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| Le moustique en Elymaïde | |
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+16afface Bruno PYL Guigui alwin1 lysander Denis Antonivs Le professeur Brrr larverne Emblémiste siècle II Chut Désidérivs BRUTUS dynamosquito 20 participants | |
Auteur | Message |
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BRUTUS AVGVSTVS
Age : 61 Localisation : Bourgogne nord Date d'inscription : 07/10/2009
| Sujet: Re: Le moustique en Elymaïde Jeu 12 Déc - 18:22 | |
| C'est un dialogue des petits vieux du Muppet show , extrait de la version québécoise ......??? | |
| | | dynamosquito Prefet de l'Vrbs
Age : 58 Localisation : Deux-Sèvres Date d'inscription : 09/04/2011
| Sujet: Re: Le moustique en Elymaïde Jeu 12 Déc - 19:52 | |
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| | | Désidérivs Prefet de l'Vrbs
Age : 70 Localisation : De retour à Parissis. Date d'inscription : 14/12/2008
| Sujet: Re: Le moustique en Elymaïde Jeu 12 Déc - 20:59 | |
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| | | siècle II Prefet de l'Vrbs
Age : 68 Localisation : BELGIQUE EBURONES Date d'inscription : 22/09/2011
| Sujet: Re: Le moustique en Elymaïde Jeu 12 Déc - 21:02 | |
| Hum cela vole bas par ici | |
| | | Désidérivs Prefet de l'Vrbs
Age : 70 Localisation : De retour à Parissis. Date d'inscription : 14/12/2008
| Sujet: Re: Le moustique en Elymaïde Ven 13 Déc - 18:31 | |
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| | | BRUTUS AVGVSTVS
Age : 61 Localisation : Bourgogne nord Date d'inscription : 07/10/2009
| Sujet: Re: Le moustique en Elymaïde Ven 13 Déc - 23:15 | |
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| | | dynamosquito Prefet de l'Vrbs
Age : 58 Localisation : Deux-Sèvres Date d'inscription : 09/04/2011
| Sujet: Re: Le moustique en Elymaïde Jeu 9 Jan - 18:57 | |
| les bronzes Elyméens sont souvent en mauvais état, et celui ci n'échappe pas à la règle... Tétradrachme de bronze, roi Arsacide incertain, type Van't Haaf 10.4 1-1 14,7g pour 25/27mm Avers: buste du roi à gauche, longue barbe bouclée, chignon à l'arrière. Diadème serré à 2 bandes fines et 1 tombant postérieur. Derrière le buste : ancre à 2 barres horizontales surmontée d'un croissant centré par un point. Grènetis simple en chapelet de points incomplet.Revers: (dégradé et partiellement effacé, presque illisible) buste à gauche au style dégénéré entouré d’une légende araméenne dégénérée illisible | |
| | | Enez35 COS II
Age : 69 Localisation : 35 Date d'inscription : 20/04/2012
| Sujet: Re: Le moustique en Elymaïde Jeu 9 Jan - 20:06 | |
| Oui c'est vrai que c'est bien illisible au revers ! | |
| | | dynamosquito Prefet de l'Vrbs
Age : 58 Localisation : Deux-Sèvres Date d'inscription : 09/04/2011
| Sujet: Re: Le moustique en Elymaïde Mar 7 Mai - 0:01 | |
| Au commencement, il y avait l’Elam... Le royaume élamite, est un royaume plurimillénaire qui du IVème millénaire au VIIème siècle avant JC se situe à la partie occidentale de l’Iran actuel, sur les monts Zagros depuis la plaine de Susiane au Nord, qui borde l’Est de la basse-Mésopotamie, jusqu’au Fars au Sud. Sa topographie correspond grossièrement à la province iranienne actuelle du Khuzestan. Topographie de l’Elymaïde Elymaïde (Elymaïs), est en fait le nom donné par les auteurs classiques à l’Elam. Un abus de langage courant le voit surtout utilisé pour parler d’une période hélénistique puis parthique ayant duré 3 siècles, période qui correspond à des émissions monétaires territorialement spécifiques et indépendantes des empires voisins Séleucide et Arsacide. L’Elam s’organise autour de grandes cités situées en plaine fertile : Suse, Dur Untash Napirisha (Tchogha Zanbil au Khuzestan), Kabnak (Haft Tappeh, au Khuzestan) ; ou au piémont des Zagros Ayapir (Izeh, au Khuzestan), Anshan (Tell-i Malyan, en Fars). Moins connu que ses voisins occidentaux tels Sumer et Akkad, il lègue pourtant une langue qui reste longtemps en usage dans l’empire Perse, d’innombrables textes cunéiformes, d’impressionnants monuments comme Tchogha Zanbil - plus grande ziggurat connue encore debout, ou encore d’innombrables reliefs rupestres. Dur Untash Napirisha (Cité du roi Untash Napirisha, à Tchogha Zanbil et inscriptions cunéiformes en élamite sur briques d’argiles crues formant des km de texte tout autour des murs de la ziggurat Relief rupestre de Shikaft-e Salman I (la grotte de Salomon) à Izeh, Khuzestan : roi Hanni avec son fils et sa reine, 7ème siècle BCE Relief rupestre de Kul-e Farah I à Izeh, Khuzestan : scène votive du roi Hanni avec inscriptions, 7ème siècle BCE Reliefs rupestres de Kul-e Farah III et IV à Izeh, Khuzestan : scènes sacrificielles avec prêtre et processions de fidèles Relief rupestres de Kurangun à Fahlian, Fars : scènes religieuse d’ofrandes au dieu Inshushinak et à la déesse Napirisha prenant forme humaine trônante avec prêtres et processions de fidèles L’Elam, puissant voisin des royaumes mésopotamiens avec lesquels il entre souvent en conflit, s’effondre en – 646 après le sac de Suse par Assurbanipal. L’Elam est alors divisé en multiples petits royaumes, dont le plus puissant se situe en Fars : l’Anshan. Au VIème siècle avant JC, le roi d’Anshan et de Fars, un certain Cyrus II, se révolte contre son suzerain Mède et entreprend la conquête foudroyante de ce qui devient en quelques années le gigantesque empire Perse Achéménide. L’Elam est alors une des nations assujetties au grand roi des rois, et le reste jusqu’à la chute de l’empire en -331, consécutive à l’invasion macédonienne menée par Alexandre. L’Elam passe alors sous domination grecque et est soumis aux Séleucides. La domination grecque sur l’Elam commence à se fissurer en -187, quand Antiochos III est tué par les élyméens rendus furieux par sa tentative de piller le temple de Bel. Auparavant, le Séleucide avait essuyé une défaite cuisante face aux romains en Asie mineure. Condamné à abandonner des territoires à ses vainqueurs et à leur payer un lourd tribut, sa trésorerie était au plus bas, et il avait entrepris un raid afin de faire main basse sur les richesses du temple. 20 ans plus tard, son fils, Antiochos IV entreprend également une campagne visant à restaurer les finances impériales. Attaquant l’Elam, il vise à s’approprier les richesses d’un temple d’Artémis, et essuie là aussi une défaite face à la révolte des locaux. Il est tué peu après en Médie. Les Séleucides gardent néanmoins autorité sur l’Elam, mais celle-ci est ultimement fragilisée par une guerre de succession portant finalement Alexandre Balas au pouvoir après sa victoire contre Démétrios Ier. Profitant de la faiblesse de l’empire Séleucide, le Parthe Mithridates I capture la Médie, au Nord de l’Elam, tandis qu’un prince local, Kamnaskires Soter, affranchit l’Elam de la domination grecque. Kamnaskires Soter prend Suse pour capitale et crée le royaume d’Elymmaïde, dont l’étendue correspond globalement à celle de l’ancien Elam, et dont l’histoire est indissociable de celle de l’empire Parthe. Il semble que l’Elymaïde ait joui d’un degré variable d’indépendance, vis à vis des pouvoirs grec et parthe. Le royaume est constamment impliqué dans la lutte que se livrent ses puissants voisins, s’alliant de façon variable aux uns ou aux autres, ce qui se traduit par des frontières très mouvantes et un pouvoir Kamnaskiride très instable. A plusieurs reprises, Suse est capturée puis perdue, capitale toujours éphémère. La cour est alors déplacée, au gré des évènements. Au cours des interrègnes, le pouvoir est occupé par les Séleucides, les Arsacides, ou des usurpateurs. Ainsi, Kamnasires Soter est-il chassé de Suse par Démétrios II en -145. Les graveurs restent à Suse, et les monnaies issues par Kamnaskires I se dégradent. Suse est régie par démétrios III, puis, après son retrait, par Okkonapses (-144-143), un usurpateur. Suse est ensuite reprise par Kamnaskires Nicéphoros, dont il est maintenant admis qu’il s’agit bien du même souverain que Soter, battant monnaie sous un nouvel épithète. La bonne qualité des émissions Nicéphoriennes témoigne du retour des frappes à Suse. l’Elymaïde est alors assez puissante pour opérer un raid en Babylonie. A partir de -140, la situation est chaotique. L’empire Parthe monte en puissance, et Mithridates I envahit le royaume ayant eu tort de Soutenir Démétrios II. Suse est parthe et le reste 2 ans gouvernée par Phraates, fils de Mithradates I et vice-roi. Les Elyméens alliés à la Characène se révoltent en -138 et Tigraios se saisit du pouvoir susien. L’Elymaïde attaque encore la Babylonie, mais est ultimement défaite par les parthes en – 133. Ces derniers occupent l’Elymaïde jusqu’en -129 quand Dareios, prince local usurpe le trône pendant 1 an. Le monnayage élyméen disparaît ensuite pendant 50 ans : l’usage exclusif de monnaies parthes montre que durant cette période, l’Elymaïde est sous domination totale de l’empire Arsacide. Il faudra plusieurs décennies pour que les élyméens reprennent le contrôle du pays. Une nouvelle dynastie apparaît, dite Kamnaskiride tardive, qui établissant sa capitale à Séleucie sur Hédyphon , recommence à y battre monnaie en -82. Un souverain, Kamnaskires III, bat alors monnaie sur laquelle il est représenté en compagnie de sa reine, Anzaze. Il s’agit d’une des rares émissions monétaires iraniennes montrant une reine : il faudra attendre les Sassanides Bahram II pour revoir ce fait, puis Buran. Suivront Kamnaskires IV, et Kamnaskires V. A partir de -55, des princes Arsacides se saisissent du pouvoir élyméen, et le garderont jusqu’en 224 quand l’empire parthe s’effondre lors de la révolte Sassanide menée par Ardéchir. Au cours de cette longue période, l’Elymaïde quoiqu’indépendante, est clairement un état client des parthes, auxquels elle est vassalisée. L’influence culturelle parthe est de plus en plus perceptible dans l’art pictural élyméen. Aux représentations clairement hellénisées des émissions monétaires Kamnaskirides succèdent des iconographies parthisées dont la facture reste très provinciale, voire rudimentaire. Cette transition est également visible sur les reliefs rupestres, particulièrement à Hung-eAjdar où elle revêt un contraste brutal. Le relief, initialement interprété par Vanden Berghe comme une victoire de mithridates I de Parthie contre des princes élyméens, est gravé sur un roc isolé aux alentours d’Izeh, ancienne cité élamite Ayapir. Il faisait alors partie d’un ensemble ouvert à vocation probablement religieuse. Sa partie gauche montre une scène équestre triomphale clairement héllénisée, dynamique. Sa partie droite montre au contraire une scène clairement partho-élyméenne, statique, peu en relief, et frontale. Une mission italo-iranienne l’a réinvestiguée récemment, s’aidant d’une analyse contextuelle du site et de relevés scannérisés au laser. Ses conclusions sont claires : la scène équestre date de l’ère Kamnaskiride tardive et représente soit Kamnaskires IV soit Kamnaskires V, tandis que la scène de droite qui montre des princes locaux est postérieure et date de l’ère Arsacide d’Elymaïde. Cette dernière est parfaitement conforme à la facture d’autres reliefs Arsacides élyméens tels que l’on en trouve à Tang-e Sarvak (Behbehan, Khuzestan). NB : voir en 1ère et 2ème pages de ce fil les photos de ma visite de ce site. Autre élément de transition caractéristique de cette période, le grec est rapidement abandonné pour l’araméen puis le pahlavi-parthe sur les légendes monétaires et autres inscriptions. Relief rupestre élyméen de Hung-e Ajdar à Izeh, Khuzestan : scène équestre Kamnaskiride tardive à gauche et Arsacide d’Elymaïde à droite montrant aigles et princes élyméens. Détail du buste du roi élyméen Kamnaskires IV ou Kamnaskires V Et puisqu’il s’agit d’un forum numismatique, il faut aussi montrer des monnaies. Voici donc une des plus belles pièces que j’ai eu le plaisir d’acquérir : Tétradrachme du royaume Elyméen, dynastie Kamnaskiride tardive, Kamnaskires V (54 BCE – 33 BCE), type Van’t Haaff 9.1 1-5A. 12,92g pour 26mm, Axe des coins 0h. L’avers montre le buste hellénisé du roi à droite, portant une barbe fine et longue, ceint d’un diadème à 2 bandes fines et 2 tombants postérieurs. Ses bijoux consistent en une boucle d’oreille, et une torque à quadruple révolution. Le manteau est richement brodé et perlé. A l’arrière du buste, une étoile au-dessus d’une ancre peu marquée signature de l’atelier de Séleucie sur Hédyphon, et dont le style caractérise le règne Kamnaskires V. Un grènetis simple incomplet entoure le tout. Le revers montre un buste barbu à gauche, également diadémé, qui pourrait être une représentation de Belos, ou, par analogie avec les monnayages contemporains de Perside plus au Sud, pourrait représenter le père du Souverain. Devant le Buste, monogramme non décrit par Van’t Haaf. Légende grecque dégradée BAΣIΛEΩΣ KAMNAΣKIPOY TOY EΓ BAΣIΛEΩΣ KAMNAΣKIPOY soit « roi Kamnaskires petit-fils du roi Kamnaskires » En exergue, date rétrograde ΖΟΣ = 277 de l’ère séleucide soit 36 BCE. A propos du monogramme : Van’t Haaff distingue 3 types de monogrammes pour ce souverain, dont le monogramme 18 . et le 19 . , finalement assez proches. Le monogramme . présent sur cette monnaie semble ne pas être une variant du 19, mais plutôt un 19 qui aurait été mieux gravé et frappé puis serait resté bien lisible, car en bon état, permettant de voir que le point figuré par Van’t Haaf occupant l’angle supérieur droit du monogramme est en fait un croissant. Considérant les nombreuses nouvelles monnaies Kamnaskirides tardives arrivées sur le marché ces dernières années, on peut sans se tromper postuler que le monogramme 18 est en fait une ébauche incomplète du 19, ou un 19 partiellement effacé, les différences n’étant liées qu’aux qualités de gravure et de frappe et de conservation. Le monogramme 20, est quant à lui effectivement différent des 18 et 19. Van’t Haaf émet l’hypothèse en se basant sur des monnaies datées et lisibles que l’usage de ces monogrammes est lié à la date de frappe de la monnaie. Elles ne sont clairement pas une marque d’Atelier, les ateliers de Suse et de Séleucie sur Hédyphon se distinguent par d’autres symboles comme bustes équins ou ancres. Ni Assar ni Rezakhani ne se penchent sur le sujet. L’arrivée massive ces dernières années sur le net d’images de monnaies Kamnaskirides tardives au gré des ventes me permet de douter du lien entre date d’émission et monogrammes. Chaque monogramme se voit sur des monnaies de dates aussi diverses que distantes. De façon intuitive et donc très incertaine, mon (très humble) avis est que ces monogrammes sont une signature d’artiste graveur. L’argument est subjectif, mais l’observation des monnaies monogrammées versus les autres me laisse penser qu’elles portent un style propre avec notamment un portrait mieux maîtrisé et surtout gravé plus finement au revers comme à l’avers. Il y a fort à parier que l’irruption du numérique dans la numismatique permette un jour d’étudier les monnaies sous un nouveau jour : des logiciels de reconnaissance devraient permettre un jour la reconnaissance de groupes d’erreur, de techniques, ou de tendances stylistiques dans certaines monnaies. Ceci permettrait certainement d’attribuer des frappes à des ateliers ou groupes d’ateliers, voire à des artistes graveurs. La chose a déjà été proposée sur des reliefs sassanides, qui avait conclu à l’existence d’écoles différentes de sculpture. Nul doute que le débat sur les monogrammes avancerait, quelle que soit la réponse de telles études. Iconographie :Toutes les photos utilisées ont été prises par votre serviteur. Certaines ont déjà fait l’objet de publications sur le net dont Wikipedia et Wikimedia commons. D’autres ont fait l’objet de publications plus sérieuses : Religion et Histoire, articles ou travaux universitaires d’archéologues tel Elizabeth Carter ou historiens de l’art comme Ababola Soudavar, voire d’exposition : musée de Wichita. Je les ai voulues libres de droit, croyant dur comme fer au partage libre de connaissance. Seule ombre au tableau, l’une a été utilisée dans une de ses versions noir et blanc sur un site peu recommandable : Parthika.fr dont je sens que la page dédiée à l’histoire parthe va changer d’illustration eu égard aux nouvelles attributions… Sources : Khodadad Rezakhani. Arsacid, Elymaean and Persid coinage. In the oxford Handbook of Ancient Iran 2013. 766-777. Khodadad Rezakhani.Elymais, p 223-231. In Numismatic Art of Persia, The Sunrise Collection. Part I : Ancient – 650 BC to AD 650. Bradley R. Nelson. Lancaster/London 2011. GRF Assar. History and coinage of Elymais During 150/149-122 BC. Name-ye Iran-e Bastan 4/2 (2004-5) : 27-91. Louis Vanden Berghe. Reliefs rupestres de l’Iran ancien. Musées royaux d’art et d’histoire. Bruxelles, 1984, 208pp. PA Van’t Haaf. Catalogue of Elymaean Coinage, ca 147BC-AD 228. Lancaster, Penn. London 2007. 167pp. Vito Messina. A New Proposal for identifying the Kings Represented on the Hung-e Azhdar Rock relief. Iranica Antiqua 49 (2014) : 331-345. Vito Messina, Jafar Mehr Khian. Ricognizione dei rilievi partici d’Elimaide. La piana di Izeh-Malamir. Vicino & Medio-oriente XV (2011). 215-231.[/b][/b]
Dernière édition par dynamosquito le Dim 6 Sep - 0:16, édité 4 fois | |
| | | alwin1 modérateur
Date d'inscription : 25/08/2007
| Sujet: Re: Le moustique en Elymaïde Mar 7 Mai - 3:23 | |
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| | | BRUTUS AVGVSTVS
Age : 61 Localisation : Bourgogne nord Date d'inscription : 07/10/2009
| Sujet: Re: Le moustique en Elymaïde Mar 7 Mai - 8:08 | |
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| | | dynamosquito Prefet de l'Vrbs
Age : 58 Localisation : Deux-Sèvres Date d'inscription : 09/04/2011
| Sujet: Re: Le moustique en Elymaïde Mar 7 Mai - 22:42 | |
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| | | dynamosquito Prefet de l'Vrbs
Age : 58 Localisation : Deux-Sèvres Date d'inscription : 09/04/2011
| Sujet: Re: Le moustique en Elymaïde Mar 7 Mai - 22:43 | |
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| | | alwin1 modérateur
Date d'inscription : 25/08/2007
| Sujet: Re: Le moustique en Elymaïde Mer 8 Mai - 3:38 | |
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| | | Potator II modérateur
Age : 64 Localisation : Entre Rome et la Dombes Date d'inscription : 15/02/2008
| Sujet: Re: Le moustique en Elymaïde Mer 8 Mai - 18:37 | |
| Pfiou ! Ca c'est du post de haut niveau Moustique ! Merci du partage ! _________________ | |
| | | dynamosquito Prefet de l'Vrbs
Age : 58 Localisation : Deux-Sèvres Date d'inscription : 09/04/2011
| Sujet: Re: Le moustique en Elymaïde Mer 4 Mar - 21:11 | |
| Il y avais presqu'un an que j'avais posté mon premier tétra argentique élyméen, ce qui avait occasionné le long laïus ci-dessus. La vision d'un autre tétradrachme d'un couple royal emblématique m'a fait fourrer le nez en Elymaïde (bravant ainsi tous coronavirus, armé seulement d'un flacon de gel hydroalcoolique et d'un masque FFP2 d'une bouteille de tequila anejo et d'un Montecristo N°5), et ainsi obtenir la monnaie tant rêvée et convoitée. Tétradrachme du royaume Elyméen, dynastie Kamnaskiride tardive, Kamnaskires III (82/81 BCE – 73/72 BCE), type Van’t Haaff 7.1 1-4a. Atelier de Séleucie sur Hédyphon, 16,2g pour 27mm, Axe des coins 1h.
L’avers montre les bustes hellénisés à droite du roi et de la reine. Au premier plan, buste du roi portant une barbe fine et longue, front ceint d’un diadème à 2 bandes fines et 2 tombants postérieurs. Ses bijoux consistent en une boucle d’oreille, et une torque à quadruple révolution. Au second plan et en représentation isocéphale, buste de la reine portant un collier, front ceint d’un diadème et d’une stéphané, coiffée d’un chignon. Le couple royal arbore des manteaux richement brodés et perlés. A l’arrière des bustes, l’ancre signe l’atelier de Séleucie sur Hédyphon. Un grènetis simple incomplet entoure le tout. Le revers montre Zeus-Nicéphore trônant à droite, tenant à bout de bras Tyché qui lui présente un diadème. Légende grecque dégradée en 4 lignes IΛCIΛEΩC KΛMNΛCKIIOY KΛI IΛCIΛICCHC ΛNZΛZHC soit « roi Kamnaskires reine Anzaze » En exergue, date ΓΛΣ = 233 de l’ère séleucide soit 80/79 BCE.
Dernière édition par dynamosquito le Jeu 12 Mar - 10:52, édité 5 fois | |
| | | BRUTUS AVGVSTVS
Age : 61 Localisation : Bourgogne nord Date d'inscription : 07/10/2009
| Sujet: Re: Le moustique en Elymaïde Mer 4 Mar - 21:31 | |
| Superbe, ça "claque" la vie de sa mère....!!! Hédiphon-phon-phon les petits marionettes...!! | |
| | | Maximianus Herculius Prefet de l'Vrbs
Age : 40 Date d'inscription : 23/04/2014
| Sujet: Re: Le moustique en Elymaïde Mer 4 Mar - 22:51 | |
| Wahou, quel avers!!! 🤩 | |
| | | dynamosquito Prefet de l'Vrbs
Age : 58 Localisation : Deux-Sèvres Date d'inscription : 09/04/2011
| Sujet: Re: Le moustique en Elymaïde Jeu 5 Mar - 0:46 | |
| Merci les amis Perso, moi c’est plutôt le revers qui m’interpelle : Zeus-Nicéphore donne l’impression de péter une forme de césarisé! À noter que le dit Zeus est aussi bien qualifié de Zeus-Nicéphore que de Zeus-Belos. Dans les 2 cas il y a des calembours brutussiens qui s’évoquent | |
| | | alwin1 modérateur
Date d'inscription : 25/08/2007
| Sujet: Re: Le moustique en Elymaïde Jeu 5 Mar - 2:34 | |
| Cette monnaie c'est le jackpot ! Du point de vue esthétique elle est bien plus sympa que la plupart de celles qui sont passées ces deux dernières années, pourtant souvent à des tarifs stratosphériques. Cerise sur le mac-do le nom de la reine crève l'écran Et pour le côté historique une date lisible est un plus indéniable. Pile poil au moment de l'émission de ce tétradrachme, Mithradates III et Orodes Ier se tiraient la bourre pour définir lequel des deux était le plus tiaré.(1) Environ trois ans plus tard Orodes Ier, le gagnant, sans doute jaloux des trop beaux tétradrachmes de Kamnaskires III (on le comprend), est allé lui apprendre qui qu'c'était le chef, non mais. Et il a fait le cacou au retour en mettant sur ses monnaies l'ancre qu'il avait piquée là-bas en loucedé.(2) Si avec ça Academia.edu ne m'ouvre pas ses portes en grand je rends mon tablier. _________________ | |
| | | dynamosquito Prefet de l'Vrbs
Age : 58 Localisation : Deux-Sèvres Date d'inscription : 09/04/2011
| Sujet: Re: Le moustique en Elymaïde Jeu 5 Mar - 13:03 | |
| Grazie Al J’ai fort heureusement remporté l’enchère sur celle-ci au prix de base (nettement moins stratosphérique que d’habitude), mais me suis couché sur l’autre certes un tout petit peu moins lisible que je t’avais montré, celle à la contremarque. Un Loulou musclé l’avait en ligne et était manifestement prêt à tout... Mais bon, la mienne est plus qu’une consolation et est de plus mieux lisible. Merci pour le contexte parthe, c’est intéressant de voir que les signatures d’atelier témoignent des mouvements de conquête et portent d’elles-mêmes le message politique signifiant l’extension du pouvoir. L’ancre de Séleucie sur Hédyphon ou l’ancre Susienne deviennent alors les équivalents des titres romains type Germanicus ou Parthicus (ce dernier étant aussi fictif que certains emplois d’attaché parlementaire). | |
| | | alwin1 modérateur
Date d'inscription : 25/08/2007
| Sujet: Re: Le moustique en Elymaïde Jeu 5 Mar - 13:46 | |
| _________________ | |
| | | dynamosquito Prefet de l'Vrbs
Age : 58 Localisation : Deux-Sèvres Date d'inscription : 09/04/2011
| Sujet: Re: Le moustique en Elymaïde Jeu 5 Mar - 18:05 | |
| Oui je l’ai vue, elle est splendide et ce d’autant plus que la Nikè a un je ne sais quoi de parthic fashion... Mon avis est que le prix ne restera pas là, mais je peux me tromper | |
| | | Brennos COS VII
Age : 53 Date d'inscription : 27/02/2012
| Sujet: Re: Le moustique en Elymaïde Jeu 5 Mar - 22:33 | |
| Diantre ce post m'avait échappé ! Bravo pour les monnaies et un grand merci pour ton exposé historique et géographique | |
| | | dynamosquito Prefet de l'Vrbs
Age : 58 Localisation : Deux-Sèvres Date d'inscription : 09/04/2011
| Sujet: Re: Le moustique en Elymaïde Lun 19 Oct - 14:13 | |
| Tétradrachme de billon du royaume Elyméen, dynastie Arsacide, Roi Arsacide incertain (fin du 1er siècle BCE – début du 2ème siècle CE), type Van’t Haaff 10.2 1-1. 15,28g pour 19mm, Axe des coins 0h. L’avers montre le buste du roi à gauche, portant une barbe longue et bouclée, ceint d’un diadème à 2 bandes fines et 2 tombants postérieurs, et cheveux attachés avec un long chignon en arrière. Ses bijoux consistent en une boucle d’oreille, et une torque à quadruple révolution. Le manteau est brodé. A l’arrière du buste, une rosette au-dessus d’une ancre à 2 barres horizontales, signature habituelle de l’atelier de Séleucie sur Hédyphon. Un grènetis simple incomplet entoure le tout.
Le revers montre un buste de facture rudimentaire, barbu, à gauche, qui pourrait être une représentation de Belos, ou, par analogie avec les monnayages de Perside plus au Sud, pourrait représenter le père du Souverain. Légende dégradée illisible, absence de date en exergue.
Les monnayages attribués à la dynastie Arsacide du royaume élyméen posent de nombreux problèmes historico-numismatiques. Plusieurs chronologies sont proposées par différents auteurs, tous s’accordent à dire qu’à la fin du 1er siècle BCE, le pouvoir change de main : l’influence Parthe devient une véritable tutelle, et après Kamnaskires V, la dynastie Kamnaskiride tardive perd le pouvoir au profit de princes Arsacides membres de la famille royale, dont l’identité n’est pas toujours déterminée. Les émissions se succèdent pendant un peu plus d’un siècle, et les monnayages changent complètement. Les tétradrachmes sont rapidement abandonnés pour des drachmes, l’héllénisation des portraits royaux disparaît, et l’iconographie s’iranise nettement au fur et à mesure que l’inspiration des monnayages par ceux de Kamnaskires V s’évanouit. De même, des changements métalliques ont lieux qui voient brutalement disparaître l’argent et le billon, au profit d’émissions uniquement en bronze. On peut voir dans ce changement de métal la diminution des richesse d’une province jusqu’ici à la croisée des routes commerciales, les voies marchandes impériales Parthes unissant l’Ouest à l’Est se déplacent plus au Nord comme le montre les écrits hélas fragmentaires du voyageur et géographe contemporain Isidore de Charax « Étapes parthes, Journée en Parthie, Description du monde ». Une autre hypothèse bien plus probable compte tenu de la rapidité du changement peut-être la confiscation Arsacide des ressources en argent, n’autorisant en Elam que les émissions de bronze à fin économiques locales, témoignant du contrôle presque absolu de la province par l’empire. Il est frappant de voir que sur la même période, le royaume de Perside situé au Sud, en Fars, également sous influence parthe, semble lui jouir du maintien d’une indépendance relative et continue, lui, ses émissions d’argent.
La présente monnaie est particulièrement intéressante car ornée d’un portrait d’avers encore fin, elle correspond probablement à une des premières émissions Arsacides en Elam. Un autre élément qui corroborerait cette hypothèse est une particularité inédite pour ce monnayage : elle est frappée sur un flan de billon, au lieu du bronze habituel, ce qui soit dit en passant explique son état de conservation inhabituellement bon. La persistance de la signature habituelle de l’atelier de Séleucie sur Hédyphon sur ces tétras n’est généralement pas considérée sur les bronzes comme témoignant d’une activité maintenue sur ce site, et l’atelier est dit « incertain ». Mais Il est très possible que l’utilisation de billon signe dans ce cas une des toutes dernières frappes de Séleucie sur Hédyphon. | |
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