MONNAIES DE LEGENDES (EMBLEMISTE)

506

La légende du Palankaios

Les monnaies grecques des liens ci-dessous, d’Agyrium, Sicile, portent sur l’avers la tête jeune d’Héraklès (Hercule) à droite ou à gauche, nue ou portant la léontée, et, sur le revers, le protomé d’un taureau androcéphale à droite ou à gauche, représentant possiblement le dieu-fleuve Palankaios :

http://it.wikipedia.org/wiki/File:Calciati_06.1.jpg

http://www.acsearch.info/search.html?search=Palangkaios&view_mode=1&en=1&de=1&fr=1&it=1&es=1&ol=1&sort=&c=&a=&l=#0

Agyrium pour les Grecs, Agyrium pour les Romains, et actuellement Agira, dans la province d’Enna,  fut une grande cité de l’intérieur de la Sicile, d’abord sicule et ensuite grecque, située sur une colline escarpée, presque à mi-chemin entre Enna et Centuripae. Elle fut le berceau de Diodore de Sicile (Ier siècle av. J.-C.)   .

D’après la mythologie, en cette cité Héraclès   , lors de ses déplacements en Sicile amenant le troupeau de Géryon, fut reçu avec des honneurs divins et, jusqu’à une période avancée, le héros lui-même, son compagnon Iolaos et Géryon y continuèrent à être vénérés    (voir le post N.º 400, Les douze travaux d’Héraclès (Hercule) – 10) Le troupeau de Géryon, dans cette série). Héraclès y aurait créé les téménos d’Iolaos et de Géryon et du lac proche.

Elle fut gouvernée par des tyrans, dont un, Agyris, fut le plus puissant gouvernant de la Sicile centrale. Il fut contemporain de Dénis le Vieux et les deux ensemble réussirent à résister aux forces carthaginoises commandées par Magone qui envahirent le territoire d’Agyrion en 392 av. J.-C.

Agyrion ne devint cité grecque qu’en 339 av. J.-C., quand le corinthien Timoléon chassa le dernier tyran et y établit une colonie de 10.000 et construisit des magnifiques édifications   .

Vers la moitié du Ve siècle av. J.-C. furent frappées à Agyrion quelques unes des premières monnaies de bronze, qui donc représentent un des premiers exemples de monnaies fiduciaires, c’est-à-dire dont la valeur n’était pas déterminée par le métal contenu.

On attribue au Ve siècle av. J.-C. la première monnaie d’Agyrion. Il s’agit d’une monnaie de bronze qui porte sur l’avers un aigle aux ailes fermées et sur le revers une roue et la légende ΑΓΥΡΙΝΑΙ (Agurinai). Ensuite fut frappée la monnaie présentée dans les liens ci-dessus, ayant sur le revers la légende ΠΑΛΑΓΚΑΙΟΣ (Palankaios). Le numismate anglais Barclay Vincent Head supposa qu’il s’agissait du nom d’une rivière, hypothèse appuyée par la présence du taureau aux traits humains, une représentation habituelle de rivières sur les monnaies grecques . Cependant, cette théorie est actuellement mise en discussion   .

Voici un lien en italien sur cette cité :

http://it.wikipedia.org/wiki/Agyrion

507

La légende de Sosipolis

La monnaie des liens ci-dessous, de Gela, Sicile, porte sur l’avers un quadrige lent conduit par um cocher, ayant au dessus Niké volant à droite pour couronner les chevaux, et, sur le revers, le protomé d’un taureau androcéphale à droite représentant le dieu-fleuve Gelas en train d’être couronné par une figure féminine debout de face devant lui, représentant possiblement la nymphe Sosipolis, comme suggéré par la légende rétrograde ΣΟΣΙΠΟΛΙΣ .  

http://www.acsearch.info/record.html?id=424552

http://www.acsearch.info/record.html?id=7642

http://www.acsearch.info/record.html?id=93049

http://www.acsearch.info/record.html?id=49775

http://www.acsearch.info/record.html?id=125962

D’après les fiches de cette monnaie, les tétradrachms du type “ Sosipolis ” sont peut-être les plus célèbres monnaies de Gela. L’identité de la nymphe ou déesse qui couronne le taureau d’une couronne de laurier n’est pas connue avec certitude   , si bien on sait que son nom ou titre est Sosipolis (“ sauveur de la cité ”), puisqu’il est inscrit dans le champ. Comme Jenkins indique dans son étude du monnayage de Gela, cette inscription doit se référer à une femme, car il y a des monnaies d’or frappées quelque temps après à Gela qui montrent la tête d’une femme accompagnée de la même inscription (voir ci-dessous). On a fait des tentatives de l’identifier avec des divinités grecques, dont Déméter et Tyché, celle-ci étant une bonne possibilité, mais elle est plus probablement une nymphe d’eau qui, dans la tradition locale, était liée au dieu-fleuve Gelas   .

Les monnaies grecques des liens ci-dessous, de la même cité, portent sur les avers soit le protomé d’un taureau androcéphale à gauche représentant le dieu-fleuve Gelas, soit le protomé d’un cheval bridé à droite, et, sur les revers, la tête de la nymphe Sosipolis à droite ou à gauche.

http://www.acsearch.info/record.html?id=540670

http://www.acsearch.info/record.html?id=102321

Em dehors des monnaies de Gela, le nom Sosipolis apparaît comme désignation de divinités masculines ou comme nom de personne. Un dieu enfant de ce nom , fils d’Eileithyia, déesse des accouchements (voir le post N.º 552, La légende d'Eileithyia, dans cette série), avait un temple à Olympia, Elis, était vénéré par les Eléens comme protecteur de leur cité et dépeint comme un enfant revêtu d’une robe étoilée, portant une corne d’abondance ; et c’était aussi un épithète d’un Zeus local à Magnésie du Méandre. Comme nom de personne apparaît sur l’inscription d’un éphèbe à Phintias (Licata).

Comme on a vu, sur le tétradrachme la nymphe est représentée en acte de couronner le taureau, symbole de Gela, peut-être pour souligner sa “ salvation ”. Mais de quoi donc ? Si la datation en est d’environ 440 av. J.-C., à ce temps-là Syracuse vainquait la guerre contre les rébelles Sikeles de l’intérieur, qui s’étaient rassemblés sous Ducezio. Telle victoire fut célébrée par Syracuse moyennant des offrandes spéciales envoyées à Delphes et peut-être changeant aussi la parure de sa nymphe Aréthuse sur les tétradrachmes syracusains, laquelle alors porte un sakkos couronné (voir le post N.º 42, La légende d'Alphée et Aréthuse, dans cette série). Donc il est possible que Gela ait aussi commémoré la fin de la guerre, evitant des conséquences plus graves.

Gela est une ville italienne de la province de Caltanissetta, située sur la côte méridionale de la Sicile, à environ 80 km de la cité de Caltanissetta. Elle se trouve sur la côte du Canal de Sicile.

Gela fut fondée em 689 av. J.-C. (44 ans après Syracuse) par des colons venus de Rhodes, commandés par Antiphème et par des habitants de Crète guidés par Entimo, attirés par la beauté des lieux occupés alors par des groupes d'indigènes, les Sicules . La ville fut nommée en référence au fleuve Gelas situé à proximité (voir le post N.º 166, La légende de Gelas, dans cette série). Antiphème et Entimo durent faire face à l'hostilité des habitants des lieux   , mais ils parvinrent en peu de temps à les soumettre et à les repousser vers les montagnes. La ville de Gela commença à se développer. Un siècle plus tard, une colonie de Gelois commandée par Pistilos et Aristomos conquit le fleuve Akragas et fonda en 580 la ville d'Akragas (l’actuelle Agrigente) (voir le post N.º 389, La légende d’Akragas, dans cette série). Cependant, son expansion amena à des tensions sociales qui provoquèrent l’abandon de la cité par la plèble, qui s’établit à la proche Maktorion. La révolte fut opposée par le grand-prêtre de Diane    et la plèbe éxilée revint à Gela.

Pendant plus d’un siècle aucune autre mention fut faite sur la politique intérieure de la cité, jusqu’à ce que les historiens antiques notent qu’un tyran, Cleander, la gouverna entre 550 et 498 av. J.-C.  Après sa mort, le pouvoir fut transfert à son frère Hippocrates, qui conquit Callipoli, Leontini, Naxos, Hergetios et Zancle, l’actuelle Messine. Seule Syracuse, avec l’aide de Corinthe et Corcyra, réussit à échaper à l’expansion geloise. Quand Camarina, une colonie syracusaine, se rebella en 492 av. J.-C., Hippocrates intervint pour mouvoir la guerre contre Syracuse. Après avoir défait l’armée syracusaine au fleuve Heloros, il assiégea la cité. Cependant, à la fin, il fut convaincu à se rétirer en échange pour la possession de Camarina. Le tyran perdit sa vie en 491 dans la bataille contre les Siculi.

A Hippocrates succéda Gelo qui, en 484, conquit Syracuse et y transfera le siège du gouvernement. Son frère Hiero reçut le contrôle de Gela. Quand Theron d’Agrigente conquit Himéra et une armée carthaginoise débarqua en Sicile pour le combattre, il demanda l’aide de Gela et Syracuse. Gelo et Hiero furent victorieux à la bataille d’Himéra qui s’ensuivit, en laquelle le chef carthaginois Hannibal perdit la vie.

Après la mort de Gelo (478 av. J.-C.) Hiero se transfera à Syracuse, laissant Gela à Polyzelos. Depuis lors, l’histoire de la cité devint incertaine. On a suggéré que les citoyens se libérèrent des tyrans et établirent un gouvernement démocratique. Maints Gelois rétournèrent de Syracuse en cette période et la cité regagna une partie de son pouvoir.

Gela fut à la tête de la ligue sicilienne qui repoussa la tentative athénienne de conquérir la Sicile en 424, l’Expédition sicilienne   .

En 406 les Carthaginois conquirent Agrigente et la détruirent. Elle demanda l’aide de Dionysius I   de Syracuse. Cependant, par des raisons inconnues, ceci n’arriva à temps et, après des faits héroïques, Gela fut mise em ruines et ses trésors saccagés (405). Les survivants prirent réfuge à Syracuse   .

Les événements historiques suivants de Gela sont postérieurs à l’émission de ces dernières monnaies.  

Ce fut à Gela que mourut, em 456 av. J.-C., un des trois grands auteurs tragiques grecs, Eschyle, qui y aurait reçu sur la tête une tortue, lancée par un aigle qui aurait confondu son crâne chauve avec un caillou   . Cet épisode fut utilisé par divers emblémistes. Je donne ici l’emblème d’Oto Vaenius, de son livre Qvinti Oratii Facci Emblemata (1612), qui contient une version de l'épigramme en vieux français :

TVTE, SI RECTE VIXERIS



Vne Tortuë par meschef
Enfonça le test d’Eschyle
Tombant sur son timide chef,
En plein champ, loing de la ville.
L’homme n’est jamais assez seur
D’vne fortuite traverse.
Quand nous auons le moins de peur.
C’est lors que la Mort nous renuerse.

Le meschant ne vit point qu’en frayeur & en trãce,
S’il est en mer, il craint le doux murmur des eaux,
Si en terre, il à peur du gasoil des oyseaux,
Mais celuy qui vit bien, vit en toute asseurance.

Cet emblème dérive d’une légende d’après laquelle Eschyle aurait reçu une prophétie qu’il mourrait en conséquence de la chute d’une façade sur lui. Pour éviter l’accomplissement de cette prédiction, il décida de vivre toujours en plein air. Cependant, le même mot désignait  “  façade ” et “ tortue ”. Il ne pourrait jamais imaginer qu’une tortue tomberait d’en haut sur sa tête   .

Voici des liens pour cette nymphe et cette cité :

www.treccani.it/enciclopedia/sosipolis_(Enciclopedia-dell'-Arte-Antica)/  (en italien)

http://www.mythindex.com/greek-mythology/S/Sosipolis.html  (en anglais)

http://www.theoi.com/Ouranios/Sosipolis.html  (en anglais)  

http://fr.wikipedia.org/wiki/Gela

http://en.wikipedia.org/wiki/Gela  (en anglais)

Emblémiste .....!!!!

Un beaux dessert pour moi que ces 2 légendes ....!!!

Ce que j'adore dans ces légendes, ce sont les smileys toujours forts à propos!

et pour ces nouvelles légendes ! ! !

beaucoup pour votre appui les amis !

508

La légende de Podalire et Machaon

La monnaie grecque du lien ci-dessous, de Tricca, Thessalie, porte sur l’avers la tête de la nymphe Tricca (voir le post N.º 137, La légende de Tricca, dans cette série) à droite, et, sur le revers, un guerrier nu sauf pour un casque conique, chargeant à droite, tenant une lance dans sa main droite et un grand bouclier ovale dans son bras gauche, qui pourrait représenter un des frères Podalire ou Machaon.

http://www.acsearch.info/record.html?id=476349

Il y a des monnaies de Tricca qui portent sur le revers un guerrier en la même attitude, mais portant un casque grec typique, peut-être corinthien, et un bouclier rond. D’après la fiche ci-dessus, celui-ci pourait représenter Achille :merlin: (voir le post N.º 371, La légende d’Achille, dans cete série) ou Ajax fils de Telamon :merlin: (voir le post N.º 57, La légende d’Ajax le Grand, dans cette série), deux des mieux connus héros de la Guerre de Troie. Quant au guerrier au casque conique, nettement différent, pourrait représenter Podalire ou Machaon. En fait, la ville de Tricca (Histiaeotis) est mentionnée par Homère dans l'Iliade comme étant soumise à ces deux fils d'Esculape (Asclépios), lesquels commandaient les Tricciens dans ladite guerre. Esculape était surnommé Triccaeo à cause du culte qu'on lui dédiait à Tricca , où il était né. Le plus ancien et plus illustre de tous ses temples en Grèce y était situé et les malades y accourait de toutes parties (voir le post N.º 433, La légende d’Asclépios/Esculape, dans cette série).

Fils d'Asclépios et d'Epione (voir le post N.º 199, La légende d’Epione (Epioné), dans cette série) (ou de Lampetia), Podalire et Machaon partirent à la tête d'une compagnie de Thessaliens de Tricca, Ithome et Oechalia en trente navires :marin: à la guerre de Troie. Aussi habiles que leur père dans l'art de la médecine, ils mirent leurs dons au service des Grecs pendant toute la guerre, et furent les seuls à pouvoir guérir la terrible blessure de Philoctète (voir le post N.º 72, La légende de Philoctète, dans cette série). Ils soignèrent aussi Acamas (voir le post N. 261, La légende d’Acamas, dans cette série) et Epéios qui s'étaient gravement blessés à la boxe à l'occasion des jeux funèbres célébrés en l'honneur d'Achille.

Après la victoire, Podalire quitta Troie avec Calchas (voir le post N.426, La légende de Calchas, dans cette série), Amphilochos (voir le post N.º 102, La légende d’Amphilochos, dans cette série) et quelques autres héros. Il parvint à Colophon, où Calchas mourut. Il consulta l'oracle de Delphes , qui lui conseilla de s'établir dans un pays où le ciel touchait la terre. Après réflexion, Podalire s'établit à Syrnos en Carie, où les hautes montagnes semblaient soutenir les cieux. Il épousa Syrna , la fille du roi . Dans une autre version il soigna Syrna qui était tombée d'un toit et son père lui donna la main de sa fille et la presqu'île carienne où il fonda la ville de Syrnos.

Quant à Machaon, un prétendant d’Hélène (voir le post N.º 437, La légende d’Hélène, dans cette série), d’après une version, pendant la guerre de Troie il fut blessé par Paris mais heureusement Nestor le sortit du champ de bataille. Il fut un de ceux qui se cachèrent dans le cheval de Troie . Il fut tué par Eurypyle, fils de Télèphe (voir le post N.º 12, La légende de Télèphe, dans cette série). Ses cendres furent rapportées par Nestor dans un sanctuaire de Gérénia en Messénie, où les malades venaient chercher la guérison .

Selon une autre version, il retourna de Troie et régna avec Podalire. Il se maria avec la fille de Diocles, Anticleia , dont il eut plusieurs enfants : Alexanor, Gorgasos, Nicomachos, Polémocratès, et Sphyros.

Voici des liens pour cette légende :

http://mythologica.fr/grec/podalire.htm

http://mythologica.fr/grec/machaon.htm

http://www.mythindex.com/greek-mythology/P/Podaleirius.html (en anglais)

http://www.mythindex.com/greek-mythology/M/Machaon.html (en anglais)

Pour ces belles légendes Emblémiste.

Moi, comme tu le sais, je suis lépidoptériste; et une famille de papillon se nomme les Papilionidae.
Dans cette famille, (comme dans beaucoup d'autres) plusieurs noms de dieux ou déesses, comme Apollon, Diane, Phoebus, Mnémosyne et d'autres dont je connaissais l'histoire ; mais il y en avait trois dont je me demandais d'où ils étaient issus et je viens de l'apprendre ce soir grâce à toi.

Il s'agit de Iphiclides podalirius, (photo Gilbert verjans)
Papilio machaon (photo Gilbert verjans)
et Papilio alexanor (photo : Daniel Morel)

(Les noms sont écrits exprès en minuscule car le nom de l'espèce ne débute jamais par un majuscule)

encore et continue à nous instruire.

De quoi s'instruire et faire de ce week-end un moment studieux

Et grâce à Emblémiste et Gil , on " papillonne " de légendes en beautés naturelles .....!!!!

et

pour vos commentaires les amis.

Cher Gil, je suis enchanté de ce bon effet collatéral de mon texte. En plus, ces papillons sont merveilleux. Je ne suis pas un naturaliste, mais j'adore ces délicats joyaux de la mère Nature . Et il y à quelques uns exceptionnels au Brésil. C'est dommage qu'on en sacrifie une grande quantité pour orner des souvenirs pour touristes : des plateaux, des cendriers, des plats etc.

J'avais souvent noté, pendant mes recherches sur le Net, cette habitude de donner des noms de personnages mythologiques à des espèces animales et végétales, et peut-être jusqu'à minérales.

Emblémiste a écrit:

pour vos commentaires les amis.

Cher Gil, je suis enchanté de ce bon effet collatéral de mon texte. En plus, ces papillons sont merveilleux. Je ne suis pas un naturaliste, mais j'adore ces délicats joyaux de la mère Nature . Et il y à quelques uns exceptionnels au Brésil. C'est dommage qu'on en sacrifie une grande quantité pour orner des souvenirs pour touristes : des plateaux, des cendriers, des plats etc.

J'avais souvent noté, pendant mes recherches sur le Net, cette habitude de donner des noms de personnages mythologiques à des espèces animales et végétales, et peut-être jusqu'à minérales.

Cher Rubem, ne te tracasses pas trop pour les souvenirs pour touristes ; moi même je fais de temps en temps des "tableaux", mais tu dois savoir que les papillons ou autres insectes utilisés, sont issus de serres d'élevage, ou dans mon cas, d'élevages effectués en vivaria.

Dans la nature, seuls 3% des oeufs pondus par une papillonne arrivent à l'imago ; en élevage, suivant les espèces, rares sont les fois où l'on n'arrive pas à 85% de réussite.

Comme on ne peut pas lâcher le "trop plein" dans la nature car cela risquerait fortement d'ammener un déséquilbre biologique dans le sens inverse , les propriètaire de serres d'élevages utilisent le surplus pour la décoration. Cela préserve la nature et surtout les espèces élevées, et cela auto-finance en partie les serres d'élevages.

pour cette explication. C'est bon de le savoir Vivre c'est apprendre .

Tu es super prolifique emblémiste! Bravo!!! et MERCI de nous cultiver!

François !

509

Un combat entre Héraclès et Dionysos

La monnaie provinciale romaine des liens ci-dessous, de Laodicée de la mer (Séleucie de Piérie, Syrie), porte sur l’avers le buste d’Elagabale à droite, et, sur le revers, Héraclès (Hercule) et Dionysos (Bacchus) nus s’affrontant comme deux lutteurs, se serrant leurs dextres : du côté gauche, Héraclès à droite ayant derrière lui sa massue, et, du côté droit, Dionysos à gauche ayant derrière lui son thyrse.

http://www.acsearch.info/record.html?id=395387

http://www.acsearch.info/record.html?id=237506

Les personnages du revers de cette monnaie, décrits en quelques sites simplement comme deux lutteurs, sont identifiés en d’autres comme Héraklès (voir le post Nº 390, La légende d’Hercule (Héraclès), dans cete série) et Dionysos   , en base aux respectifs traits physiques et aux attributs presentés derrière chacun, la massue et le thyrse, ce dernier étant un bâton noueux entouré de feuilles de vigne et de lierre et ayant une pomme dans l’extrémité supérieure.

Il y a, certainement, de nombreuses monnaies, notamment  de Thasos (Thrace) et celtes, qui associent la tête de Dionysos sur l’avers et Héraclès debout tenant sa massue ou agenouillé tendant son arc sur le revers, et impériales romaines aux bustes de Septime Sévère ou Caracalla sur les avers et Hercule et Liber (le nom latin de Dyonisus) sus les revers, debout côté à côté ou côtoyant Caracalla et Geta se serrant leurs dextres, comme divinités protectrices de Septime Sévère et sa descendance. Cependant, on ne trouve, dans la mythologie, aucune occasion où les deux divinités s’aient affronté de cette façon . Ce combat doit être donc imaginaire et avoir possiblement un sens allégorique qui nous échappe aujourd’hui, tel que, par exemple, la lutte de la Vertu (Hercule) contre le vice (Dionysos) . Laodicée était une importante productrice de vins et l'on usait en Syrie, en ce temps-là, réaliser des concours de pugilat, à l’imitation des Grecs.

Le seul épisode d’une confrontation entre eux, dont d’ailleurs on sait très peu mais qui fut assez représenté dans l’art classique, c’est le concours de boisson proposé par Héraclès (voir, ci-dessous, un lien pour un article sur ce sujet). Naturellement, le dieu du vin en résulta victorieux . Peut-être la scène d’Hercule ivre dépeinte sur quelques monnaies provinciales romaines de Troas ait rapport à cette dispute (Voir le post N.° 13, Hercule ivre, dans cette série).

Voici le lien pour l’article de référence :

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_2000_num_77_1_7653

Laodicée de la mer, en latin Laodicea ad Mare, est l’actuelle ville syrienne de Lattaquié, chef-lieu du gouvernorat homonyme. Elle fut établie sur un site très anciennement occupé, proche de l'ancienne Ougarit. La cité qui fut un chef-lieu de satrapie sous le royaume séleucide portait alors le nom de Laodicée de Syrie ou Laodicée de la mer parce qu'elle fut refondée en 300 av. J.C. par Séleucos Ier   , roi de Syrie et de Babilone, qui lui donna le nom de sa mère Laodicé et de sa fille .

Laodicée faisait partie des quatre villes de la tétrapole syrienne, avec les trois autres cités royales de Séleucie de Piérie, Antioche et Apamée. Le site de Laodicée offrait l'avantage d'être un port ouvert par un étroit goulet, à proximité de Tripolis, sur une éminence face à une plaine étendue et fertile, situation qui est à l'origine du développement futur de cette cité comme place commerciale et foyer artistique et intellectuel de premier ordre .

La ville possédait dès le IIIe siècle av. J.-C. un atelier monétaire royal, et à partir de 169 av. J.-C. frappait des monnaies de bronze à usage civique.

Em 83 av. J.-C., Tigrane II d’Arménie occupa la Syrie. L'année suivante, Laodicée obtint un statut d'indépendance, lui permettant de frapper des tétradrachmes d'argent (monnaie du commerce à longue distance) sans référence au roi, inaugurant ainsi une ère de liberté . Au plan économique, Laodicée avait des chantiers navals actifs.

Pompée le Grand   mit fin au royaume séleucide en réduisant la Syrie en province romaine en 64 av. J.-C. L'autonomie fut accordée à la ville en 60 av. J.-C. Plongée au cœur de la guerre civile après l'assassinat de Jules César, Laodicée fut le théâtre de l'affrontement entre Cassius et Dolabella qui y fut enfermé. Plusieurs légions romaines stationnaient en Syrie, sous le Haut-Empire, donnant au gouverneur de cette riche province un pouvoir susceptible d'inquiéter l'empereur. L'usurpateur Pescenius Niger se déclara en effet empereur et entra en conflit avec Septime Sévère . Laodicée, qui reçut le statut de colonie sans doute en 198, reçut à cette occasion le bénéfice du ius italicum. Elle prit parti pour Septime Sévère, mais paya cher ce soutien : elle fut détruite par les troupes maures de Pescennius Niger . Après l'élimination de l'usurpateur, en 194, Septime Sévère partagea-t-il le pays en deux provinces, la Syrie-Coelé au nord avec Laodicée pour capitale jusqu'en 200 ap. J.-C., et la Syrie Phénicienne au sud, avec Tyr pour capitale. Jusqu'au milieu du IIIe siècle ap. J.-C., la ville connut un important développement monumental : Hérode Ier le Grand   y fit construire un aqueduc, et l'on édifia un arc tétrapyle et un hippodrome.

Dans le domaine agricole, le développement de l'olivier entraîna la production et le commerce de l'huile, tandis que la culture de la vigne, pratiquée dès l'époque hellénistique, alternait avec celle des céréales. Le vignoble de Laodicée fournissait des vins célèbres, et l'arrière-pays avec ses baumiers produisait la résine appelée styrax. La culture grecque se répandit, avec l'usage de la langue grecque et des concours (pugilat, pancrace, course...) organisés dans toutes les grandes villes de Syrie.

Voici un lien pour cette cité :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Lattaqui%C3%A9

Ce revers n'est pas sans rappeler celui du statere dAspendos , représentant 2 lutteurs ....(beaucoup plus ancienne , mais pas si éloignée que ca geographiquement...)

Il s' agit certainement d 'une legende régionale , sur nos 2 demi-dieux....???

C'est vrai BRUTUS . Et, comme je dis dans le texte, parfois les fiches les identifient simplement comme lutteurs (wrestlers), mais leurs attributs ne laissent pas lieu à doutes. Quant à une légende locale, c'est bien possible, mais personne ne l'a découverte jusqu'ici. Ce revers a été objet de discussion sur FAC, comme indiqué par les fiches, par l'initiative de Jochen, qui justement demandait l'aide pour l'identification du mythe de la scène. Cependant, rien en a resulté de définitif. Comme tu le sais certainement, Jochen maintient sur FAC une série très semblable à la mienne, intitulée "Coins of Mythological Interest".

510

La légende du serpent Ladon

Les monnaies grecque, de Pheistos (Crète), impériales et provinciales romaines des liens ci-dessous, d'Alexandrie (Egypte), Istros (Mésie inférieure) et Perinthus (Thrace), portent sur leurs avers soit Héraclès (Hercule) debout entre un serpent et un arbre, soit les têtes ou bustes à droite ou à gauche d’Antonin le Pieux, Commode, Caracalla, Gordien III (?), Gordien III et Tranquilina face à face, et Maximilien Hercule, et, sur les revers, Héraclès (Hercule) debout à droite, à gauche ou de face, tenant sa massue dans une de ses mains et des pommes dans l’autre, devant un arbre ayant le serpent Ladon entortillé autour du tronc, soit Athéna (Pallas, Minerve) armée, debout à gauche devant un arbre ayant le serpent Ladon entortillé, soit un taureau debout à droite ou à gauche.

http://www.fredericweber.com/articl_dieux/article_travaux_d_hercule.htm  (section XI)

http://www.acsearch.info/search.html?search=Drache+Ladon&view_mode=1&en=1&de=1&fr=1&it=1&es=1&ol=1&sort=&c=&a=&l=#0

http://www.acsearch.info/search.html?search=dragon+Ladon&view_mode=1&en=1&de=1&fr=1&it=1&es=1&ol=1&sort=&c=&a=&l=#1

http://www.acsearch.info/record.html?id=54572

http://www.acsearch.info/record.html?id=567312

http://www.acsearch.info/record.html?id=77771

La plupart des monnaies présentées ci-dessus ont rapport à l’onzième travail d’Héraclès   . Voir le post N.º 401, Les douze Travaux d’Héraclès (Hercule) - 11) Les pommes des Hespérides, dans cette série, où on parle du serpent Ladon. Cependant, il y a aussi des monnaies sur lequelles ce monstre figure sans référence directe à cette legende, peut-être comme une représentation des dangers de la mer, comme ses parents et frères, notamment des courants marins dangereux, comme l’indique la signification de son nom grec : " flux fort ".

Dans la mythologie grecque, le serpent ou dragon Ladon, aux cent têtes, était le gardien des pommes d’or des Hespérides. On dit qu’il était capable d’assumer divers tons de voix et avoir été le fils de Typhée (voir le post N. 381, La légende de Typhée, dans cette série) et d’Echidna (voir le post N.º 122, La légende d’Hercule et Echidna, dans cette série); mais il est dit aussi fils de Gaïa (la Terre) (voir le post N.º 425, La légende de Gaïa (Gè, Tellus), dans cette série) ou de Phorcys et Céto (voir le post N.º 424, La légende de Céto (Keto), dans cette série).
 
Il avait été chargé de vigiler les jardins des Hespérides par Héra (Junon) et ne dormait jamais . Mais il fut tué par Héraclès   , et l’image de leur combat fut placée par Zeus (Jupiter) entre les étoiles comme la constellation du Dragon. Il y est entortillé autour du Pôle Nord, qui était peut-être imaginé comme un arbre ou même comme l’arbre des Hespérides lui-même.

Voici des liens pour cette légende :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ladon_(cr%C3%A9ature_fantastique)

http://www.theoi.com/Ther/DrakonHesperios.html  (en anglais)

http://www.mythindex.com/greek-mythology/L/Ladon.html  (en anglais)

Il y a aussi un fleuve appelé Ladon (voir le post N.º 325, La légende du dieu-fleuve Ladon, dans cette série).

Intéressante cette légende d'Hercule et Bacchus ou d'Heracles et Dionysos ! ! !

Ton éclairage sur la ville de Laodicée est vraiment captivant, Emblémiste

BRUTUS et HADRIEN !

Quant au serpent/dragon Ladon ...

Il serait encore visible dans le ciel, en la constellation du dragon ...

Etant astronome amateur, je ne verrai plus la constellation du dragon de la même façon, sans penser au serpent Ladon

Emblémiste pour nous apprendre autant de choses avec tes MONNAIES DE LEGENDES

Cher HADRIEN, . Voici comment les anciens imaginaient la constellation du Dragon :