le saint droit de consanguinité Qui inventa des freres l’union, Leur enjoignant honnéte egualité, Et de tous biens une communion.
Pour un récit plus complet du mythe des Dioscures, je vous offre ce lien :
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Chut Proconsul
Age : 33 Localisation : 33 Date d'inscription : 23/06/2007
Sujet: Re: MONNAIES DE LEGENDES (EMBLEMISTE) Mar 19 Aoû - 0:07
Fraîchement revenu d'Angleterre, je ne peux que vous féliciter pour tout ce travail très intéressant et fastidieux ! Je découvre même certaines légendes ! Bravo !
Emblémiste Légendaire Modérateur
Age : 86 Localisation : Brasilia Date d'inscription : 22/12/2007
Sujet: MONNAIES DE LEGENDES (EMBLEMISTE) Mar 19 Aoû - 0:48
Chut pour l'encouragement! On a ressenti ton absence!
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Emblémiste Légendaire Modérateur
Age : 86 Localisation : Brasilia Date d'inscription : 22/12/2007
Sujet: MONNAIES DE LEGENDES (EMBLEMISTE) Mar 19 Aoû - 3:13
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Légende d'Histiée (Histiaia)
Sur les liens ci-dessous on peut voir une quantité considérable de tetroboles d'argent frapées à Histiée (Histiaia, Oreos), une antique ville grecque du nord de l'île d'Eubée dans la mer Egée, laquelle commença à battre monnaie vers le milieu du IVème s. av. J.-C. et le fit abondamment, puisque probablement elle fut un important centre de commerce régional :
Comme vous pouvez le voir, c'est un monnayage en général d'une haute qualité esthétique. Les avers sont toujours constitués par l'élégante effigie de la nymphe Histiée (Histiaia) , protectrice et probablement la mythique fondatrice de la ville à laquelle elle donna le nom. Elle était fille d'Hyrieux, fils de Poséidon et Alcyone et mari de Clonie, la nymphe naïade d'une source ou fontaine de la ville d'Hyria, en Béotie, dont Hyrieux átait le roi et fondateur éponyme mythique.
Elle apparait surtout de profil - très rarement de face, moins soignée - avec une belle coiffure entremêlée d'une couronne de vigne, faisant allusion à l'abondance des vignobles (polystafylon) qui furent mentionnés par Homère, en passant, dans l'Iliade (Chant II).
Quant aux revers, je crois qu'ils peuvent être groupés grosso modo en quatre types principaux : 1) le plus commun porte l'image de la même nymphe assise sur la proue d'une galère et portant un étendard naval dans sa main gauche, probablement en référence à l'activité commerciale de la ville ; 2) celui à la figure d'un taureau, tête d'un taureau ou d'un bucrâne, associés ou non à la vigne ; la présence de celle-ci a été déjà justifiée ; quant à l'animal, il pourrait être une allusion, selon la mythologie, aux taureaux sacrés de la déesse Héra (Junon) qui avaient l'habitude de brouter dans ses champs; mais sa combinaison avec la vigne a suggérée aussi une connotation dionysiaque ; 3) une grappe de raisins ; 4) un trépied, probablement évoquant le culte local de la patronnesse .
Cependant, cette nymphe fort peu connue est indubitablement une divinité très sécondaire dans le panthéon grec, d'importance strictement régionale, puisqu'il m'a été difficille d'obtenir des renseignements .
Comme elle fut frappée à Mopsion, une petite ville de la Théssalie située sur une colline entre Larissa et Tempe, nommée après Mopsos, un fameux voyant fils d'Ampyx, on peut en déduire que le revers dépeint une scène du combat entre les Lapithes et les Centaures pendant les noces de Pirithoos et Hippodamie, dont Mopsus, un Lapithe, participa. Thésée et Hercule y furent présents aussi.
La légende est longuement racontée par Ovide dans les Métamorphoses (Livre XII, 210-535). Les Lapithes et les Centaures habitaient la région grecque de la Théssalie. Les premiers étaient des hommes, les seconds des hybrides fabuleux d'homme et de cheval. Ils furent tous invités aux noces de Pirithoos, roi des Lapithes , et la belle Hippodamie . Pendant la fête, les Centaures furent ivres . Le Centaure Eurytion, en apercevant Hippodamie , sauta de son siège, renversa la table et, la prenant par les cheveux, l'entraîna par la forçe. Aussitôt, les autres Centaures suivant son exemple, se jetèrent sur les femmes et les jeunes garçons en essayant de les violer. Pirithoos, suivi de Thésée :merlin: , s'élança au secours d'Hippodamie , coupa le nez et les oreilles d'Eurytion, et avec l'aide des Lapithes, il le jeta hors de la caverne. La bataille qui s'ensuivit dura jusqu'à la nuit, les Lapithes ayant finalement réussi à battre et à chasser leurs adversaires. C'est ainsi que commença la longue guerre qui opposa les Centaures à leurs voisins les Lapithes.
Le Centaure de notre monnaie pourrait être n'importe quel centaure qui était à la fête, mais plus probablement il s'agit d'Hoditès, qui fut tué par Mopsos lors de leur rencontre, décrit par Ovide dans les vers 455-458 du livre sus-cité :
" Ne croyez pas que le fils d'Ampyx, Mopsus, ne se montra habile qu'à prédire l'avenir. Le Centaure Hoditès, atteint par ses flèches rapides, veut en vain s'écrier: un dard attache sa langue à son menton et son menton à sa poitrine " (trad. de G. T. Villenave, Paris, 1806).
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Invité Invité
Sujet: Re: MONNAIES DE LEGENDES (EMBLEMISTE) Mar 19 Aoû - 16:51
Rappelons que ce motif était cher à l'architecture classique : il était représenté sur les métopes du Parthénon, du temple d'Apollon à Bassae, du temple d'Héphaïstos à Athènes, et sur un des frontons du temple de Zeus à Olympie. Les métopes du temple de Bassae et du Parthénon sont visibles au British Museum, et le fronton au musée d'Olympie.
Une théorie des historiens de l'art consiste à dire que les Centaures sont considérés comme des éléments perturbateurs (cf. l'explication d'Emblémiste) ; ils menacent l'ordre, le kosmos grec, et représentent un danger pour la civilisation et les polis. Or, le temple d'Olympie a été construit quelques dix ans après la prise d'Athènes (entre autre acte de vandalisme) par les Perses, survenue en 480. On pourrait facilement supposer que les Centaures représentent les Perses. D'autant que la représentation d'un hoplite affrontant un Centaure est un thème fréquemment représenté après la victoire de Salamine.
Emblémiste Légendaire Modérateur
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Sujet: MONNAIES DE LEGENDES (EMBLEMISTE) Mar 19 Aoû - 17:09
Iotap . Excellente intervention . Toute contribution de ce niveau est . bcp.
Dans quelques unes, la tête d'Amphritite figure à droite sur l'avers et l'image de Poséidon sur le revers, soit brandissant le trident sur un bige tiré par des hippocampes, soit debout, sa jambe droite appuyée contre un roc.
Dans quelques autres, c'est la tête de Poséidon à gauche qui figure sur l'avers, et, sur le revers, un hippocampe à droite, sur lequel Amphitrite est assise à gauche, tenant Eros (Cupidon) debout avec un arc dans sa main droite étendue.
Dans quelques autres, les effigies superposées du couple à droite sont sur l'avers, et, sur le revers, une proue à droite.
Dans autres encore, la tête d'Amphitrite figure sur l'avers à gauche, et un crabbe sur le revers.
Amphitrite, la Néréide fut recherchée par Poséidon qui voulait l'épouser , mais elle se cacha dans l'Atlas pour lui échapper. Il lui envoya des messagers parmi lesquels Delphinos qui sut si bien plaider la cause de Poséidon qu'elle céda et accepta de devenir sa femme, la déesse de la mer .
Notez que sur quelques unes des monnaies l'effigie d'Amphritite est flanquée d'un petit dauphin.
Pour le récompenser, l'image de Delphinos fut placée au milieu des étoiles pour devenir la constellation du Dauphin.
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Emblémiste Légendaire Modérateur
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Sujet: MONNAIES DE LEGENDES (EMBLEMISTE) Mer 20 Aoû - 0:58
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La légende d'Eôs/Aurora
Les liens ci-dessous contiennent bon nombre d'exemplaires de monnaies de la République romaine ayant sur l'avers l'éffigie de la Méduse et sur le revers l'image d'Aurora, c'est à dire l'Aurore - en grec Eôs- entre deux chevaux :
Je n'ai aucune idée, moi-même, de la raison pour la présence de la Méduse sur ce monnayage, puisque je n'ai trouvé aucune liaison entre les deux personnages et les fichiers n'en donnent pas d'explication. Quant à Eôs/Aurora, était la déesse du rougeur du matin, qui apporte la lumière du jour dès l'Orient. Elle était fille d'Hypérion et Théia ou Euryphaessa et soeur d'Hélios et Séléné. A la fin de la nuit, elle se levait du lit de son bien-aimé Tithonos et, sur un char tiré par les véloces chevaux Lampus et Phaéthon , s'élevait au ciel sur le fleuve Oceanus pour annoncer l'arrivée de la lumière du soleil aux dieux et aux mortels . Dans les poèmes homériques elle annonce non seulement la venue d'Hélios, mais l'accompagne le jour durant, et sa course ne se complète que le soir.
Les liens ci-dessous traitent de cette légende. D'autres détails qui n'ont pas d'intérêt ici, peuvent être lus sur le second lien :
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Emblémiste Légendaire Modérateur
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Sujet: MONNAIES DE LEGENDES (EMBLEMISTE) Mer 20 Aoû - 2:17
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La légende de Taras ou Phalanthos
La plupart des monnaies grecques des liens ci-dessous, de Terente, Calabre, présentent sur une de leurs faces la figure de Taras ou de Phalanthos chevauchant un dauphin :
Celle-ci porte sur l'avers la tête d'Héra (Junon) à droite ayant un dauphin devant son menton et, sur le revers, l'enfant Taras nu, debout à droite, haussant ses mains en supplication vers Poséidon (Neptune) nu jusqu'à la taille, assis à gauche sur un diphros, posant sa main droite sur son genou droit et tenant un trident avec sa main gauche :
D'après Pausanias, Taras était un fils de Poséidon et d'une nymphe , lequel aurait traversé la mer dès le promontoire de Taenarum jusqu'au sud de l'Italie chevauchant un dauphin envoyé en son secours par son père après le naufrage de son navire pendant une tempête, et fonda Taras, l'actuelle Tarente, en Italie, où il était adoré comme un héros. D'autres croyent que le jeune homme sur le dauphin est Phalanthos, le commandant d'une expédition spartane de Partheniai pour la colonisation de la Méssenie. Cependant, cette légende existait déjà avant l'arrivée, en 708 av. J. C., d'un groupe de Grecs Lacédémoniens lidérés par un certain Phalanthos. L'établissement fondé par celui-ci est la Taras historique. Plus tard il y eut une assimilation des deux histoires, de manière que Phalanthos et Taras furent considérés la même personne.
Dernière édition par Emblémiste le Lun 14 Juil - 23:09, édité 10 fois
Invité Invité
Sujet: Re: MONNAIES DE LEGENDES (EMBLEMISTE) Mer 20 Aoû - 7:31
IOVI pour ce très clair complement d'infos. :salut6:
Emblémiste Légendaire Modérateur
Age : 86 Localisation : Brasilia Date d'inscription : 22/12/2007
Sujet: MONNAIES DE LEGENDES (EMBLEMISTE) Mer 20 Aoû - 14:55
les amis pour ces interventions qui contribuent à éclairer la signification de ce monnayage si curieux. Evidemment, les discordances sont naturelles, puisque les sources sont souvent discordantes aussi. Il me plairait bcp si tous les posts de ce forum auraient le haut niveau d'intelligence, de culture et de langage que vous démontrez dans les vôtres, ce que malheureusement je n'ai pas observé en quelques manifestations récentes de certains membres en d'autres rubriques. Fred me comprendra!