Monnaies Parthes

Les "bronzes" parthes nous parviennent le plus souvent dans un état de conservation très dégradé, raison pour laquelle s'en détournent une partie des collectionneurs (moi le premier). Diverses dénominations existent : chalkos, dichalkos, tétrachalkos et même octochalkos. Quel que soit le règne ces bronzes ont été produits sans se soucier de l'exactitude du poids de chaque exemplaire, comme le montrent les importantes disparités entre spécimens d'un même type, et plutôt que le poids c'est le motif choisi pour le revers qui permettait à l'époque de connaître la valeur d'une de ces monnaies.
Le symbole présent au revers de ce bronze de Vologèses IV apparaît dans le monnayage parthe pour la première fois sur une drachme de Vologèses I, derrière le buste, puis à nouveau sur une drachme de Vologèses III, mais cette fois au revers, derrière l'archer. Ce symbole, qui se trouve également sur la tiare d'Artaban V, sur un sculpture de Naqsh-e Rostam, doit donc avoir une signification particulière pour les Arsacides, mais nous n'avons pas d'éléments qui permettent d'aller au-delà. La légende, à la différence des drachmes et des tétradrachmes, est en langue parthe ; elle dit : "Arsaces, Vologèses, Roi des Rois".
En 162 Vologèses entre en guerre contre Rome, envahit l'Arménie et la Syrie, et s'empare d'Edesse pour l'occasion. Mais dès l'année suivante la variole décime les forces parthes, qui se trouvent alors incapables de réagir à la contre-offensive romaine. En 165 les Romains occupent la Mésopotamie, prennent Séleucie et Ctésiphon et les livrent au pillage, avant de devoir se replier, eux-mêmes frappés par la maladie. Toutefois Edesse échappe définitivement aux Parthes. Cette monnaie rare peut donc être datée du bref épisode où la ville est sous l'autorité de Vologèses, entre 162 et le moment où les Romains envahissent l'Osroène, avant de marcher sur la Mésopotamie.

Firuzabad (voir les autres images du relief sur le fil "moustique en perse sassanide")


Naqsh-e Rostam (fera bientôt l'objet d'un exposé)

En reprenant fidèlement pour cette émission l'iconographie du type S.33, Phraates III rappelle sa filiation avec Sinatruces. La comparaison des portraits présents sur les types S.39 (barbe de taille moyenne) et S.38 (barbe longue), nous indique que les drachmes avec la tiare précèdent légèrement celles où Phraates est représenté avec un simple diadème. Sur les types S.39.3 & 39.4, et plus tard sur les types S.40.5 & S.41.7 de Mithradates IV, tous frappés à Rhagae, le monogramme est situé au-dessus de l'arc et non à l'endroit habituel, c'est-à-dire au-dessous de l'arc.

La seule émission monétaire d'Artemita, sans doute éphémère, est du type S.38, à l'effigie de Phraates III. Les drachmes de cet atelier sont donc extrêmement rares. Le monogramme, bien lisible sur cet exemplaire, est formé des lettres APT.
Artemita se situait à une centaine de kilomètres au nord-est de Séleucie, mais on n'en sait guère plus sur cette cité, d'abord grecque avant de devenir parthe. Elle est la patrie d'Apollodore, l'historien du Ier sièche avant J.-C. auteur des "Parthica" (Histoires Parthes).

Les drachmes frappées à Margiane sont toutes rares, quel que soit le souverain et le type. Grâce à cet exemplaire dont on peut lire la légende en totalité, on peut constater que le graveur de ce type a disposé les divers qualificatifs de façon ...très peu académique !