Magnifique monnaie et non moins magnifique patine Charlie ( photographiée dans le congélateur, on dirait ) .
Un forum sympa sur les patines ( et beaucoup d'autres choses , je vais peut être m'y inscrire )
http://sculpture.forumactif.com/patine-du-bronze-f36/un-peu-perdu-pour-la-patine-t2418.htmAttention ce n'est pas pour les monnaies
mais chacun est libre de faire ce qu'il lui plaitMaintenant il faut savoir qu'il y a autant de patines que de combinaisons A-B-C-D-E...
A:composition de l'alliage
B:nature du milieu de conservation
C:température
D:temps de conservation
E:hygrométrie...
Autant dire qu'il y a une infinité de nuances (mais qu'on peut regrouper en grandes classes : marron,vert,noir...)
Il parait que les français aiment le vert alors que les américains préfèrent le marron (à moins que ce ne soit l'inverse)
Pour la patine du tibre, cela a déjà été évoqué sur un autre post (je ne me souviens plus ou exactement)
Je n’apprendrai rien à personne en disant que la patine, si elle peut servir d’élément d’authentification de certaines monnaies, n’apportent en fait pas grand-chose à l’historien. C’est surtout le coté esthétique qui fait que la patine soit recherchée par les collectionneurs et qui apporte une (grosse) plus value à certaines pièces. Mais tout cela reste bien subjectif et dépend de l’appréciation de chacun. Pour répondre aux « puristes » inconditionnels de la patine il faut leur rappeler que de toute façon quand ces monnaies avaient cours, elles n’étaient pas patinées. Du temps, disons, de Caracalla les sesterces étaient jaunes.
Quand à l’étude scientifique des patines, très peu (de grands chimistes) s’y sont risqués. Il faut dire que le sujet est vaste et complexe (et financièrement non rentable). D’importants moyens humains et matériels doivent être mobilisés (ce n’est pas pour demain).
Si on veut schématiser, disons que le bronze est une solution solide Cu +Sn. En réalité il contient beaucoup d’impuretés ( Pb , Zn , Fe…) qui jouent un grand rôle dans la morphologie et la couleur de la patine et qui font toute la différence. Cette patine est elle-même très complexe : ce n’est pas uniquement un oxyde ; elle contient pas mal de carbonates, nitrates, phosphates et autres sulfates. Le tout contribuant à donner cet aspect, tant recherché, à la patine. J’en ai même vu des franchement rouges !!!
P.S/ Pour les bronzes voir ce lien (pas trop technique)
http://books.google.dz/books?id=MA0KAAAAIAAJ&pg=PA216&lpg=PA216&dq=monnaie+%22bronze%22+patine+chimie&source=web&ots=UTwD0NAgt2&sig=hBvPKLZzdyMM6dObszKWCEOwAG4&hl=fr&sa=X&oi=book_result&resnum=6&ct=result#PPA214,M1 VOICI UN EXEMPLE DE TRAVAUX DE RECHERCHE(bonne lecture)
Croissance et propriétés des couches d'oxydation et des patines à la surface d'alliages
cuivreux d'intérêt archéologique ou artistique (C2RMF / CEA-CRMP)Les couches d'oxydation et de corrosion présentes à la surface des alliages cuivreux d'objets
du patrimoine culturel sont souvent très riches d'informations. Elles peuvent renseigner sur
l'aspect d'origine de l'objet, sur les causes d'abandon et sur l'état de conservation. Elles sont
souvent de structures et de natures très complexes et leur analyse est très délicate car elle est
soumise à des contraintes sévères de préservation de l'objet.
Nous nous sommes intéressés aux couches provenant d'oxydations à haute température et aux
patines intentionnelles antiques.
Nous avons développé les méthodes analytiques non destructives et les dispositifs
expérimentaux les plus adaptés à ces problématiques en nous basant principalement sur les
analyses par faisceau d'ions. L'oxydation à haute température du système cuivre-étain a été
étudiée de manière approfondie, tant au niveau de la nature des couches, des cinétiques de
croissance que des mécanismes réactionnels. Nous avons proposé un modèle tenant compte de
tous les résultats expérimentaux que nous avons obtenus, mettant en évidence le rôle
inhibiteur de l'étain.
Nous avons également étudié les patines intentionnelles antiques qui sont le résultat de
traitements chimiques effectués par l'artisan pour modifier l'aspect et la couleur du matériau
métallique. Pour cela nous avons analysé un corpus d'objets provenant des collections de
divers musées nationaux, s'étalant de l'Egypte Antique à l'Empire romain.
Ces analyses ont permis d'augmenter significativement les données présentes dans la
littérature sur ce type d'objets et sur ces techniques. Elles ont permis la fabrication d'analogues
de laboratoire en expérimentant différentes recettes présentes dans la littérature. Les résultats
des analyses d'objets et de ces expérimentations ont permis des avancées dans la connaissance
de ce type de couches d'oxyde très particulières, mais aussi dans le domaine de l'histoire des
techniques et stylistique dans l'Antiquité méditerranéenne
Bien que le travail de thèse soit achevé, le projet se poursuit par l’étude de bronzes présentant
des patines noires, l’objectif étant d’accroître le nombre d’objets étudiés (Egypte Antique,
Empire Romain et si possible Orient Antique).
Le rapport de thèse peut être téléchargé à partir du site internet suivant :
http://tel.ccsd.cnrs.fr/(recherche par nom)
Contacts: François Mathis (CEASTB15 – UdL) et Marc Aucouturier (C2RMF)
Financement: Ministère de la Recherche
BROMEC