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La légende de CalchasLa monnaie grecque du lien ci-desous, de Chalcédonie (Bithynie), porte sur l’avers la tête de
Calchas à gauche, et, sur le revers, une roue à quatre rayons :
http://www.asiaminorcoins.com/gallery/displayimage.php?album=23&pid=199#top_display_mediaCalchas, descendant d'Apollon par son père Thestor, de Mycènes ou Mégare, avait reçu de son divin ancêtre le don de prophétie. Il avait pour sœurs Leucippe et Théoné. Il fut l'un des plus célèbres devins de la mythologie grecque, habile entre tous à prédire l'avenir dans le vol des oiseaux (ornithomancie).
Priam, roi de Troie
(voir mon post n.º 245,
La légende de Priam), l'avait envoyé consulter la Pythie de Delphes au sujet du devenir de son royaume. Le jour du sacrifice, il avait remarqué un serpent
montant en rampant le long d'un platane et dévorer avidement une couvée de huit oiselets ainsi que leur mère qui avait vaillamment tenté de les sauver
. C'est ainsi que
Calchas découvrit
la durée de la guerre et son issue. Choisissant le camp des vainqueurs,
Calchas offrit ses services aux grecs dont il fut le devin attitré. Afin d'obtenir les vents favorables, il conseilla le sacrifice d'Iphigénie
pour apaiser la colère d'Artémis
et pour favoriser le départ de la flotte.
Il prédit aussi que la guerre ne serait pas gagnée sans l'aide d'Achille (voir mon post n.º 371,
La légende d’Achille), plus tard avec celle de Philoctète (voir mon post n. 72,
La légende de Philoctète), possesseur de l'arc d'Héraclès (voir mon post n.º 390,
La légende d’Héraclès (Hercule))
et de Télèphe (voir mon post n.º 12,
La légende de Télèphe).
Lorsque la peste ravagea le camp des Grecs,
Calchas révéla qu'elle avait été envoyée par Apollon, furieux :grr1:qu'Agamemnon
refuse de rendre Chryséis
à son père Chrysès
, prêtre d'Apollon (voir mon post n.º 90, sur
La légende de Chrysès et Chryséis (Astynomé)). Il inspira également aux Grecs l'idée de construire le fameux cheval de Troie. Il refusa de revenir en Grèce avec la flotte car il la savait condamnée au naufrage, et se rétira à Colophon.
En rencontrant Mopsos dans le bois d’Apollon Clarien, à Claros (voir mon post n.º 152,
La légende de Mopsos),
Calchas scella son destin : il voulut prouver qu'il était plus fin devin que lui, il lui demanda, en désignant un figuier sauvage, de prédire combien de fruits il donnerait. Mopsos répondit qu'il y aurait dix mille figues plus un boisseau et qu'il resterait ensuite une seule figue. La cueillette faite, la prévision se révéla tout à fait exacte.
Mopsos à son tour, désigna une truie et demanda le jour de sa mise bas et le nombre de petits de chaque sexe qui naîtraient ;
Calchas répondit qu'il y aurait dans neuf jours huit porcelets et aucune truie
mais Mopsos le contredit aussitôt
en affirmant que ce serait le lendemain à midi qu'elle mettrait bas deux truies et un porcelet ; ce qui se révéla absolument correct
. Ayant trouvé devin plus habile que lui,
Calchas en mourut de dépit (comme il l'avait d'ailleurs prévu).
Dans une autre version Mopsos aurait vu
Calchas planter une vigne et lui aurait prédit qu'il ne vivrait pas assez pour en boire le vin. Or la vigne produisit du vin et
Calchas invita Mopsos à venir le goûter et assister à son triomphe. Mopsos répéta sa prédiction et
Calchas éclata de rire si fort qu'il en mourut. Il fut enterré près de Colophon.
André Alciat dédia l'emblème 131,
Ex arduis perpetuum nomen, de son
Livret des Emblèmes, à la prophétie de
Calchas sur la duration de la guerre de Troie, dont voici quelques versions en vieux français :
Nom perpetuel des choses
difficiles.Ce qui doit durer a tousjours,
Et par gloire estre pardurable,
Ne peult venir en peu de jours,
Ains fault labeur contollerable.
Calchas en veist loeuvre admirable,
Es oyseaulx dung dragon mengez,
Au temps que par guerre incurable,
Les Troyens furent assiegez.
Des choses haultes, renom-
mée perpetuelle.Ung passerel dessus ung plane mit
Dix passereaulx : mais ung serpent les vit,
Qui tout mangea, en sa gorge mortelle,
Puys devint pierre, & digne de mort telle.
Des hautes entreprinses, renom
perpetuel.Le Moineau avoit faict son nid commodément
Sur un arbre bien haut, & assez seurement
Ses petits, neuf en nombre, avoit en sauvegarde
Hebergez en ce lieu : mais un serpent regarde
Ce mesnage d’oiseau, que tous il engloutit
Avec la mere mesme, en saoulant l’appetit,
Et puis pierre devint, de telle mort tresdigne.
C’est qu’un faict ne se rend memorable & insigne
Sans beaucoup travailler, & prend assez long cours,
Mais son renom aussi durera pour tousjours.
Voici des liens sur cette légende :
http://mythologica.fr/grec/calchas.htmhttp://www.mythindex.com/greek-mythology/C/Calchas.html (en anglais)
http://www.maicar.com/GML/Calchas.html (en anglais)