Les antoniniens du règne conjoint Valérien/Gallien

C'est exactement ça mon ami...j'espère que tu as repris des forces et que tu recours comme un lapin

Ça progresse tout doucement .....

Pour l'instant les lapins se pissent de rire sur eux , quand ils me voient marcher.....!!!

Ils vont morfler quand j'irai mieux ...!!!

Super intéressantes ces infos Bruno

Géniaux ces revers rétrogrades

je profite du topic pour en placer une que j'ai vu chez un client récemment

Merci les amis… au fait Cedric légende ou également buste inversé ?
Voici un autre exemplaire au nom du divin Valérien II récupéré sur Wilwinds

Le buste existe des 2 cotés...donc...
Le valérien II est une imitation il me semble...

Oui c'est une imitation, mais bon à cette époque ça compte pour du bon...en 260 on discrimine plus entre le bon et le mauvais, on prend le tout venant

Icos a écrit:

je profite du topic pour en placer une que j'ai vu chez un client récemment

ce Neillag..!!

Voici un antoninien de Valérien frappé à Viminacium en 254 (Imp Valerianvs P Avg / Concor Legg), surfrappé sur un ancien denier d’Alexandre Sévère de l’atelier de Rome daté de l’an 226. On distingue à l’avers le contour du crâne et une partie de la légende d’Alexandre « M Avr Sev Alexander Av » qui s’imbrique dans celle de Valérien « Imp Valerianus P Avg », et au revers la trace de l’ancienne divinité « Aequitas Avg » dont on distingue la légende et les contours.    

La surfrappe des deniers fût organisée par le pouvoir impérial principalement sous le règne des empereurs Trajan Dèce et Trebonien Galle (et plus rarement Pupien, Philippe I, Severa, Etruscus, Etruscilla, Hostilien, Volusien. Il s’agissait à cette époque pour ce qui concerne Trajan Dèce de faire face aux dépenses engendrées par la guerre contre les Goths.
L’objectif était de donner une valeur double à un denier  (3g /40% sous Alexandre) de même valeur argentifère que l’antoninien (3,80 / 30% sous Dèce)  et donc de procurer de nouvelles liquidités au trésor impérial qui empochait ainsi le bénéfice d’un denier par monnaie surfrappée. Beaucoup de ces antoniniens furent frappés sur des deniers d’Alexandre Sévère, mais on en rencontre également sur des deniers de Septime Sévère, Caracalla,  Geta, Elagabal, Maximin, Gordien III.



Ici un autre (Imp C P Lic Valerianus Avg / Fides Militum) surfrappé sur un denier de Gordien III dont on reconnaît le menton caractéristique et dont la légende « Venus VICTrix » se devine au revers.


Les trouvailles de Dorchester et d’Eauze témoignent de refrappes massives à cette époque. Ainsi dans chacun de ces trésors on dénombre plus d’une vingtaine d’antoniniens portant une empreinte plus ou moins marquée des deniers antérieurs. Si l’on considère qu’une grande quantité de monnaies sont indécelables car surfrappées sans faire apparaître l’empreinte, on peut penser que la « fraude officielle » fut très importante.

Ces frappes perdurèrent jusqu’au début du règne de Valérien avant que l’affaiblissement du poids et du titre de l’antoninien ne rendent caduc l’intérêt de ces manipulations.
Pour ce qui concerne la période Valérien-Gallien je n’ai répertorié que quatre exemplaires, les deux cités ci-dessus, ainsi qu’un antoninien de Cologne du trésor de Chalfont (Gallienvs P F Avg / Vict germanica) surfrappé sur un denier d'Alexandre Sévère de 232 : Imp Alex (ander Pivs Avg) / (Iovi pr)opvgnatori, et un exemplaire de la vente Leu, (web auction 1, n°1187) de Rome (Imp C P Lic Valerienvs Avg / Iovi Conserva) également sufrappé sur un denier d'Alexandre Sévère de 232  dont on découvre les traces de légende "Alexander Pivs Avg" à l’avers et "Spes Pub" au revers.

                                     
Vente Leu                                                                                                                     Chalfont

Bien vu Bruno ...!!!!!

1 denier " gratté" par denier surfrappé , la manœuvre était alléchante ...!!!!!

   Voici ma dernière acquisition, une rare double frappe du revers sur l’avers d’un antoninien de Valérien frappé à Samosate vers 256 : Imp C P Lic Valerianvs PF Avg (dcf) / Virtvs Avgg Valérien tenant un sceptre et un globe face à Gallien tenant un sceptre et une petite victoire ( AVG 162a, G.1687  e).

   Lors de la frappe le flan de la monnaie est resté dans un premier temps collé au coin mobile (revers), puis s’en est détaché pour retomber de l’autre côté et subir une deuxième frappe décalée ce qui nous donne cette double image au droit de la monnaie.

   Les Perses venaient de prendre Doura-Europos au printemps 256 et il était urgent de fabriquer des espèces pour financer la future campagne d’Orient. C’est à cette occasion que l’atelier de Samosate fut créé début 255, émission où l’empereur est immédiatement désigné comme « Restaurateur de l’Orient ». Dans la précipitation il n’est pas étonnant de rencontrer des accidents de frappe même si cette monnaie aurait due être mise au rebus la mutilation du portrait pouvant être considérée comme un crime de lèse majesté envers l’empereur. Mais on était dans une période critique de l’histoire de l’Empire et les convenances impériales n'étaient plus de mise depuis longtemps et avaient laissées place à l’urgence de défendre les frontières menacées.  

   Deux autres exemplaires de monnaies fautées de l’atelier de Samosate de ma collection : l’un au revers incus "Restitut Orientis" et l’autre au buste de Valérien à la légende "Imp C P Lic Valerianus PF Avg également incus".

                                       
                           Restitut Orientis                                                                                              Buste de Valérien

Très intéressantes monnaies ...!!!!

Rhoo, ils pourraient faire des efforts, les frappeurs, c'est du vite fait mal fait...
Très intéressant, en tout cas, merci !

Bah tu sais , quand tu as les sassanides qui te courent aux miches , et menacent de te réduire au mieux à l'esclavage , au pire de t'empailler pour l'exemple , tu serres les miches et tu frappes ça au plus vite , comme ça vient ....!!!

Pendant les guerres civiles (je pense à 68-69), ils devaient frapper vite pour payer les armées et les monnaies ont moins d'erreurs, nan mais c'est la décadence de l'empire, tout se perd...
Bon j'arrête de polluer le topic avec mes bêtises !!

  Frapper vite mais moins, car les dépenses annuelles des légions étaient passées de 28 millions de deniers au Ier siècle à 84 au IIIème siècle, c’est-à-dire qu’en gros les dépenses militaires avaient triplée durant cette période.
  La création de l’antoninien, si elle a permis de payer les soldats à moindre coût, n’a pas enrayée l’augmentation du nombre de monnaies fabriquées, ceci d’autant plus que l’accroissement des ateliers monétaires et les différentes zones de conflit ont également dû entrainer un production accélérée de monnaies, sans compter les largesses exceptionnelles et autres donativa distribuées dans les différentes parties de l’Empire.

Effectivement, les ateliers devaient être surchargés pendant ces périodes de frappe intense. Le début du travail à la chaîne... j'avais lu quelque part (ou entendu) une estimation du nombre de monnaie frappées par jour par atelier, et c'était déjà impressionnant au Ier siècle, je n'ose pas imaginer avec ces chiffres ! Et frapper plus devait forcément conduire à plus d'erreurs de frappe (ou pas plus, mais proportionnellement, il y en a forcément plus...).
Merci pour ces infos !

Encore un super sujet, merci du partage

L’image des empereurs Valérien et Gallien assimilée à celle de Romulus

    Voici deux nouveaux antoniniens de ma collection de l’empereur Valérien frappés à Viminacium   (4 ème émission : printemps 256)

a) Imp Valerianvs P Avg (buste drapé et cuirassé vu de face) / Virtvs Avgg,  L’empereur, sous les traits de Romulus, tenant une lance et un trophée (AVG 156a, G.829c) 4 ex. répertoriés
b) Idem, mais buste drapé et cuirassé vu de dos (AVG 156b, G.829d) 2 ex. répertoriés


                   

                                                                                                   a                                                                                         b


  La présence de l’image de Romulus identifiée à celle de l’empereur sur le revers des monnaies romaines est rare. On la rencontre sur des deniers d’Hadrien (Romulo conditori), des sesterces d’Antonin le Pieux (Romulo Augusto), des deniers d’Alexandre Sévère (PM Trp VII Cos II P, Virtus Avg) et des antoniniens de Valérien et Gallien (Virtus Avgg).

Voir ci-joint le lien de F. Weber sur Romulus :

(http://www.fredericweber.com/articl_dieux/article_romulus.htm)

 
  Comme nous l’avons vu plus haut à propos de la légende Iovi Vltori, Alexandre Sévère, après s’être débarrassé d’Elagabal, réalisa l’union de la nouvelle aristocratie avec les anciennes familles sénatoriales. La référence à Jupiter Vengeur et maintenant à Romulus sur les monnaies affirmaient ce changement, ce besoin d’apaiser les tensions politiques, religieuses et sociales de l’époque.

Mais c’est surtout à sa fonction de roi guerrier et triomphateur, fils de Mars, que se rapportent les monnaies frappées au IIIème siècle en l’honneur de Romulus sous les empereurs Alexandre Sévère et Valérien-Gallien.
  L’Empereur « Romulus » apparaît sur les monnaies d’Alexandre Sévère en 228 à une époque où le danger perse et alaman se faisait pressant. Une trentaine d’année plus tard Valérien et Gallien se retrouvèrent dans la même situation face aux incursions perses, franques et alamanes et l’atelier de Viminacium, puis celui de Rome, frappèrent des monnaies en l’honneur du fondateur de la ville qui assimilaient les empereurs en un nouveau « Romulus tropeophore ».

Romulus fit voeu, s’il remportait la victoire, de consacrer à Jupiter les armes d’Acron. Il le vainquit, le tua de sa main, mit son armée en déroute, et se rendit maître de sa ville capitale….Romulus, pour s’acquitter de son vœu, fit couper un grand chêne qui se trouvait dans son camp, le tailla en forme de trophée, et y ajusta les armes d’Acron… Vêtu de pourpre, et portant sur ses longs cheveux une couronne de laurier, il chargea le trophée sur son épaule, et marcha à la tête de son armée, qui chantait des airs de victoire… Il fut reçu à Rome avec les plus vifs témoignages d’admiration et de joie. Cette pompe fut l’origine et le modèle de tous les triomphes qui suivirent : on appela ce trophée l’offrande de Jupiter Férétrien, du mot ferire, qui, chez les Romains, veut dire frapper, parce que Romulus avait demandé à Jupiter de frapper Acron et de le tuer… (Plutarque, Vies parallèles, Romulus XVI, XVII)



     Romulus, vainqueur d'Acron, porte les dépouilles opimes au temple de Jupiter », Jean-Auguste-Dominique Ingres, 1812.

Les monnaies de Viminacium et Rome traduisent ainsi la Virtus des empereurs, leur bravoure à une époque où les évènements les obligent à partir en campagne sur le Rhin et en Orient, et en tant que Père de la Patrie, leur énergie morale… ces mêmes vertus qui sont l’apanage de Romulus, le « père de l’Urbs ».


Un autre exemplaire de l’empereur Gallien « Romulus » celui-ci frappé à Rome début 257 ,6ème émission (AVG 256b, G.85p)

belles rentrées Bruno ..!!!!

intéressante explication de ce revers

Quelques nouveautés :



Viminacium : 3e émission, (début 255)
AVG 135(1) IMP VALERIANVS P AVG (dcf) / CONCOR MIL   Concordia debout à gauche, tenant une patère et une corne d'abondance. G.-   (inédit)



Rome : 5e émission, (sept. 256)
AVG 180(e)  PCL VALERIANVS NOB AES (sic)  (dcd,mèche) / PIETAS AVGG : Objets cultuels : lituus, secespita, patera, guttus(anse à dr.), simpulum, aspergillum.  G.-



Viminacium : 6e émission, phase a (janvier 257)
AVG 261(c) IMP VALERIANVS PIVS FEL AVG (cuirassé de dos) / SALVS AVGG : Salus debout à droite, la main gauche tenant une patère avec laquelle la divinité nourrit un serpent. G. 833e  (2eme ex répertorié avec celui d'Eauze)



Rome : 9e émission, phase b (260)
AVG 405(c)  IMP GALLIENVS AVG  (cf)  / FELICITAS AVGG : Felicitas debout à gauche, tenant un caducée et une corne d’abondance  G.-  (inédit)

Ces deux monnaies, et tout particulièrement celle de Salonine, peuvent-elles être considérées comme officielles ?