MONNAIES DE LEGENDES (EMBLEMISTE)

Loutre ! Et je continue ... :accord:

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La légende de Chrysas

La monnaie grecque du lien ci-dessous, d'Assoros, Sicile, porte sur l'avers la tête d'Apollon à droite, et, sur le revers, le dieu-fleuve Chrysas debout à gauche tenant une amphore et une corne d'abondance.

http://www.acsearch.info/record.html?id=382196

Il y a peu d'informations sur la ville où cette monnaie fut frappée. L'unique reférence qu'on trouve dans la littérature classique est celle de Cicéron dans un de ses discours contre Verres, les verrines, où il accuse que le temple de cette divinité à Assorum attira la convoitise de ce proconsul corrompu , qui en aurait volé une image du dieu-fleuve Chrysas (In Verrem, II, 4, 44).

D'après Cicéron, le peuple d'Assorum, à l'exemple des Syracusains, se réunit pour chasser les hommes de Verres lorsque ceux-ci tentèrent de piller son temple. Il y informe qu'il y avait une rivière appelée Chrysas, qui coulait à travers les territoires d'Assorum. Entre ce peuple, Chrysas était considéré un dieu et adoré avec la plus grande vénération . Son temple était dans le champ, près de la route qui allait d'Assorum à Enna. Ce sanctuaire possédait une image de Chrysas, merveilleusement travaillée en marbre . Verres n'oserait pas demandé celle-la aux Assoriens, en vertu de l'extraordinnaire sainteté de ce temple ; il confia donc l'affaire à Tleptolème et Hiero . Ceux-ci, ayant préparé un corps d'hommes armés, vinrent pendant la nuit ; ils rompirent les portes du temple ; les veilleurs et les gardiens du sanctuaire les pressentirent à temps. Un bien connu signal d'alarme fut sonné par une trompette ; les gens arrivèrent de la campagne, Tleptolème fut chassé et mis en fuite ; rien ne manquait du temple de Chrysas , sauf une très petite image en bronze du dieu.

152

La légende de Mopsos

La monnaie grecque du lien ci-dessous, d'Aspendos, Pamphylie, porte sur l'avers le héros Mopsos gallopant sur un cheval à gauche et tirant une lance de sa main droite, et, sur le revers, un sanglier courant à droite.

http://www.acsearch.info/record.html?id=60850

Le Lapithe Mopsos, de Thessalie, fils d'Ampyx et de la nymphe Chloris (voir mon post n.º 79, La légende de Chloris) ou, parce qu'il était un voyant, considéré aussi fils d'Apollon et Himantis, fut un des plus célèbres devins de la mythologie grecque . Il est cité comme un des combatants :merlin: contre les Centaures dans les noces de Pirithoos et Hippodamie (voir mon post n.º 45, Le combat entre les Centaures et Lapithes). On dit aussi qu'il fut un des chasseurs du sanglier de Calydon (voir mon post n.º 63, La légende du sanglier calydonien), et les monnaies ci-dessus semblent adhérer à cette version .

Il aurait aussi mis ses dons au service des Argonautes. Selon cette tradition, aux confins de la Lybie il aurait été piqué par un serpent :\'serp\':né du sang qui avait coulé de la tête tranchée de la Méduse (voir mon post n.º 3, La légende de Persée et Méduse) et mourut en quelques instants . Les Argonautes l'enterrèrent avec tous les honneurs funèbres requis afin que l'on puisse le consulter dans les Enfers si besoin s'en faisait sentir . Il fut ensuite adoré comme un héros prophétique . Cependant, en ce cas il ne pourrait avoir participé à l'expédition des Argonautes .

Il y a dans la mythologie un autre devin appelé aussi Mopsos, fils d'Apollon et de la devineresse Manto (voir mon post n.º 129, La légende de Manto) dont on conte que, lorsqu'il se rencontra avec Calchas, un autre fameux devin (voir mon post n.º 426, La légende de Calchas), les deux se mirent a discuter sur l'art de la divination, se défiant mutuellement avec des questions difficiles , et Calchas mourut à cause d'une truie, puisque Mopsos lui avait demandé, lui montrant une truie prégnante, le nombre de cochons qu'elle portait dans son ventre. Calchas répondit huit, mais Mopsos le corrigea et dit qu'ils étaient neuf, ajoutant qu'ils seraient tous mâles et qu'ils seraient accouchés à une certaine heure. Quand ces prévisions résultèrent vraies, Calchas mourut de dégoût , puisqu'il avait été prédit qu'il mourrait s'il trouvât un devin plus sage que lui-même.

Voici des liens sur ces mythes :

http://mythologica.fr/grec/mopsos.htm

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mopsos_fils_d%27Ampyx

http://www.mythindex.com/greek-mythology/M/Mopsus.html (en anglais)

153

La légende de Celaenos

Les monnaies provinciales romaine du lien ci-dessous, d'Apamée, Phrygie, portent sur l'avers les bustes à droite ded Trajan Dèce et d'Otacilia Severa, l'épouse de Philippe I l'Arabe, et, sur le revers, le héros Celaenos nu, debout à gauche, la chlamyde sur le bras gauche, tenant une lance dans sa main gauche et une patère dans la main droite, sacrifiant sur un petit autel près de lui.

http://www.acsearch.info/search.html?search=Kelainos&view_mode=1&cac=1&cng=1&fac=1#0

D'après la mythologie, Celaenos était le seigneur éponyme de la ville phrygienne de Celaenos, en Asie Mineure . Selon Strabon , il était fils de Poséidon et de la Danaïde Celaeno , une des cinquante filles de Danaos, roi mythique d'Egypte et d'Argos , et de Crino . Selon une autre version, il serait fils de Phlyus, un fils de Gaïa.

À son tour, Celaenos était le père de Caucon, qu'on croit avoir amené les mystères et les rites des grandes déesses d'Eleusis à Messene, où il était adoré comme un héros .

Sur les Danaïdes et Caucon, voir les liens suivants :

http://mythologica.fr/grec/danaide.htm

http://www.mythindex.com/greek-mythology/D/Danaides.html (en anglais)

http://www.maicar.com/GML/DANAIDS.html (en anglais)

http://www.mythindex.com/greek-mythology/C/Caucon.html (en anglais)

154

La légende d'Istros (Danube)

Les monnaies grecques et coloniales romaines des liens ci-dessous, d'Istros, Marcianopolis et Nicopolis sur l'Istros (Mésie Inférieure), portent sur leurs avers soit la tête cornue du dieu-fleuve Istros à droite, de face ou de trois-quarts à droite, soit la tête ou le buste à droite de Julia Domna, Antonin le Pieux, Commode, Diadumenien et Macrin, et, sur les revers, soit un aigle sur un dauphin à gauche, soit l'allégorie du dieu-fleuve Istros assis ou couché sur un roc ou une proue à gauche tenant différents objets dans ses mains (plante, jonc, rameau, amphore versant de l'eau etc.) et avec un dauphin, proue de navire ou net de pêche au fond.

http://www.acsearch.info/record.html?id=237480

http://www.acsearch.info/record.html?id=237481

http://www.acsearch.info/record.html?id=109732

http://www.acsearch.info/record.html?id=109733

http://www.acsearch.info/record.html?id=138418

http://www.acsearch.info/record.html?id=233825

http://www.acsearch.info/record.html?id=138419

http://www.acsearch.info/record.html?id=233827

http://www.acsearch.info/record.html?id=44684

http://www.acsearch.info/record.html?id=233824

http://www.acsearch.info/record.html?id=233826

http://www.acsearch.info/record.html?id=233827

http://www.acsearch.info/record.html?id=234282

http://www.acsearch.info/record.html?id=138422

http://www.acsearch.info/record.html?id=402274

http://rpc.ashmus.ox.ac.uk/search/icono/?provinces=any&stype=icono&design_group=1&design-0=19&step=3&next=Finish

http://www.wildwinds.com/coins/sg/sg1672.html

D'après la mythologie, l'Istros (ou Ister) était un dieu-fleuve de la Scythia et de l'Europe du Nord, l'actuel Danube, fils d'Océan et de Thétis.

Voici la traduction d'une description très poétique de cette divinité par Aélien (Des animaux, 14.23) :

" Le plus grand fleuve de l'Europe, l'Istros, naît de seulement quelques sources et se met en marche dans une direction envisageant les premiers assauts du soleil. Plus avant, plusieurs fleuves surgent en concordance comme s'ils l'escortaient - car il est le Roi des Fleuves de ce pays-là - et coulent perpétuellement. Ceux qui demeurent sur leurs bords connaissent chacun d'eux par son nom. Cependant, aussitôt qu'ils déchargent dans l'Istros, le nom qu'ils avaient dans leur berceau cesse d'être employé, ils renoncent en sa faveur, tous sont appelés d'après lui, et ensemble ils jettent leurs eaux dans l'Euxin [c'est-à-dire, la Mer Noire] ".

Vers le siècle Ier av. J. C. les Daciens ou Gètes (comme les Grecs appelaient les Daciens) étaient la principale tribu de l'Europe Orientale et la richesse des terres de la Dacie était bien connue de l'empire romain. La Dacie fut la dernière conquête importante de Rome, sous un des plus grands empereurs romains, Trajan. La Dacie, sur le bord gauche du Danube, coïncide à peu près avec le territoire de l'actuelle Roumanie. Au cours de deux guerres, entre 101 et 106 ap. J. C., Trajan et les légions romaines réussirent après des féroces batailles à vaincre les Daciens et la plupart de la Dacie devint une province de Rome. L'histoire mieux connue de cette conquête fut gravée en pierre sur la colonne Trajane à Rome, mais les témoins de l'occupation romaine en Dacie abondent par tout le territoire roumain. Les légions romaines croisèrent le fleuve Danube par le pont d'Apolodore de Damas vers Sarmizegetusa Regia, la capitale du royaume dacien.

Voici des liens en anglais sur le mythe de ce dieu-fleuve :

http://www.mythindex.com/greek-mythology/I/Istrus.html

http://www.theoi.com/Potamos/PotamosIstros.html

Ca doit représenter des heures de travail Emblémiste !! :merci2: :merci2: :merci2: :merci3: :super20:

  bien pour ton appui elag.   En fait, je dispose de beaucoup de temps libre et j'en occupe une grande partie avec les recherches pour ces posts. Mais c'est un grand plaisir et, tandis que je recherche, j'apprends moi-même. Ce qui me fatigue le plus et prends plus de temps c'est la lenteur de mon notebook  :accord: .  

155

La légende de Ségesta (Egesta)

Les monnaies grecques des liens ci-dessous, de Segesta et de Panormus, Sicile, portent sur une des faces (avers ou revers) soit la tête à droite, à gauche, de face ou de trois-quarts de la nymphe Segesta ou Egesta, soit un chien sautant à droite, debout ou marchant et sentant le sol à droite ou à gauche, soit un chien debout sur la tête de cerf qu'il tient par le museau, soit le héros Aceste comme chasseur, nu sauf pour la chlamyde sur son bras gauche et le pileus pendant derrière son cou, son pied gauche appuyé sur un roc, tenant deux lances dans sa main gauche et une épée suspendue d'un baudrier, avec deux chiens de chasse auprès de lui, dont un sentant le sol.

http://www.acsearch.info/search.html?search=nymph+Segesta&view_mode=1&cac=1&cng=1&fac=1&page=1#0

http://www.acsearch.info/search.html?search=nymph+Segesta&view_mode=1&cac=1&cng=1&fac=1&page=2#0

http://www.coinarchives.com/a/results.php?results=50&search=Nymph+Segesta

D'après une tradition locale, la cité de Segesta fut fondée par Aceste, fils de la demoiselle troyenne Segesta ou Egesta et du dieu-fleuve local Crimisos (voir mes posts n.º 61, La légende d'Aceste (Aigeste, Egeste) et n.º 158, La légende de Crimisos).

Selon la mythologie, le Troyen Phoenodamas (appelé aussi Hippotes, Ippoteus ou Ipsostratos) avait trois filles . Lorsqu'il était au point d'être forcé par Laomédon, roi de Troie et père de Priam, à exposer une d'elles au monstre marin qui ravageait le pays , Phoenodamas rassembla le peuple et l'induit à obliger Laomédon, dont la faute avait attirée le monstre, à exposer sa propre fille Hésione . Laomédon alors se vengea causant que certains marins :marin: conduisit les trois filles de Phoenodamas à un endroit désert de la côte de la Sicile ou de la Lybie. D'après une autre version de la légende, ce fut le propre Phoenodamas qui , pour la sauver du monstre, envoya en Sicile une de ses filles, Segesta , où le dieu-fleuve Crimisos la séduisit sous la forme d'un ours ou d'un chien de chasse et procréa Aceste, Aigeste ou Egeste , qui fonda la cité Elymienne de Segesta en Sicile. Les Elymiens étaient un peuple non grec qui pourrait avoir arrivé dès l'Orient.

Voici un lien en anglais sur ce mythe :

http://www.mythindex.com/greek-mythology/S/Segesta.html

156

La légende de Chioné

Les monnaies grecques du lien ci-dessous, de Mytilene, Lesbos, portent sur l'avers la tête de Priape barbu à droite (voir mon post n.º 167, La légende de Priape (Mutinus Mutunus, Titinus ou Tutinos)), et, sur le revers, la tête de la nymphe Chioné à droite.

http://www.acsearch.info/search.html?search=Chione&view_mode=1&cac=1&cng=1&fac=1#0

D'après la mythologie, la nymphe naïade Chioné était fille de Dédalion, frère de Ceyx, et ces deux étaient fils d'une autre Chioné et de Lucifer (la planète Vénus), fils de Zeus (Jupiter) et d'Éos (l'Aurore). Apollon (Phébé) et Hermès (Mercure) l'aimèrent beaucoup , et Chioné épousa les deux en même temps . Du premier ele eût Philamon, un insigne joueur de luth , et, du second, Autolico, un célèbre larron. Selon une version, elle aurait été aussi la mère de Priape d'une relation avec Dionysos (Bacchus). D'autres versions font de Priape fils de Dionysos et Aphrodite (Vénus), d'Hermès, de Pan ou d'un Satyre .

Chioné était si orgueilleuse de sa beauté qu'elle osa s'avantager à Artémis (Diane). Celle-ci, pour la punir, lui perça la langue avec une flèche .

Le sentiment de Dédalion pour la mort de sa fille fut tel qu'il se précipita du sommet du Mont Parnasse, mais Apollon le transforma en faucon .

Encore une fois un grand merci à toi Emblemiste pour ce travail

Grim ! Ta manifestation m'encourage à suivre.

157

La légende de Néda

La monnaie coloniale romaine ci-dessous, de Phigalée, porte sur l'avers le buste de Geta à droite, et, sur le revers, la nymphe Néda nue jusqu'à la ceinture, assise sur des rocs à droite, sa tête tournée en arrière, tenant un long rameau dans sa main gauche et versant de l'eau d'une cruche de sa main droite.

http://www.acsearch.info/record.html?id=134560

D'après la mythologie, Néda fut une nymphe naïade océanide dont dérivèrent leur nom la rivière Néda, du Péloponnése, près du mont Lycée, qui séparait la Messénie de la Tryphilie avant de déboucher dans le golfe de Cyparissia en Arcadie, et aussi une ville. On croyait qu'elle, ensemble avec ses soeurs Théisoa et Hagno , avait soigné l'enfant Zeus (Jupiter) suite à la naissance de celui-ci . Selon une tradition messenienne, Néda et Ithomé etaient appelées nourrices de Zeus. Elle était représentée à Athènes dans le temple d'Athéna.

Voici des liens en anglais pour ce mythe :

http://www.mythindex.com/greek-mythology/N/Neda.html

http://www.theoi.com/Nymphe/NympheNeda.html

Eh bien, on peut dire que tu ne t'ennuie pas!!:affraid:

Et les lecteurs assidus non plus !

Prométhée a écrit:

Eh bien, on peut dire que tu ne t'ennuie pas!!

Oui, pour moi c'est comme un passe-temps. Et si mes lecteurs assidus ne ennuyent non-plus, je continuerai. à vous deux !

12 (nouvelle édition révisée)

La légende de Télèphe


Les monnaies grecques et coloniales romaines des liens ci-dessous, de Tégée (Arcadie), Damas (Syrie), Tarse (Cilicie), Capua (Campanie) et Philipopolis (Thrace), Pergame et Cotiaeum portent sur leurs avers soit la tête de Télèphe à droite avec bonnet phrygien, soit celles de Septime Sévère, Commode, Volusien, Philippe I l'Arabe et Maximin I le Thrace,  à droite, et, sur les revers, soit l'enfant Télèphe agenouillé ou assis à droite étant nourri par une biche ou chèvre debout à droite ou à gauche, sa tête tournée vers l'enfant, soit Hercule nu, debout de trois-quarts à droite, la massue dans sa main droite et posée sur le sol, ayant de son côté gauche l'enfant Télèphe debout ou tenant celui-ci dans sa main gauche au dessus d'une biche à droite.

http://www.acsearch.info/record.html?id=229815

http://www.acsearch.info/record.html?id=143928

http://rpc.ashmus.ox.ac.uk/search/icono/?provinces=any&stype=icono&design_group=2&design-0=941&step=3&next=Finish

http://www.ancientimports.com/cgi-bin/lotinfo.pl?id=20414

http://www.ancientimports.com/cgi-bin/lotinfo.pl?id=26177

D'après la mythologie, Télèphe était fils d'Hercule (voir mon post n.º 390, La légende d'Héraclès (Hercule)) et d'Augé (voir mon post n.º 254, La légende d'Augé), fille d'Aléos, roi de Tégée . Ceci avait été averti par un oracle qu'un de ses fils serait tué par le fils d'Augé ; c'est pourquoi Aléos fit d'Augé une prêtresse d'Athéna. Cependant, cela n'empêcha Hercule de la séduire .

Il existe deux versions de la suite de cette légende.

Selon l'une, Aléos, dès qu'il apprit la nouvelle de la grossesse d'Augé , voulut la faire noyer, mais elle s'enfuit vers Nauplie et accoucha en chemin . Le roi Nauplios la mit avec son bébé dans un coffre de bois qu'il envoya en mer. Selon l'autre, Augé aurait enfanté dans le temple d'Athéna mais celle-ci, outrée par ce sacrilège , envoya la sécheresse sur le pays et Aléos décida alors de vendre Augé comme esclave. Elle fut achetée par Teuthras, le roi de Teuthranie , une région de l'Asie Mineure près du fleuve Kaikos (voir mon post n.º 293, La légende de Kaikos) et de la cité de Pergame au nord du mont Sipylos, en Mysie, lequel l'adopta comme fille.

Quant à l'enfant, Aléos ordonna de l'exposer sur le mont Parthénion où il fut recueilli et élevé par des bergers du roi de l'Arcadie, Corythus , avec Parthénopée, un autre enfant abandonné, et l'appelèrent Télèphe, car il avait été nourri par une biche. Il fut ensuite élevé par Corythus.

Devenu adulte, Télèphe apprit qu'on se moquait de ses origines inconnues à la cour et alla tuer le railleur, réalisant ainsi la prédiction de l'oracle. Puis, accompagné de son fidèle ami Parthénopée, il alla à Delphes consulter l'oracle pour essayer de connaître ses origines. Il fut donc ordonné d'aller à la cour de Teuthras , où il rencontra sa mère, fut bien réçu et se maria à Argiope, fille de Teuthras, qu'il succéda sur le trône. Selon une tradition différente, Teuthras, étant fortement préssé par Idas, frère de Lyncée et cousin des Dioscures, qui voulait le dépouiller de son royaume, démanda l'aide de Télèphe qui, accompagné par Parthénopée, y était venu, et lui promit son trône, puisqu'il n'avait pas de fils, et la main de sa fille adoptive Augé, s'il lui délivrait de son ennemi. Télèphe l'accomplit et donc, sans en savoir, épousa sa propre mère.

Mais Augé s'opposait fortement à ce mariage, car elle conservait pour Hercule un amour intact , aussi décida-t-elle de tuer son époux avant que le mariage fut consommé. Elle cacha donc dans le lit nuptial une épée. Mais dès que les deux époux se mirent au lit, un énorme serpent   envoyé par les dieux se glissa entre eux et mit au jour l'épée qui était cachée. Augé affolée par le monstre, avoua son dessein criminel et son amour pour Hercule . Courroucé mais intrigué , Télèphe demanda qu'elle lui raconte son histoire et reconnut sa mère. Quant au serpent, il disparut comme il était venu.

Ayant évité cet inceste involontaire, Télèphe épousa Argiopé, ou bien, selon d'autres légendes, Astyoché, une des filles ou soeur de Priam , ce qui fit de lui un allié naturel de Troie. En tout cas, l'identité de sa femme n'est pas certaine, puisque selon autres sources elle aurait été Laodicé, fille de Priam, ou Hiéra, qui lui aurait donné deux fils, Tarchon et Tyrrhenus.

Un jour, les Grecs, croyant débarquer sur les rivages de Troie, arrivèrent en Mysie, sur les terres de Télèphe. Celui-ci les combattit et tua Thersandre, fils de Polynice. Mais Dionysos, qui aidait les Grecs, lui fit se heurter contre un cep de vigne et, perdant l'équilibre, il reçut d'Achille (voir mon post n.º 371, La légende d'Achille) une mauvaise blessure qui ne guérissait pas. Il consulta l'oracle qui répondit que celui qui l'avait blessé le guérirait ; il ne comprit pas ce qu'il fallait faire :heink:et se rendit à Mycènes déguisé en mendiant au temps où se préparait à nouveau l'expédition des Grecs contre Troie.

Il se confia à la reine Clytemnestre qui lui dit qu'il n'y avait qu'un moyen de se faire entendre : se saisir du petit Oreste (qui était aussi son fils)    de son berceau et faire pression sur Agamemnon , ce qu'il, fit. Quoi qu'il en fût, Agamemnon et les chefs grecs tenaient d'un oracle qu'ils n'arriveraient à Troie que conduits par Télèphe. Aussi accédèrent-ils à sa demande.

Bien qu’Achille eut été instruit par le Centaure Chiron (voir mon post n.º 50, La légende de Chiron), il ne comprit pas ce qu’il devait faire pour guérir la blessure de Télèphe et c’est Ulysse (voir mon post n.º 356, La légende d'Ulysse (Odysseus)) qui trouva la solution : grâce à la rouille de la lance d'Achille, Télèphe fut guéri et conduisit la flotte grecque vers Troie en oubliant son alliance avec son beau-père Priam, mais il ne porta pas les armes contre lui . En revanche, après sa mort son fils Eurypyle combattit à nouveau dans le rang des Troyens.

Télèphe fut adoré comme un héros à Pergame et sur le mont Parthenion en Arcadie. Au temple d'Athéna Aléa à Tégée il était représenté combattant contre Achille .

Voici des liens sur cette légende :

http://mythologica.fr/grec/telephe.htm

http://www.mythindex.com/greek-mythology/T/Telephus.html (en anglais)

http://www.maicar.com/GML/Telephus.html (en anglais)

... toujours autant de plaisir à te lire emblémiste...et félicitations pour ton travail exceptionnel...

Bruno ! bcp pour ton intérêt et tes félicitations, que je rétribue .

158

La légende de Crimisos

Les monnaies grecques du lien ci-dessous, d'Entella et Segesta (Sicile) portent sur leurs avers, respectivement, la tête d'Entella à gauche et celle de Segesta à droite, et, sur les revers, la tête du dieu-fleuve Crimisos à droite et le même dieu sous la forme d'un chien de chasse debout à droite sentant le sol.

http://www.acsearch.info/search.html?search=Krimisos&view_mode=1&cac=1&cng=1&fac=1#0

D'après une version du mythe représenté sur ces monnaies, pour la sauver d'un monstre marin qui ravageait le pays   , le Troyen Phoenodamas (appelé aussi Hippotes, Ippoteus ou Ipsostratos) envoya sa fille Segesta ou Egesta    en Sicile. Y arrivée, elle fut séduite par le dieu-fleuve Crimisos qui prit la forme d'un chien de chasse , et donna naissance à Aceste   , le fondateur des cités élymiennes de Segesta, Entella et Eryx en Sicile (voir mes posts n.º 61, La légende d'Aceste (Aigeste, Egeste) et n.º 155, La légende de Segesta (Egesta)).

Les Élymiens étaient un peuple non-grec qui peut être arrivé en Sicile provenant de l'Orient.

159

La légende d'Entella


Les monnaies grecques du lien ci-dessous, d'Entella, Sicile, portent sur l'avers la nymphe Entella debout à gauche sacrifiant avec une patera, et, sur le revers, un taureau androcéphale debout à droite.

http://www.acsearch.info/search.html?search=nymph+Entella&view_mode=1&cac=1&cng=1&fac=1#2

Entella fut une ancienne ville de l'intérieur de la Sicile, située sur le bord gauche du fleuve Hypsas (l'actuel Belice, voir mon post n.º 127, La légende d'Hypsas et Sélinos), à environ 40 km de son embouchure et à la même distance près de la côte nord de l'île au Golfe de Castellamare et à peu près à mi-chemin entre les deux mers. Elle était apparemment d'origine sicanienne, si bien les traditions concernant sa fondation la mettent en rapport avec les Élimy et une supposée colonie troyenne. Selon quelques écrivains, elle fut fondée par Acestes et nommée après son épouse Entella , mais autres auteurs attribuent sa fondation à Elymus, tandis que Virgile, dans l'Éneïde (V, 387), présente Entellus, evidemment le héros éponyme de la ville, comme un ami et compagnon d'Aceste.

D'après la mythologie, le Troyen Phoenodamas (appelé aussi Hippotes, Ippoteus ou Ipsostratos) eut trois filles . Lorsqu'il était au point d'être forcé par Laomédon, roi de Troie    et père de Priam   (voir mon post n.º 245, La légende de Priam), à exposer une d'elles au monstre marin qui ravageait le pays   , il rassembla le peuple et l'induit à obliger Laomédon, dont la faute avait attirée le monstre au pays, à exposer sa propre fille Hésione    . Laomédon alors se vengea :grr1:causant que certains marins :marin: conduisent les trois filles de Phoenodamas à un endroit désert de la côte de la Sicile ou de la Lybie. D'après une autre version de la légende, ce fut leur propre père qui, pour la sauver du monstre, envoya une de ses fille, Segesta , en Sicile, où le dieu-fleuve Crimisos la séduisit sous la forme d'un ours    ou d'un chien de chasse    et procréa Aceste, Aigeste ou Egeste, qui fonda Segesta, Entella et Eryx en Sicile (voir mes posts n.º 61 sur La légende d'Aceste (Aigeste, Egeste), n.º 155, La légende de Segesta (Egesta) et n.º 158, La légende de Crimisos).

Voici des liens en anglais pour ce mythe :

http://www.mythindex.com/greek-mythology/E/Entellus.html

http://en.wikipedia.org/wiki/Entella

160

La légende de Leucippos

Les monnaies grecques des liens ci-dessous, de Lucanie (Métaponte), portent sur leurs avers la tête de Leucippos à droite avec casque corinthien, et, sur les revers, un épi d'orge et une cruche.

http://www.acsearch.info/record.html?id=178059

http://www.acsearch.info/search.html?search=Leucippe&view_mode=1&cac=1&cng=1&fac=1#0

Leucippos est le fondateur mythique de Métaponte. Cependant, comme il y a divers personnages de ce nom dans la mythologie grecque, il n'est pas clair quel d'entre eux correspond à ce héros. Faute de précisions, j'ai choisi celui du mythe plus fameux.

Leucippos, fils du roi Oenomaos , de Pise, et frère d'Hippodamie, épouse de Pélops (voir mon post n.º 33, La légende de Pélops et Hippodamie), fut le premier des soupirants    de la Nymphe Daphné (Dafne) , fille du dieu-fleuve Pénée (selon les Arcadiens elle était la fille du dieu-fleuve Ladon). C'était une chasseresse qui se consacra elle-même à Artémis (Diane), déesse de la chasse, et, comme la déesse, elle refusait de se marier    .

Cependant, pour se rapprocher de sa bien-aimée , Leucippos décida de ne pas la courtiser ouvertement, car on croyait qu'elle évitait le sexe masculin. Il était donc parvenu à s'introduire parmi les suivantes d'Artémis en se déguisant en jeune femme et il se fit appeler Oeno, fille d'Oenomaos, et déclara qu'il voulait participer à leur partie de chasse. Daphné bientôt lui prit une profonde amitié, l'embrassant    et s'attachant à lui tout le temps, puisque, croyant qu'il était une pucelle, celle-ci surpassait toutes les autres par sa naissance et habileté dans la chasse. Du reste, il était aussi très gentil. Apollon (Phébé), qui était également amoureux de la nymphe, jaloux et connaissant la vérité, conseilla aux chasseresses de se baigner nues dans une source à l'onde claire (d'autres disent dans le fleuve Ladon) (voir mon post n.º 325, La légende de Ladon) ; comme il ne voulait pas se déshabiller, les jeunes filles lui arrachèrent ses vêtements, l'imposture de Leucippos fut ainsi découverte, et le malheureux fut battu à mort par les vierges en colère .

Pour la suite de l'histoire de Daphné, voir mon post n.º 30, La légende d'Apollon et Daphné.

Voici des liens pour ce mythe :

http://mythologica.fr/grec/daphne.htm

http://www.maicar.com/GML/Daphne1.html (en anglais)

Mille merci pour ce travail Emblémiste.
C'est très passionnant, personnellement je me régale de te lire.

vinc. pour tes expressions si sympathiques. Ça m'encourage !

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La légende de Chrysorrhoas


Les monnaies du lien ci-dessous, de Seleucis, Pieria et Damas (Syrie) et d’Hierapolis ad Chrysorrhoas (Phrygie), portent sur leurs avers soit Niké debout à gauche tenant une couronne de feuillage dans sa main droite étendue, soit le buste de Cléopatre VII Thea Neotera ou d'Aretas III à droite, soit celui de Démos à droite, soit la tête d’Octavien à droite, et, sur les revers, soit le torse de face, les bras ouverts, du dieu-fleuve Chrysorrhoas sortant de l’eau, soit Tyché ou une naïade assise à gauche sur un roc, son bras droit étendu et portant une corne d’abondance sur son bras gauche, tenant auprès d’elle des épis de grain et le dieu-fleuve Chrysorrhoas en train de nager, soit ce même dieu à demi couché à gauche sur une urne renversée dont l’eau coule et tenant deux coquelicots dans sa main droite étendue.

http://www.cngcoins.com/Search.aspx?IS_ADVANCED=1&ITEM_IS_SOLD=1&ITEM_INVENTORY_NUMBER=&CONTAINER_NAME=&ITEM_LOT_NUMBER=&ITEM_DESC=Chrysorrhoas&SEARCH_IN_CONTAINER_TYPE_ID_1=1&SEARCH_IN_CONTAINER_TYPE_ID_3=1&SEARCH_IN_CONTAINER_TYPE_ID_2=1&SEARCH_IN_CONTAINER_TYPE_ID_4=1&VIEW_TYPE=0

Chrysorrhoas, qui signifie en grec “ courant (ou flux) d’or ”, est l’ancien nom de l’actuelle rivière Barada, en Syrie, qui naît dans le Lac Barada sur les monts Anti-Liban et constitue le principal cours d’eau qui baigne la capitale Damas.

Le long de l’histoire, sept canaux furent coupés à différents niveaux parallèlement à son lit principal pour dévier son cours, lesquels s’ouvrent en éventail lorsqu’ils atteignent Damas, irrigant une grande aire. Ce système créa dans le site de Damas l’oasis artificiel d’Al Ghuta, d’extrème fertilité, auquel cette ville de 4.000 ans doit sa prospérité.

Voici un site en anglais sur cette rivière :

http://en.wikipedia.org/wiki/Barada

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La légende de Cydnos

Les monnaies grecques et provinciales romaines des liens ci-dessous, de Tarse (Cilicie, Isaurie et Lycaonie), portent sur leurs avers soit les têtes à droite ou à gauche de Caracalla, Trajan, Trajan Dèce, de son épouse Herennia Etruscilla, Valérien I, Hadrien, Domitien, Crispine (l’épouse de Commode), Gordien III et Trébonien Galle, soit la couronne des Ciliaches avec les têtes de huit empereurs, et, sur les avers ou les revers, Tyché de Tarse portant une couronne murale, assise à droite ou à gauche sur un roc ou un trône, tenant des fleurs, des épis ou une palme dans sa main droite et, à ses pieds, le dieu-fleuve Cydnos nageant à droite ou à gauche, soit cette image à l’intérieur dun petit temple, soit Tyché assise sur un roc entre Hercule debout à gauche, Persée debout à droite, ou entre trois personifications non identifiées et le dieu-fleuve Cydnos nageant dessous, soit soit Zeus (Jupiter) avec sceptre dans sa main gauche, assis sur un trône à gauche, tenant dns sa main droite Tyché avec une couronne à droite, soit le dieu-fleuve demi couché à gauche.

http://www.acsearch.info/search.html?search=river-god+Kydnos&view_mode=1&cac=1&cng=1&fac=1#0

http://www.acsearch.info/search.html?search=Flussgott+Kydnos&view_mode=1&cac=1&cng=1&fac=1#0

http://rpc.ashmus.ox.ac.uk/search/icono/?provinces=any&stype=icono&design_group=1&design-0=314&step=3&next=Finish

D’après la mythologie, Cydnos était le dieu-fleuve du cours d’eau qui baigne la cité de Tarse, en Asie Mineure, connu aujourd’hui comme Berdan. Il était considéré petit-fils de Japet du côté maternel et était marié à la nymphe naïade Comaitho , fille du roi Ptérelaos . Comaitho fut l’amante d’Amphitryon, roi de Tirynthe , et lui donna le cheveu d’or de la tête du père de celui-ci, Alcée, d’où dépendait sa vie. Amphitryon la condamna à mort et elle fut transformée en fontaine, dont les eaux se mélangèrent à celles du Cydnos.

Cydnos eut un fils appelé Parthénios, qui établit une cité où ce fleuve atteint la mer, dans le site de l’actuelle Tarse, et lui donna le nom de Parthénia.

On dit que ce fleuve avait la propriété de soulager les douleurs de la goutte de ceux qui baignait les pieds dans ses eaux. Cependant, en lieu de cure, quelques grands personnages historiques eurent des très mauvaises conséquences à cause de lui . Alexandre le Grand, s’ayant baigné dans ses eaux en sueur, contracta une pneumonie dont il vint à mourir peu après en Syrie. Le califa Memun et l’empereur Frédéric Barberousse s’y noyèrent.

Quand la reine d’Égypte, Cléopatre , vint à Tarse pour faire sa célèbre visite à Marc Antoine , elle remonta le cours du Cydnos dans sa galère et débarqua près des belles chutes d’eau qui étaient alors au centre de la ville.