Poète et numismate

Voici un sonnet oublié, couronné par la compagnie des écrivains méditerranéens (Prix J. de Ruscino en 1966). C'est pas courant de trouver un texte parlant des numismates. Il fut écrit en hommage à Bernard Poindessault qui passa quelques heures avec cet écrivain en lui présentant des monnaies pour partager leur passion commune. Le poème n'est pas de la grande littérature mais tellement rare que je tenais à vous le présenter. Si vous en avez d'autres, n'hésitez pas à les mettre à la suite.

Le Numismate

Dans l'ample médaillier d'apparence sévère,
Dont le bois est drapé d'un fond de satin lourd,
Une main délicate a fixé par amour,
Ce témoin du passé : le métal millénaire.

Statères et deniers frappés avant notre ère,
Fines drachmes d'argent à l'imprécis contour,
Légendes et profils attestent tour à tour,
Le passage en leur temps des maitres de la terre.

Et l'homme admire...Il fait un magique voyage.
Et l'on pourrait surprendre au coin de son visage,
Lorsqu'il franchit d'un vœu le fabuleux chemin,

Une source de joie à la peur confondue
De posséder peut-être, à l'ombre de sa main
L'un des trente deniers ou la drachme perdue !

Joseph Desgouttes
(Sociétaire des poètes français.)

Ouais, moi j'ai ça:

Tandis que des médailles
D'impérator
Font briller à sa taille
Le bronze et l'or
Le platine lui grave
D'un cercle froid
La marque des esclaves
A chaque doigt

S. G.

IOVI a écrit:

Le Numismate

...

Joseph Desgouttes
(Sociétaire des poètes français.)

Heredia n'est pas de la même trempe, quand même :

L’Etna mûrit toujours la pourpre et l’or du vin
Dont l’Érigone antique enivra Théocrite ;
Mais celles dont la grâce en ses vers fut écrite,
Le poète aujourd’hui les chercherait en vain.

Perdant la pureté de son profil divin,
Tour à tour Aréthuse esclave et favorite
A mêlé dans sa veine où le sang grec s’irrite
La fureur sarrasine à l’orgueil angevin.

Le temps passe. Tout meurt. Le marbre même s’use.
Agrigente n’est plus qu’une ombre, et Syracuse
Dort sous le bleu linceul de son ciel indulgent ;

Et seul le dur métal que l’amour fit docile
Garde encore en sa fleur, aux médailles d’argent,
L’immortelle beauté des vierges de Sicile.

Joli mais un peu "coulant" ce poème de Desgouttes.......!!!!!

C'est quand meme initials BB que je prefere

septimus a écrit:

Ouais, moi j'ai ça:

Tandis que des médailles
D'impérator
Font briller à sa taille
Le bronze et l'or
Le platine lui grave
D'un cercle froid
La marque des esclaves
A chaque doigt

S. G.

Salut ça c'est un vrai poëte!

Et même parfois un peu "pouêt-pouêt" .....!!!!!