Il s'agit en fait du point central de préparation du coin, pour la réalisation du grènetis périphérique réalisé au compas. Dans 99% des cas, ce point disparaît à cause du motif central du revers et de l'avers.
Je crois qu'on le voit parfois dans les monnaies où le revers représente deux figures debout au revers et où l'espace central est laissé vide comme ici (monnaies de l'extrême fin du IIIe siècle). Je file chercher un exemple sur le net...
Bon, en voilà déjà une :
Je me rend compte que ce point est souvent dissimulé, même avec deux figures centrales, par exemple en faisant en sorte que les 2 personnages se serrent la main juste au niveau du point !
Concernant ton (joli) thème de collection, je vois que tu collectionne Mercure/Hermès sous toutes ses formes en mentionnant Turms (période étrusque). Tu pourrais aussi ajouter les rares monnaies gauloises représentant Cernunnos, car c'est l'équivalent de Turms chez les gaulois. Cernunnos est aussi une divinité psychopompe (guide les morts vers l'au-delà). A Bavay (59/Nord), des vases liés au culte des morts (des ancêtres) le représentent associé à Mercure. Sur le même vase (Ier et IIe siècle après J.C. !), on a donc la divinité gauloise avec des cornes et son équivalent en modèle romain avec des ailes... une vraie "pierre de rosette" comparable à une traduction d'un dieu en deux langues/cultures. j'ai toujours entendu dire que les gaulois du nord de la France étaient "mal romanisés", et c'est totalement vrai à mes yeux. Ces vases le confirment : il y a une véritable survivance des dieux gaulois au moins jusqu'au IIe siècle dans cette région.
On remarquera que les ailes de Mercure sont placées au même endroit sur la tête que les cornes de Cernunnos... l'autre similitude est que sur ces vases, Mercure et Cernunnos sont souvent tricéphales. Des béliers et serpents sont également représentés sur ces vases, ce qui constitue des attributs identiques à ces deux divinités.
A propos de l'identification des figures tricéphales de la période gallo-romaine :
https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1930_num_74_3_75915Tiens, en regardant la cippe de Soissons avec un oeil neuf, je réalise que la figure tricéphale n'est pas un Mercure comme ils le pensent dans l'article mais un Cernunnos. En effet, Cernunnos est barbu, et sa figure tricéphale l'est également. Ici, on a donc bien une autre "pierre de rosette" avec un Cernunnos, une petite tête de Mercure et une tête de bélier en symbole commun. A noter que le bélier est pendant l'antiquité (et sans doute bien avant) le symbole de l'animal des hauteurs, considéré comme l'un des plus nobles à l'image des oiseaux, à la différence du serpent, animal qui vit dans la terre. Il n'y a pas vraiment de notion du bien et du mal mais plutôt du haut et du bas. La diabolisation du serpent et du dieu cornu arrivera avec la culture chrétienne. Le pauvre Cernunnos deviendra "le diable" ou plutôt, il sera diabolisé.
Voir ci-dessous une représentation de Cernunnos diabolisé (XIe siècle) :