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| LES SECRETS DES DENIERS REPUBLICAINS | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: LES SECRETS DES DENIERS REPUBLICAINS Ven 16 Jan - 23:31 | |
| Effectivement Gilga ! Le problème a été soulevé sur le forum à propos des deniers de César. Voici le mien qui présente la même faiblesse. http://www.fredericweber.com/republique/FICHES/CESAR_41.htmJe ne connais que très peu d'exemplaire de ce type qui ne comporte pas ce même genre de marques. Tu as raison, la faiblesse de frappe est un argument sans fondement. J'avais émis l'hypothèse qu 'un outil servant à tenir le flan aurait pu s'intercaler entre le flan et les coins car si tu remarques bien, les parties faibles du droit et du revers sont dans la même zone. Une sorte de pince ..... Ma deuxième réflexion a été que ce soit un rognage par rabotage de la monnaie. On dirait que la frappe a été effacée par ce frottement. Ce qui expliquerait la partie du flan la plus mince. Ma 3 eme idée est que le flan est irrégulier en épaisseur avant frappe, d'ou l'obtention de zones frappées et d'autre pas. et toi as tu une idée ??? |
| | | alwin1 modérateur
Date d'inscription : 25/08/2007
| Sujet: Re: LES SECRETS DES DENIERS REPUBLICAINS Sam 17 Jan - 0:15 | |
| Je m'apprêtais à proposer ta 3e solution Iovi. Pour le moment les autres me paraissent moins plausibles. _________________ | |
| | | Gilga Imperator
Age : 45 Localisation : Lyon Date d'inscription : 11/10/2007
| Sujet: Re: LES SECRETS DES DENIERS REPUBLICAINS Sam 17 Jan - 14:00 | |
| pour ces explications. Donc si on considère la troisième solution, à quoi serait due cette irrégularité du flan ? Peut-on imaginer qu'après avoir été coulé les flans étaient contrôlé un à un sur une balance. Ceux présentant un poids trop élevé auraient été saisis avec une pince et passés légèrement sur une meule de chaque coté. La frappe réalisé par la suite n'aurait alors pas pu marquer les surfaces meulées. Pour beaucoup de monnaies cette explication semble convenir et le poids des deniers de cette époque semble très bien ajusté, souvent au 1/10 gramme. Mais pourquoi cette pratique serait-elle visible qu'à cette époque ? L'ajustage est-il moins bon pour les deniers du haut empire ou la technique de fonte des flans a-t-elle été améliorée ? | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: LES SECRETS DES DENIERS REPUBLICAINS Mar 20 Jan - 23:33 | |
| Je pense que les techniques de fonte ont surement évoluées par la suite. En tous les cas l'ajustage après frappe peut aussi être une solution qui effaçait les motifs du denier. Pour ma part, je trouve cette solution plus plausible que l'ajustage avant frappe. Car le poids du marteau et la force de l'ouvrier qui frappait à chaud sur les flancs en argent aurait vite fait de corriger les surfaces irrégulièrement ajustées par une meule.
Dernière édition par IOVI le Mer 21 Jan - 0:31, édité 1 fois |
| | | Gilga Imperator
Age : 45 Localisation : Lyon Date d'inscription : 11/10/2007
| Sujet: Re: LES SECRETS DES DENIERS REPUBLICAINS Mer 21 Jan - 0:25 | |
| :merci3: IOVI pour ce complément. | |
| | | Briac Prefet de l'Vrbs
Age : 124 Localisation : Belgique Date d'inscription : 13/01/2009
| Sujet: Re: LES SECRETS DES DENIERS REPUBLICAINS Mer 21 Jan - 0:36 | |
| Personnellement, je félicite tous ceux qui mettent autant de passion à la définition et à l explication des monnaies, vous faites preuve d'une culture numismatique rare et précieuse merci a tous de mettre cela à la portée de tous | |
| | | abaque COS III DES IIII
Age : 57 Localisation : luxembourg Date d'inscription : 09/01/2009
| Sujet: Re: LES SECRETS DES DENIERS REPUBLICAINS Jeu 29 Jan - 19:57 | |
| Je commençe a regarder le plus de post possible bien sur quand le temps me le permet,et c est impressionnant le puit de science,que vous avez chacun,vraiment je vous tire mon chapeau,et bravo les artistes. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: LES SECRETS DES DENIERS REPUBLICAINS Dim 1 Fév - 16:46 | |
| 10 eme denier : :accord: FABIA OU LE MARIAGE DE L'ABONDANCE ET DU FEU:accord:
FABIA frappé à Rome en 127 av J.C RCV : 141 - RSC :5 - Craw :265/1 - BMCRE :1157Crawford note 17 coins d’avers pour 21 coins de revers ce qui en fait un denier peu courant. Monétaire : QUINTUS FABIUS MAXIMUS EBURNUS. La gens Fabia est ainsi nommée parce qu’elle fit connaitre aux Romains la culture de la fève (faba).Pendant les guerres continuelles que Rome eut à soutenir après l’expulsion des rois Sabins, cette famille, composée de 306 membres, se chargea de combattre seule les Veiens et alla s’établir, avec ses 4000 clients sur les bords du Crémère ou pendant 2 ans elle a tenu l’ennemi en échec. En 478 av J.C, la famille y périt toute entière : seul un fils de Quintus Fabius Vibulanus resté à Rome pour cause de sa grande jeunesse, empêcha la totale extinction de la famille. On note que les Fabiens sont des prêtres du dieu Pan, institués à Rome en mémoire d’un Fabius qui avait été chef du parti de Rémus. Le magistrat de notre monnaie était le fils de Quintus Fabius Maximus Servilianus qui lui fut adopté par la gens Servilia et fut consul en 142 av J.C. Notre monétaire fut Préteur en 118 av J.C et consul en 116 av J.C. Il eut la cruauté de condamner à mort l'un de ses fils qui se disait immortel. Accusé par Cnaeus Pompeius de parricide, il fut chassé de Rome et mourut en exil probablement à Nuceria. Il fut triumvir monetalis quelques années avant sa préture avec ses collègues M. Caecilius Metellus et C. Servilius. Avers :A/Q. MAX. Tête casquée de Rome à droite, derrière la tête, ROMA. Marque de valeur X (16 as) sous le menton. On note que ce denier fut restitué en 80 av J.C par la famille avec le même revers mais sur lequel on peut voir au droit une représentation de la tête d’Apollon et une lyre. Revers :R/Anépigraphe. Corne d’abondance sur un foudre dans une couronne de pavot et d’épi de blé. Corne d’abondance (cornucopia) :Cet emblème mythologique attribué à beaucoup de divinités, de génies et de héros, remplie de fleurs et de fruits est selon les uns, celle de la chèvre Amalthée et selon les autres, celle qu’Hercule arracha au fleuve Achélous. La corne d'abondance souvent garnie de fruit (pomme, grenades et raisins) se voit quelquefois surmontée d'une pyramide comme dans la reproduction ci dessous de la corne d'abondance du Nil : Cette pyramide a été interprétée comme représentant le soc d'une charrue qui se rattacherai aux travaux agricoles. Certains pensent qu'il s'agit d'une représentation de l'offrande religieuse qui figure si souvent sur les tables de banquets divins ou funèbres dans les bas reliefs et dont la présence est signalée sous le nom de cônes ou fusaioles comme ex-voto déposé sur la tombe des morts ou placé dans les fondations des édifices sacrés. C'était sans doute quelques gâteaux de miel et de farine en usage dans les sacrifices et que l'on avait substitué à la longue par une représentation en terre cuite. L’origine Jupitérienne : Une des cornes de la chèvre Amalthée qui nourrissait Jupiter avait été brisé, et fut remplie de fruits et de feuillages. Le jeune dieu l’offrit aux nymphes comme un objet miraculeux qui leur fournirait sans s’épuiser tout ce qu’elles demanderaient. L’origine Herculéenne : Hercule vainqueur d Achélous lui arracha une de ses cornes et la donna aux nymphes qui la remplirent de fruits. Une autre version dit qu’il l’offrit à Oineus, père de Dejanire, en l’honneur de laquelle Hercule combattait ou simplement aux Etoliens pour symboliser la fertilité de leur pays. L’origine historique : Si on recherche l’origine historique de la corne d’abondance, elle est dans l’usage ancien de se servir d’une corne de taureaux comme de récipient pour boire. Un objet de ce genre offert en ex-voto à une divinité exprimait donc clairement la réunion des biens nécessaire à la vie humaine : il passa rapidement au rang d’attribut des dieux qui étaient en possession des biens terrestres comme Bacchus, Pan et les dieux fleuves. Un relief au musée de Latran nous montre Amalthée faisant boire le jeune Jupiter dans la corne d’abondance ; mais les oreilles pointues du jeune ainsi représenté nous évoquent plus judicieusement le dieu Pan. Mais ce qui a Rome a surtout fait la fortune de ce symbole, outre les représentations qui figure avec les divinités fluviales (Nil, Tibre) c’est le grand nombre de divinités allégoriques qui personnifiaient l’abondance des biens, la fertilité du pays et le bonheur des peuples. Elle prit une place de choix au panthéon romain avec les allégories de la fortune, l’abondance, la paix, la félicité, la concorde, l’espérance, etc. Corne d'abondance sur les représentations des divinités romaines. Au milieu, Corne du génie de Jupiter et corne du Nil (Daremberg)Le foudre (Fulmen) : Il est l’attribut de Jupiter et était considéré comme l’arme par excellence, la plus terrible et la plus rapide. La foudre apparait sous un aspect plus redoutable comme l’instrument de la colère de Zeus. C’est grâce à la foudre que Jupiter avait établi sa suprématie dans l’olympe et terrassé les Titans. Apporté par Pégase, Jupiter conservait la foudre dans une tige de férule. Les romains, en peuple plus politique que philosophe, comprirent rapidement qu’ils pouvaient se servir de cette réputation pour gouverner les affaires publiques. Les Haruspisces Etrusques s’attribuaient le pouvoir d’attirer et d’interpréter la foudre, validant ou non les décisions de la classe politique. Ces sortes de prêtres prétendaient qu'il existait 11 sorte de foudres, mais les romains qand à eux n'en retenaient que 2 : La diurne lancée par Jupiter et la nocturne lancée par Summanus et moins fréquente. Le foudre figure sur de nombreuses balles de fronde en plomb, ailé ou non isolé ou tenu dans les serres d’un aigle. Il se trouve aussi associé à Mars et devient les armoiries de l’armée romaine, porté au milieu des légions romaines dans les serres de leur aigle ou en écusson sur le bouclier des légionnaires comme le signe de la force irrésistible. Il est aussi l’attribut d’Héphaistos et des Cyclopes et symbolise la nature bienfaisante du feu céleste, source du feu terrestre, à qui l’homme doit l’entretien de sa vie par la cuisson des aliments. Représentation du foudre sur les monnaies imperiales. La corne d’abondance et le foudre qui occupent le revers de ce denier sont de même type que celui que l’on rencontre sur les deniers de Valence en Espagne. Ceci serait une allusion aux victoires remportées par le père du monétaire, Quintus Fabius Maximus Servilianus sur Viriathe. Il fut nommé par la suite proconsul de Lusitanie ou il dut lutter contre l’insurrection espagnole. Crawford émet aussi l’hypothèse que cette association d’une corne d’abondance et d’un foudre pourrait correspondre aux Cerialia (12 Avril) et aux festivités de Jupiter Victor et Libertas (13 Avril). Ce qui expliquerait la présence de cette couronne de pavots et d'épi de blé glorifiant la terre nourricière. On peut penser de même que cette association du foudre et de la corne d’abondance fait allusion aux prêtres Fabiens dévolus au dieu Pan issus d’un Fabius, proche de Rémus dans la légende fondatrice de Rome donnant ainsi une origine glorieuse à la famille. Tout porte à croire que les attributs associés de ce revers évoquent Jupiter, le dieu suprême, maitre de la terre et de ses richesses. Ce revers serait une sorte d’hommage à la bravoure du dieu envers les hommes et au pouvoir de Jupiter à travers les actes de la gens Fabia. L'abondance et Jupiter de Smyrne
Dernière édition par IOVI le Dim 1 Fév - 19:25, édité 3 fois |
| | | Emblémiste Légendaire Modérateur
Age : 86 Localisation : Brasilia Date d'inscription : 22/12/2007
| Sujet: Re: LES SECRETS DES DENIERS REPUBLICAINS Dim 1 Fév - 17:35 | |
| Ma chaleureuse à la suite de cette instructive série. :mdr59: :super20: | |
| | | Potator II modérateur
Age : 64 Localisation : Entre Rome et la Dombes Date d'inscription : 15/02/2008
| Sujet: Re: LES SECRETS DES DENIERS REPUBLICAINS Ven 27 Fév - 18:35 | |
| Si Maître YODA euh...IOVI me permet de prendre la suite, sans son talent ni son érudition toutefois... 11eme denier :accord: LEPIDE ET LE DEUXIÈME TRIUMVIRAT:accord: Le second triumvirat (43 avant Jésus Christ) – Rentrant à Rome en vainqueur, Octave était prêt à partager la charge de consul avec son allié Cicéron. Cependant, le sénat refusa le consulat à l’héritier de César, prétextant que ce dernier n’avait pas l’âge requis. En outre, le sénat confirma les pouvoirs de Brutus en Macédoine, Cassius en Syrie, et Sextus Pompée en Sicile. Octave, déçu du comportement des sénateurs, décida alors de s’allier avec Marc Antoine, son ancien adversaire, alors réfugié auprès de Lépide, gouverneur de Gaule narbonnaise (ce dernier avait été consul en 46 avant Jésus Christ, puis maître de la cavalerie en 44 avant Jésus Christ.). Lepide et Octave Marc Antoine et Octave Réunis à Boulogne en novembre 43 avant Jésus Christ, les trois hommes décidèrent de mettre en place le second triumvirat. Octave reçut l’Afrique, Marc Antoine reçut la Gaule chevelue et la Gaule cisalpine, et Lépide reçut la Gaule narbonnaise et l’Espagne (n’ayant pas le pouvoir ni sur l’Italie, ni sur les provinces d’Orient, les trois hommes ne purent les partager entre eux.). Marchant sur Rome peu de temps après, les trois hommes parvinrent à s’emparer de la ville sans coup férir. Si le premier triumvirat entre César, Pompée et Crassus avait eu comme objectif de rester secret, le second triumvirat fut officiel : la Lex Titia donna l’imperium pour cinq ans aux nouveaux triumvirs. C’est alors que Marc Antoine et Octave mirent en place de nouvelles proscriptions[3], destinées à éliminer les opposants politiques aux nouveaux maîtres de Rome. Cicéron, qui avait provoqué la colère de Marc Antoine à cause des Philippiques, fit partie des victimes. Bien que Cicéron fût l’ancien allié d’Octave, ce dernier laissa faire Marc Antoine. L'assassinat de Cicéron, par Boccace, enluminure issue de l'ouvrage de casibus, France, XV° siècle Potator _________________ | |
| | | Emblémiste Légendaire Modérateur
Age : 86 Localisation : Brasilia Date d'inscription : 22/12/2007
| Sujet: Re: LES SECRETS DES DENIERS REPUBLICAINS Ven 27 Fév - 19:55 | |
| Très bien, Pot ! En tout cas, je crois que l'enluminure de l'assassinat de Cicéron n'a aucun rapport avec la scène réelle. | |
| | | Potator II modérateur
Age : 64 Localisation : Entre Rome et la Dombes Date d'inscription : 15/02/2008
| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: LES SECRETS DES DENIERS REPUBLICAINS Sam 28 Fév - 11:16 | |
| voila un super post Potator ! STP, achète plus de Républicaines ! Simplement j'ajoute que les proscriptions, rendues légales par le pacte contient une liste de 17 personnages des plus importants adversaires parmi lesquels Cicéron bien sur. Sinistre résurgence des proscriptions de 82 (du temps de Sylla qui n'était pas si éloigné), 2 nouvelles listes furent affichées, une contenant les noms de sénateurs et l'autre de chevaliers (de l'ordre equestre) les condamnant à l'interdiction de l'eau et du feu (c'est à dire une condamnation à mort, assortie d'une récompense aux délateurs et aux meurtiers). F. Hinard établit récement qu'il y eut près de 300 meurtres dans ces 2 ordres. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: LES SECRETS DES DENIERS REPUBLICAINS Dim 24 Mai - 11:35 | |
| 12eme Denier : :accord: FUFIA OU LA VALEUR ET L'HONNEUR DE L'ARMEE ROMAINE:accord: Denier serratus frappé à Rome en 70 av J.CRCV/338, RSC/1, BMCRR/3358, CRR/797, Craw/403.1Craxwford note 26 coins d’avers pour 29 coins de revers. Monétaire : QUINTVS FVFIVS CALENVS et MVCIVS CORDVS Quintus Fufius calenus : Ce monétaire porte le cogonem de Calenus ce qui laisse supposer que les Fufii étaient originaire de la ville de Cales en Campanie. Il fut tribun de la plèbe en 61 av J.C, puis prêteur grâce à l’appui de Jules César en 59 av J.C. Il fut aussi lieutenant de César en Gaule en 51 av J.C qui le fit nommer consul en 47 av J.C. A la mort de César, il rejoignit Marc-Antoine et mourut peu après avoir reçu le commandement des légions d’Italie. Mucius Cordius : Inconnu sur lequel nous n'avons que peu de renseignements. H.Zehnacker reprend la théorie de E. Babelon qui précise que Cordius se retrouve dans plusieurs Gentes. On peut opter pour Mucius Cordius car on retrouve un C. Mucius architecte de Marius, architecte, qui prit la direction des travaux du temple d'Honos et Virtus. Le droit pourrait donc être une référence à cet ancêtre du monétaire ce qui pour ma part ne me parait pas plausible car le nom du monétaire concerné se trouve au revers. Avers :A/ HO VIRT KALENTI, Têtes accolées d’ Honos (honneur= HO) coiffé comme Apollon et de Virtus = VIRT (valeur) casquée d'un casque Corinthien à panache comme Roma à droite. Ces dieux indigètes accompagnent les romains dans leurs actions militaires. Détail de l'avers.Honos et Virtus :Virtus est la divinité de la bravoure (la valeur) et de la force militaire et Honos le dieu de l’honneur. Ces allégories sont des qualités que l'on retrouve dans le domaine civil (pour l'exercice des magistratures) et dans le domaine militaire (commandements). Virtus est souvent représentée par une femme casquée, à la chevelure abondante avançant ou un pied sur un globe. Honos est lui représenté sous les traits d’un jeune homme vigoureux, cheveux bouclés et souvent laurée. Gravure représentant Honos, Virtus et une victoire dans un livre de J.J. Boissard : Emblematum Liber (1593)Le plus ancien temple connu dédié à ces divinités est celui qui a été construit devant la porte Colline sur un lieu où l’on avait trouvé une lame de plomb gravé du mot HONORIS. Un temple à Honos tout seul fut construit par Quintus Fabius Maximus Verrucosus en 233 av J.C. après la guerre contre les Ligures. En 222 av J.C après la bataille de Clastidium, Marcus Claudius Marcellus dédie le même temple à Honos et Virtus conjointement en ajoutant une extension dans le monument existant pour Virtus. Ce lieu de culte contenait de nombreux trésors de l’art grec, rapportés par Marcellus de Syracuse et notamment le bouclier de bronze de Numa (Aedicula camenarum) qui fut placé plus tard dans le temple d’Hercule. Ce temple se trouvait à la porte Capena et fut restauré quelques temps après par Vespasien. Sesterce de Galba (68 ap J.C) dont le revers représente Honos et Virtus (NAC, Auction 51, lot 209)Un autre temple (Moumenta Mariana) fut construit au Capitole par C. Mucius sur ordre de Marius après la victoire sur les Teutons et les Cimbres. Les barbares envahirent le Norique qui venait de nouer amitié avec Rome. Les Cimbres rencontrèrent près d’Arausio (Orange) deux armées, une commandée par le proconsul Caepio et l’autre par Mallius. Mais elles subirent un vrai désastre le 6 Octobre 105 av J.C. Marius arriva alors en Gaulle et fixa son quartier général à Arlelate (Arles). En 102 av J.C, l’armée de Marius mit fin à cette progression à Aix, puis livra bataille avec l’aide de Catulus près de Verceil le 30 Juillet 101 av J.C. C’est aussi dans ce temple que les sénateurs votèrent le retour de Cicéron de son exil. Ces deux divinités étaient souvent fêtées ensemble le 29 Mai, date fixée par Auguste. Autel votif d’Honos et Virtus (musée national de Budapest). Honos sur sesterce de Marc Aurèle (NAC 51 lot 1015) et Virtus sur denier de Gordien II (CNG triton XII lot 1724) Revers :R/ ITAL RO CORDI. l’Italie à gauche et Rome à droite se serrant la main. Derrière l’Italie portant une corne d’abondance, un caducée. Rome porte un diadème et un sceptre, le pied sur un globe. Les insurgés de la guerre sociale mettaient ITALIA en toutes lettres sur leurs monnaies pour faire place à ROMA sur les deniers républicains de l'époque. Kalenus et Cordius firent frapper cette monnaie, justement dans l'atelier qui avait servi aux insurgés les années précédentes, réunissant ainsi l'Italie et Rome sur le même revers avec les mentions abrégées RO et ITAL (en monogramme). Détail de revers.Ce revers fait allusion à la pacification de l’Italie après la guerre sociale qui dura de 91 av J.C à 88 av J.C. Cette allégorie montre Rome se réconciliant avec l’Italie révoltée sous les auspices de l’honneur et de la valeur, divinités qui avait amené à ce résultat heureux (selon Gueber). Cette allégorie propagandiste glorifie la réconciliation et grandit l’image de Rome sachant pardonner aux vaincus. Il est aussi une affirmation du parti Marianiste des Populares, affichant Rome, un pied sur le globe, montrant ainsi que seul le peuple romain est décisionnaire de son avenir en réponse à l'oligarchie sénatoriale et à la poignée de Nobiles qui voulaient s'accaparer les rennes du pouvoir. Ce revers affirme que le pouvoir véritable, la puissance suprême restera dans les mains du peuple romain. Parallèle entre la tête de Rome sur denier Atilia de 148 av J.C et tête de l’Italie sur un denier de la guerre sociale en 89 av J.C. (NAC, Auction 51, lot 18).
Dernière édition par IOVI le Dim 24 Mai - 14:49, édité 4 fois |
| | | alwin1 modérateur
Date d'inscription : 25/08/2007
| Sujet: Re: LES SECRETS DES DENIERS REPUBLICAINS Dim 24 Mai - 14:10 | |
| Toujours aussi intéressant et superbement illustré Rhââââ, le sesterce de Galba :affraid: :affraid: :affraid: :affraid: :affraid: _________________ | |
| | | Emblémiste Légendaire Modérateur
Age : 86 Localisation : Brasilia Date d'inscription : 22/12/2007
| Sujet: Re: LES SECRETS DES DENIERS REPUBLICAINS Dim 24 Mai - 23:57 | |
| :mdr59: Excellent IOVI. Tu nous as fait attendre ! Je vois que tu as aussi un penchant pour des livres d'emblèmes, puisque tu reproduits deux gravures de l' Emblematum liber de Boissard. A ce propos, je reproduis ici la gravure et l'épigrame de l'emblème Virtutem honor sequitur des Emblemata de Joannes Sambucus: Marcel edifia deux temples magnifiques, L’un fut pour la vertu, & l’autre pour l’honneur. Cestuy-cy n’est ouvert qu’à l’homme de grand coeur, Qui aura bravement servi les Republiques. C’est pourquoy au devant, comme premiere entree De l’honneur, fut basti le temple de vertu: Car on n’y entre pas si l’on n’a combattu, Et enduré pour la gloire esperee. Le sentier de vertu est difficile a prendre: Mais depuis qu’on le tient il maine asseurement Tout droit dedans l’honneur qui donne heureusement Le loyer à tous ceux qui vers luy veulent tendre. Dans mon article sur le revers de l'as de Nîmes présenté au Congrès International d'Emblématique à Winchester (2008), où j'étudie aussi l'influence des monnaies antiques sur les emblèmes en général, j'ai suggeré une possible liaison lointaine de cette gravure de Sambucus avec le revers de la monnaie de Galba que tu reproduis.
Dernière édition par Emblémiste le Lun 25 Mai - 14:57, édité 2 fois | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: LES SECRETS DES DENIERS REPUBLICAINS Lun 25 Mai - 8:14 | |
| Merci pour ce complément Emblémiste. Oui, il m'arrive de faire un tour dans les livres d'emblèmes lorsque les allégories font appel à des actions qu'accompagnaient les hommes car je trouve les gravures fantastiques. Ces notion d'honneur et de valeur ont traversé le temps et sont toujours présentes dans les armées contemporaines et dans l'éducation. PS: Le sesterce reproduit est celui de Galba mais il existe aussi pour Vespasien. |
| | | Bruno Pontif
Age : 73 Date d'inscription : 21/05/2008
| Sujet: Re: LES SECRETS DES DENIERS REPUBLICAINS Lun 25 Mai - 10:13 | |
| iovi..comme d'hab. absolument passionnant...... | |
| | | septimus Proconsul
Age : 50 Localisation : Paris Date d'inscription : 12/12/2007
| Sujet: Re: LES SECRETS DES DENIERS REPUBLICAINS Lun 25 Mai - 14:02 | |
| On se régale! Il faudrait en faire un recueil... Tu ne voulais pas les mettre en pdf? | |
| | | Emblémiste Légendaire Modérateur
Age : 86 Localisation : Brasilia Date d'inscription : 22/12/2007
| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: LES SECRETS DES DENIERS REPUBLICAINS Dim 27 Sep - 16:22 | |
| 13eme denier: LES BATAILLES D'OCTAVE ET LES TROPHEES DE LA GLOIRE Denier d'Octave, frappé à Rome en 30 av J.C.RCV/1556, RIC/265a, BMCRR/4352, RSC/119.Avers, le personnage :A/Anépigraphe. Tête nue d’Octave à droite. Octave, plus tard Auguste, le premier des empereurs romains est né à Velletri, le 9 des calendes d’Octobre de l’an 691 du calendrier romain (23 septembre 63 av J.C). Mort à Nola en Campanie, le 14 des calendes de Septembre de la 767 (19 aout 14 ap J.C).Par sa grand-mère, il était le petit neveu de Jules César dont il devint par la suite le fils adoptif. Il revêt la toga virilis dans sa sixième année (48 av J.C) et entre au collège des pontifes en remplacement du défunt L.Domitius Ahenobarbus. Il fut nommé par César un peu plus tard surintendant des jeux publics. A 18 ans, Il part faire la guerre en Afrique, puis en Espagne et après la défaite des fils de Pompée le grand, il va en Apollonie étudier la philosophie et la littérature grecques. C’est de la qu’il apprend la mort de Jules César qui, par son testament l’institue son seul héritier. Octave rentre à Rome précipitamment et se lie avec Marc Antoine pour venger César. Marc Antoine fut déclaré ennemi public par le sénat et Octave, en qualité de préteur fut chargé de la combattre. Trois armées s’affrontaient : celle de Brutus et des assassins de César renfermé à Modène, Celle d’Octave à Ravenne et celle de Marc Antoine et Lépide. Une réconciliation eut lieu et un triumvirat fut institué entre Octave, Marc Antoine et Lépide (du 26 novembre 43 av J.C au 31 Décembre 38 av J.C), se partageant ainsi l’empire romain. C’est ainsi que l’armée des assassins de César, conduite par Cassius, fut battue en Macédoine à Philippes en 42 av J.C. Marc Antoine épousa Octavie, la sœur d’Octave, deux ans plus tard. Il fallut s’occuper ensuite des derniers partisans des fils de Pompée qui faisait régner la terreur sur la Méditerranée et la Sicile. Sexte Pompée fut battue en 36 av J.C sur les cotes Siciliennes. Une fois débarrassé de leurs ennemis, les triumvirs, dont le pouvoir venait d’être prorogé pour 5 ans se trouvèrent divisés par la jalousie. Octave déclara la guerre à Antoine (32 av J.C.) qui tenait l’orient et qui s’était lié avec Cléopâtre. La bataille d’Actium en 31 av J.C donna à Octave l’empire du monde. Après avoir séjourné quelques temps en Asie, puis en Egypte, Octave revint à Rome pour fermer les portes du temple de Janus et reçut les honneurs de 3 triomphes : victoire sur les Dalmates, soumis par ses lieutenants, victoire sur Marc Antoine à Actium et Sur Cléopâtre battue à Alexandrie. Salué du titre d’Imperator pour toujours, Octave feignit de repousser les honneurs dont on le comblait et accepta que pour 10 ans le pouvoir suprême. Le sénat lui décerna le non Augustus en 27 av J.C. La suite de l’histoire d’Auguste n’appartient plus à la période républicaine. Le revers :R/ IMP CAESAR Trophée naval orné à sa base d’une proue, d’une ancre et d’un gouvernail. Les rostres pris lors de la bataille d’Actium semblent avoir été fixés sur le devant du podium du temple de César, dédié à auguste en 29 av J.C., sous un perron aménagés en tribune qui prit le nom de Rostra Julia. Le trophée de ce denier, planté sur une proue d’un vaisseau de guerre parait avoir commémoré Actium au temple de Mars Ultor. Il faisait peut-être aussi allusion à la victoire de César devant Marseille. Des éperons sont mêlés aux autres trophées nautiques, aplustres, chénisques, ancres et gouvernails visible sur l’arc d’Orange qui commémore cette victoire. Qu’est ce qu’un trophée ?Trophée (TROPAEVM) : C’est un monument érigé sur la place même ou avait été remporté une victoire ou, en cas de combat naval, sur la pointe de terre la plus voisine de celle ou avait eu lieu le combat. Il était primitivement formé d’un tronc d’arbre (un chêne, arbre sacré des Italiotes), autour duquel on attachait des objets ennemis et aux branches duquel on suspendait quelques armes appartenant aux vaincus (que l’on brisait souvent). Croquis d'un trophée anthropomorphe. Différents types de trophées :Trophée armes et monceaux : Ce sont des frises d’armes que l’on retrouve sur les monuments de la victoire (la colonne Trajane en est un exemple).Les monceaux de dépouilles sont également à leurs places sur les socles des colonnes triomphales. Armes en panoplie : Ce sont les fameux trophées anthropomorphes. Ils sont fait de troncs d’arbres dépouillés sur lesquels on laissait deux branches à la même hauteur, ce qui leurs donnait une forme de croix. Cette armature servait de support aux armes, armures et boucliers pris aux vaincus de façon à ressembler à un guerrier armé. Des représentations décoratives de ces trophées anthropomorphes ornaient les arcs de triomphe duquel ces monuments tirent leurs noms. Ils ornèrent aussi les tombes des guerriers valeureux. Trophées et captifs : L’origine certainement hellénique de cette représentation nous montre, aux pieds de trophées anthropomorphes des captifs assis, debout ou agenouillés. Trophées et victoire : Elle est associée au trophée et peut inscrire le nom du vainqueur sur le bouclier. Trophée nautique : Trophée maritimes dont le plus ancien est celui que le sénat décerna en 260 av J.C à Dulius, vainqueur de la flotte Carthaginoise à Myles. Une colonne fut dressée près de la tribune du Comitium et ornées d’éperons de navires (Rostrum). La tribune prit alors le nom de Rostres. Quand l’usage des trophées sur les champs de batailles s’est il répandu à Rome ?Les monnaies Romano-Campaniennes du IVe et IIIe siècle avant J.C nous renseignent à ce sujet. Le Victoriat dont le revers nous montre une victoire couronnant un trophée, constitué d’un tronc garni d’une tunique plissée, un bouclier rond, un casque à panache, une épée et une lance semble emprunté à un type grec. Cette monnaie semble avoir été frappée sans victoire particulière. Le plus ancien évènement historique auquel des monnaies au trophée se rapportent semble être la victoire de Pydna (168 av J.C); Paul Emile est représenté debout, à droite d’un trophée au pied duquel on voit à gauche Persée et ses deux fils. Le trophée bien qu’il ne fut pas inconnu par les romains auparavant, est entré dans l’usage romain sous l’influence des grecs d’Italie dont l’utilisation des Victoriats marque l’apogée. Marcellus en 222 av J.C, général romain porte sur l’épaule au temple de Jupiter Feretrius sur le Capitole, le chêne couvert de la panoplie de Viridomar. Les armes prises aux vaincus n’étaient jamais vendues ; elles figuraient aux triomphes des vainqueurs et par la suite suspendues dans leurs demeures ou dans les temples et les édifices publics au bon vouloir des édiles. Ou qu’elles fussent suspendues, la religion défendait de les enlever. Par la suite Sylla dressa deux trophées anthropomorphes, vainqueur des armées de Mithridate à Chéronée aux endroits marquants du champ de bataille. Le trophée semble prendre une place plus importante sur les monnaies par la suite comme si Rome se glorifiait de plus en plus de ses conquêtes et l’on doit à César la mode de ces monnaies de ce type avec les revers pour la Bretagne en 56, pour la gaule en 50, pour le supplice de Vercingétorix en 46, pour la victoire de Munda en 45. Revers d'un denier de Sylla , Cornelia (84-83 av J.C).Pour Octave, on peut reconnaitre ses victoires les plus importantes par les trophées et leurs lieux d’implantations: Ce fut au temple de Mars Ultor en 20 av J.C à Rome pour la bataille de Philippes qui vengeait César. A Actium et Apollonie, pour la bataille d’Actium et à la Curia Julia à Rome. Plus tard, les trophées furent de véritables œuvres d’art faites de marbre et de bronze. Élevés hors des champs de bataille, ils devinrent des monuments durables de la lutte et de la victoire. Divers trophées sur deniers républicains: A gauche, Denier de Paul-Emile (Aemilia 62 av J.C), au centre Antia (47 av J.C), à droite, César (46 av J.C).
Dernière édition par IOVI le Dim 27 Sep - 22:31, édité 7 fois |
| | | Sergio COS V
Age : 76 Localisation : Sancti Cesarii (06) Date d'inscription : 06/02/2009
| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: LES SECRETS DES DENIERS REPUBLICAINS Dim 27 Sep - 17:27 | |
| IOVI ! |
| | | Gilga Imperator
Age : 45 Localisation : Lyon Date d'inscription : 11/10/2007
| Sujet: Re: LES SECRETS DES DENIERS REPUBLICAINS Dim 27 Sep - 17:33 | |
| Superbe cet Octave !!! La présentation est très agréable à lire. :salut6: | |
| | | fred AVGVSTVS
Age : 50 Localisation : Un Liégeois en Bulgarie Date d'inscription : 03/02/2006
| | | | | LES SECRETS DES DENIERS REPUBLICAINS | |
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