MONNAIES DE LEGENDES (EMBLEMISTE)

bien Grim pour ton encouragement !

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Le foudre de Zeus (Jupiter)

Le symbole du foudre apparaît sur de nombreuses monnaies antiques grecques, macédoniennes, celtes et romaines, soit isolémment, soit associé à d'autres attributs jupitériens comme l'aigle, soit porté par Zeus (Jupiter) ou par d'autres divinités ou un empereur divinisé, soit comme un symbole sécondaire en miniature. Ici, je ne m'occuperai que de celles où il apparaît proéminent sur une des faces, isolé en position verticale ou horizontale ou posé sur un siège ou un pulvinar. Voici un bon échantillon où il figure presque toujours sur les revers, tandis qu'aux avers apparaissent des têtes de divinités (Zeus, Zeus et Dioné [voir mon post n.º 164], Héra, Athéna, Apollon, Arthémis, Hélios, Silène [vopir mon post n.º 368], Hercule [voir mon post n.º 390], Tyché, Amenanos [voir mon post n.º 117], Camarina [voir mon post n.º 115], Olympie [voir mon post n.º 188], Phthia), d'un souverain (Hieronymos, Hieron II et Ptolémée I de Syracuse, Philippe II de Macédoine, Auguste, Domitien, Tito, Antonin le Pieux, la grand prêtre Ajax) et d'autres personnages, un aigle mangeant ou enlevant un lapin, une tête d'aigle, un oiseau en vol, un bouclier béotien, un cheval, un dauphin, une massue [voir mon post n.º 266] etc. :

http://www.acsearch.info/record.html?id=33

http://www.acsearch.info/record.html?id=44

http://www.acsearch.info/record.html?id=4179

http://www.acsearch.info/record.html?id=8289

http://www.acsearch.info/record.html?id=9359

http://www.acsearch.info/record.html?id=9387

http://www.acsearch.info/record.html?id=9784

http://www.acsearch.info/record.html?id=4530

http://www.acsearch.info/record.html?id=4473

http://www.acsearch.info/record.html?id=5025

http://www.acsearch.info/record.html?id=9908

http://www.acsearch.info/record.html?id=6529

http://www.acsearch.info/record.html?id=8383

http://www.acsearch.info/record.html?id=11434

http://www.acsearch.info/record.html?id=12304

http://www.acsearch.info/record.html?id=11518

http://www.acsearch.info/record.html?id=12558

http://www.acsearch.info/record.html?id=12559

http://www.acsearch.info/record.html?id=17096

http://www.acsearch.info/record.html?id=17363

http://www.acsearch.info/record.html?id=17152

http://www.acsearch.info/record.html?id=17158

http://www.acsearch.info/record.html?id=20617

http://www.acsearch.info/record.html?id=21273

http://www.acsearch.info/record.html?id=21244

http://www.acsearch.info/record.html?id=29771

http://www.acsearch.info/record.html?id=50987

http://www.acsearch.info/record.html?id=30484

http://www.acsearch.info/record.html?id=45675

http://www.acsearch.info/record.html?id=43027

http://www.acsearch.info/record.html?id=46990

http://www.acsearch.info/record.html?id=36042

http://www.acsearch.info/record.html?id=36754

http://www.acsearch.info/record.html?id=29661

http://www.acsearch.info/record.html?id=41630

http://www.acsearch.info/record.html?id=42681

http://www.acsearch.info/record.html?id=21310

http://www.acsearch.info/record.html?id=21313

http://www.acsearch.info/record.html?id=23415

http://www.acsearch.info/record.html?id=68151

http://www.acsearch.info/record.html?id=29662

http://www.acsearch.info/record.html?id=69032

http://www.acsearch.info/record.html?id=69053

http://www.acsearch.info/record.html?id=69107

http://www.acsearch.info/record.html?id=77162

http://www.acsearch.info/record.html?id=78242

http://www.acsearch.info/record.html?id=78241

http://www.acsearch.info/record.html?id=79476

http://www.acsearch.info/record.html?id=90503

http://www.acsearch.info/record.html?id=126362

http://www.acsearch.info/record.html?id=132246

Dans la mythologie grecque et romaine, le foudre (en grec ancien κεραυνός / keraunós), au masculin donc, était un faisceau de dards enflammés en forme de zigzag représentant la foudre. Il était l’arme de Zeus (Jupiter), qui le brandissait de sa main droite, et un de ses attributs, avec l'égide et l'aigle. Pour cette raison, Zeus est aussi appelé en latin Fulguratur (du foudre) et Tonans (tonnant). Le foudre était fabriqué pour lui par ses oncles, les trois anciens Cyclopes : Argès ajoutait la lueur, Brontès l'orage et Stéropès les éclairs. Lors de la Titanomachie (Guerre des Titans), les Cyclopes le remettèrent à Zeus en reconnaissance de leur libération des chaines auxquelles ils avaient été attachés par Cronos. Zeus l'utilisa pour renverser Cronos et les autres Titans, devenant ainsi seul maître des dieux .

Le foudre possedait trois niveaux de déclanchement : le premier pour avertir , le deuxième pour punir et le troisième pour tuer ou pour la fin des temps, afin de détruire le monde. Pour cette raison, il est appelé trisulcus, c'est à dire, à trois pointes, dont il était souvent muni aux extrémités.

Pour ces légendes, voir les liens suivants :

http://www.mythindex.com/greek-mythology/Z/Zeus.html (en anglais)

http://www.theoi.com/Olympios/Zeus.html (en anglais)

http://mythologica.fr/grec/cyclope.htm

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 La légende de Protésilas 

Sur les liens suivants on trouve des monnaies frappés par deux villes grècques faisant allusion à la légende de Protésilas :

Thèbes (Thessalie) : a) sur l'avers, tête nue de Protésilas à droite; sur le revers, un oeil dans un carré creux ; et sur l'avers, tête de Protésilas à droite avec casque attique ; b) sur le revers, proue ou arrière de navire à gauche dans un carré creux.

Scione (Macédoine) : sur l'avers, tête de Déméter à droite ou à gauche; sur le revers, Protésilas en armure, débarquant d'un navire à droite, portant un bouclier.

http://www.acsearch.info/search.html?search=Protesilaos&view_mode=1&cac=1&cng=1&fac=1#0

http://www.coinarchives.com/a/results.php?results=50&search=Protesilaos

Protésilas, fils d'Iphiclès, prince de Thessalie, et d'Astioche , venait d'épouser Laodamie   , quand éclata la guerre de Troie. Il conduisit les Thessaliens contre Troie. Bien qu'un oracle eût promis la mort au premier guerrier grec qui descendrait sur le rivage ennemi   , il se devoua pour le salut de l'armée. Personne n'osant descendre à terre, il débarqua le premier sur la côte et fut le premier homme tué par les Troyens. Selon la tradition, il fut abattu par Hector    . Sa tombe se trouvait près d'Eleus en Thrace où un temple lui avait été élevé. À leur retour de Troie, les Grecs, pour glorifier le dévouement de Protésilas, instituèrent les Protésilées, fêtes ou jeux          qui se célébraient à Phylacé, lieu de la naissance de ce héros.

Homère le dédia les vers 705 ss. du Chant II de l'Iliade :

" Et ceux qui habitaient Phylakè et la fertile Pyrrhasos consacrée à Dèmètèr, et Itôn riche en troupeaux, et la maritime Antrôn, et Ptéléos aux grasses prairies, étaient commandés par le brave Prôtésilaos quand il vivait ; mais déjà la terre noire le renfermait ; et sa femme se meurtrissait le visage, seule à Phylakè, dans sa demeure abandonnée; car un guerrier Dardanien le tua, comme il s'élançait de sa nef, le premier de tous les Akhaiens. Mais ses guerriers n'étaient point sans chef, et ils étaient commandés par un nourrisson d'Arès, Podarkès, fils d'Iphiklos riche en troupeaux, et il était frère du magnanime Prôtésilaos. Et ce héros était l'aîné et le plus brave, et ses guerriers le regrettaient. Et ils étaient venus sur quarante nefs noires. "

Voici des liens pour cette légende :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Protesilas

http://www.mythindex.com/greek-mythology/P/Protesilaus.html (en anglais)

Je découvre avec ces mythes et légendes un monde merveilleux qui m'échappait presque totalement, celui des grecs anciens. C'est toujours un plaisir de découvrir tes interventions ! Alliance magique de classe et de simplicité, teintées d'humour avec les émoticônes. On en redemande ! :salut6: :salut6: :salut6:

bien Loutre ! Ton opinion est très importante pour moi . Les émoticônes sont exactement pour retirer de mes textes aucune prétension à l'érudition .

A ton âge il serait dommage que tu n'aies pas accumulé quelques connaissances quand-même !
Qui plus est tu es à mon sens au moins maçon dans l'âme, sinon dans les faits. Il y en a d'autres qui se cachent pas loin j'en suis presque sûr. (Je précise que je ne suis pas moi-même franc-maçon).

Tiens j'y avais pas pensé :marin: , intéressant. Il va nous falloir un smiley à la truelle

Désolé, les amis. Vous avez manqué le but. Je ne suis pas franc-maçon. D'ailleurs, je n'appartiens à aucune église, secte ou société secrète. Trop rationaliste pour cela. Cependant, comme j'ai 70 ans, je peut m'expliquer par un dicton dont je ne sais pas la version française : "Le   sait davantage pour être vieux que pour être   . . J'espère que vous me la direz    

Emblémiste a écrit:

Désolé, les amis. Vous avez manqué le but. Je ne suis pas franc-maçon. D'ailleurs, je n'appartiens à aucune église, secte ou société secrète. Trop rationaliste pour cela. Cependant, comme j'ai 70 ans, je peut m'expliquer par un dicton dont je ne sais pas la version française : "Le   sait davantage pour être vieux que pour être   . . J'espère que vous me la direz    

 EMBLEMISTE
Je ne pense pas que tu sois vieux , mais je pense quand meme à ce proverbe
Le diable ne croit pas, non pas parce que c’est le diable, mais parce qu’il est vieux.  [u]

bradj, pour les deux choses: pour dire que je ne suis pas vieux et pour le proverbe français. Je crois que c'est ça :accord: . :dodo41:

Emblémiste a écrit:

bradj, pour les deux choses: pour dire que je ne suis pas vieux et pour le proverbe français. Je crois que c'est ça :accord: . :dodo41:

Non je crois que c'est plutot ça
( Mas sabe el diablo por viejo que por diablo )
Le diable sait plus en étant vieux, qu'en étant le diable :dodo41:

intéressant ce proverbe.

J'aime beaucoup aussi et ça me plonge dans des abîmes de réflexion sur ce que je vais faire du reste de ma vie... ou

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La légende d'Areion (Arion)

Ces monnaies de Thelpusa portent sur l'avers la tête de Déméter Erinys à droite, et, sur le revers, la figure du cheval Areion (Arion) sautant à droite :

http://www.acsearch.info/search.html?search=Areion&view_mode=1&cac=1&cng=1&fac=1#0
Lorsque Déméter (Cérès) cherchait sa fille disparue Perséphone (Proserpine) - voir mon post n.º 29 sur La légende de Cérès et Perséphone/Proserpine -, elle fut aperçue par Poséidon (Neptune) qui tout de suite tomba follement amoureux d'elle . Pour échapper de sa persécution, elle se transforma en jument et tenta de se cacher parmi les chevaux de l'Arcadien Onkeion, qui les menait paître dans le voisinage de Thelpusa. Cependant, Poséidon à son tour se transforma en cheval et réussit à la posséder charnellement , ce que lui accorda de part des Arcadiens le surnom d'Hippius. Cette violation enfaroucha Déméter et, pour ce motif, elle fut adorée à Thelpusa sous le nom de Déméter Furieuse ou Déméter Erinys. Elle tomba enceinte et plus tard accoucha de deux enfants : une fille, Despoina , et un beau cheval immortel, Areion ou Arion . Ceci fut élevé par Gaïa (la Terre), devint un étalon merveilleux et servit Héraclès (Hercule) et Adraste, roi d'Argos , dont il sauva la vie à l'occasion du premier siège de Thèbes . Dans le dialecte arcadien il était connu comme Erion. Homère le mentionne dans le Chant XXIII, 347 de l'Iliade comme " le divin Arion, rapide coursier d'Adraste, de race divine ".

Voici des liens pour cette histoire :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Areion

http://www.mythindex.com/greek-mythology/A/Arion.html (en anglais)

http://www.theoi.com/Ther/HipposAreion.html (en anglais)

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 La légende de Capanée  

La monnaie provinciale romaine du lien ci-dessous, de Bizye (Thrace), à l'effigie de Philippe I l'Arabe à droite sur l'avers, porte sur le revers l'image d'un guerrier armé qui se prépare à monter sur une muraille par une échelle à gauche :

http://www.cngcoins.com/Coin.aspx?CoinID=65516

Le guerrier est Capanée, fils d'Hipponous et Astynome ou Laodicée, époux d'Evadne ou Ianeira et père de Esténelus , un des commandants des Argiens dans la guerre de Troie. Capanée fut un des sept héros argiens qui s'allièrent à Polynice, fils d'Oedipe , pour réconquerir le thrône de Thèbes à son frère Eteoclès   , assiégeant la ville. Il était un homme d'une immense taille et force   , et aussi très arrogant. La monnaie dépeint le moment où il s'apprête à escalader les murs de Thèbes. A cette occasion, il se vanta que même Zeus (Jupiter) ne pourrait l'arrêter   . Cependant, lorsqu'il montait par l'échelle, le roi des dieux le tua d'un coup de foudre   . Tandis que son corps brûlait sur le bûcher, sa femme se lança dans le feu et s'immola.

Voici ce que dit de lui Eschyle dans la tragédie Les Sept Contre Thèbes :

" L'éclaireur

[...] Capanée a été marqué par le sort pour la porte d'Electra. C'est un autre géant, [...] et son insolence n'est pas d'un homme. Il lance contre nos murailles des menaces horribles. Puisse la destinée ne pas les accomplir ! Il dit qu'il renversera Thèbes, que les Dieux y consentent ou non. La foudre de Zeus, tombant sur la terre, ne l'arrêterait pas. Il compare les éclairs et les coups de foudre aux chaleurs de midi. Il porte pour emblème un homme nu, un pyrophore, qui tient à la main une torche flamboyante, et qui crie en lettres d'or : Je brûlerai la ville ! Envoie contre ce guerrier... Mais qui marchera contre lui ? Qui aura l'intrépidité d'affronter cet homme orgueilleux ?

Etéoclès

En face de cette insolence, l'avantage est pour nous. La langue est la vraie révélatrice des pensées impudentes des hommes. Capanée menace et se prépare à exécuter ses menaces; il méprise les Dieux, et, bien que mortel, dans son orgueil insensé, il crie ses outrages à Zeus, dans l'Ouranos. Je sais certain que la foudre va se ruer sur lui, et, certes, elle n'est point semblable aux chaleurs de Hèlios, à midi. [...] "

Les liens ci-dessous traitent de ce personnage :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Capan%C3%A9e

http://www.mythindex.com/greek-mythology/C/Capaneus.html (en anglais)

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 La légende de Parthénope

Les monnaies du lien ci-dessous, frappées à Neapolis (Naples) présentent, sur les avers, la tête de la sirène Parthénope à gauche ou à droite, et, sur les revers, le dieu-fleuve Achéloos sous la forme d'un taureau à face humaine, surmonté par Niké en vol qui le couronne à droite :

http://www.acsearch.info/search.html?search=Parthenope&view_mode=1&cac=1&cng=1&fac=1#0

http://www.acsearch.info/search.html?search=Parthenope&view_mode=1&cac=1&cng=1&fac=1&page=2#0

http://www.acsearch.info/search.html?search=Parthenope&view_mode=1&cac=1&cng=1&fac=1&page=3#0

Nous avons déjà eu l'occasion de voir quelques pièces de ce type quand j'ai traité des revers des monnaies à propos de La légende d'Achéloos et Hercule, mon post n.º 24, q. v. Alors, nous les traiterons à propos de la figure de l'avers.

D'après la mythologie grècque, Parthénope fut une sirène qui, désespérée de ne pouvoir séduire Ulysse  :merlin:  avec sa voix, se jeta dans la mer et mourut    . Son corps fut amené par les ondes à la plage de la ville italienne de Naples, laquelle est parfois référée par son nom. Les Sirènes étaient trois soeurs: Parthénope, Ligie  et Leucosie    . A l'origine, elles avaient les corps d'oiseaux et les faces de femmes, et de belles voix, dont elles séduisaient les marins. Elles étaient nées d'une des muses (Melpomène, Calliope ou Esterope) et du dieu-fleuve Achéloos, qui avait le pouvoir de prendre diverses formes, entre elles celle de taureau, d'où sa présence sur les revers des monnaies en question. Les Sirènes défièrent les muses        à un concours musical et perdirent. Alors, les muses déplumèrent leurs ailes, leur quittant le pouvoir de voler. En conséquence, elles furent restraintes à vivre dans la côte, où elles employaient leur talent musical pour attirer les marins et les manger. Dans le chant XII de l'Odyssée d'Homère, lorsqu'Ulysse  :merlin:  devait passer près de l'île des Sirènes en son long voyage de retour de la guerre de Troie, désirant écouter leurs fameuses voix en sûreté, suivant le conseil de Circé , il obligea ses marins à se boucher les oreilles de manière à ne pas les écouter, et se fit attacher fortement au mât de son navire. Après le passage du héros saint et sauf, on dit qu'elles se noyèrent dans la mer à cause de leur grand dépit pour cet échec ou de l'accomplissement d'une prophétie    .

D'après Ovide dans le livre V des Métamorphoses, les Sirènes étaient des grandes amies de Proserpine et supplièrent aux dieux de les transformer en poissons afin qu'elles pussent chercher leur amie par mer et par terre (voir mon post n.º 29 sur La légende de Céres et Perséphone/Proserpine), ce qui leur fut octroyé sans changer leurs faces et leurs voix, parce qu'elles étaient très belles et chantaient fort doucement .

André Alciat leur dédia l'emblème CXV de son Livret d'Emblèmes :

http://www.emblems.arts.gla.ac.uk/french/picturae.php?id=FALb108

Les Sirènes

Qui pourroit croire estre sans plume oyseaux,
Filles sans jambe, & poissons sans museaulx,
Chantantz neantmoins de bouche à voix serenes ?
Cela possible enseignent les Sirenes.
Femme est attraict, Poisson soubz forme humaine:
Car Monstres maints Luxure avec soy maine
Regard, Parolle, & Blancheur l’homme lie
Parthenope, Ligie, & Leucosie.
Muse les plume, & les trompe Ulysses,
Car gens savans aux putains n’hont acces.

Voici un lien en anglais pour cette légende :

http://www.umich.edu/~ece/student_projects/hypertext_samples/Fielding/info/parthenope.htm

Très intéressé également par l'ancien français, peux-tu m'indiquer, Emblémiste, si tu sais quelle est la meilleure édition du livre d'André Alciat ?

Loutre a écrit:

Très intéressé également par l'ancien français, peux-tu m'indiquer, Emblémiste, si tu sais quelle est la meilleure édition du livre d'André Alciat ?

Loutre ! Ça dépend de si tu te réfères à une édition dans la langue originelle, le latin, ou d'une traduction française.

Dans le premier cas, je crois que c'est l'édition de Padoue, P. P. Tozzi, 1621, avec les commentaires de Johannes Thuilius. Il y a réimpression de New York, Garland, 1976, mais je pense qu'elle est très difficile à trouver en vente quand même. Moi, je ne la possède pas.

Mais je présume que tu préférerais une édition en français. Franchement, je ne sais pas s'il y a des traductions modernes ou réimpression des anciennes. Je ne possède que des éditions en espagnol. Les anciennes sont rarissimes et trop chères quand on a la chance de les trouver.

Mais tu peux avoir accès à la traduction française de Jean Lefèvre, Genève/Cologny, Jean II de Tournes, 1615, sur ce lien:

http://www.emblems.arts.gla.ac.uk/french/index.php

J'ai recours toujours à ce lien lorsque j'ai besoin du texte en français.

La littérature d'emblèmes et devises fut en vogue dès 1531, date de la première édition du livre d'Alciat, jusqu'à la fin du XVIIIème siècle, avec la publication de centaines de titres originels et de traductions, en milliers d'éditions. Elle a pratiquement disparu après cette période-là et le renouvellement de l'intérêt pour ce genre, surtout dans les moyens universitaires, est un phénomène plutôt récent, plus généralisé à partir de la seconde moitié du XXème siècle. Pour cette raison, les éditions et traductions récentes de ces livres sont encore rares, en quelle que soit la langue. La plupart d'entre elles sont des fac-similés des éditions anciennes.

Merci pour toutes ces précisions et pour le lien ! :salut6:

72

La légende de Philoctète

Les quatre monnaies du lien ci-dessous, frappées à Homolion et Lamia en Thessalie, présentent sur les avers, les unes la tête de Philoctète avec pileus et les autres celle d'Athéna casquée, à droite, et, sur les revers, en celles de Philoctète un serpent entortillé préparé pour l'attaque, et, en celles d'Athéna, la figure du même héros debout, à droite, en acte de tirer avec l'arc sur quelques oiseaux :

http://www.acsearch.info/search.html?term=Philoctetes&category=1&en=1&de=1&fr=1&it=1&es=1&ot=1&images=1&currency=usd&order=0&company=

La légende de Philoctète a de nombreuses versions et fut traitée par plusieurs poètes depuis Homère. D'après celle qui semble mieux s'accorder avec les allusions de ces monnaies, il était fils de Péan et Demonassa et fut disciple, ami et écuyer d'Hercule , qui l'avait enseigné à tirer avec l'arc. Il fut le plus célèbre archer de la guerre troyenne, à laquelle, pourtant, il ne participa qu'à la conclusion . Pendant son voyage vers Troie, il fut mordu à un pied par un serpent dans l'île de Chryse. Sur les circonstances de cette blessure les récits sont très variés . En tout cas, la blessure s'infecta à un tel dégré et lui causa tant de souffrance que ses compagnons furent forcés à le laisser dans l'île de Lemnos, d'où il fut convoqué par les Grecs à la dixième année de la guerre, parce qu'un oracle avait annoncé que Troie ne pourrait être prise qu'avec les infallibles flèches envenimées d'Hercule, que Philoctète avait hérité à la mort de ce héros, en rétribution pour lui avoir érigé et allumé le bûcher funéraire.

Mais il y a une autre version selon laquelle la blessure avait été provoquée par une de ces flèches mortelles qu'avait tombé accidentellement sur son pied. Il fut curé après son arrivée à Troie , ensuite tua Pâris et la ville fut prise.

Sur cette légende en ses diverses versions voir les liens suivants :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Philoct%C3%A8te

http://www.mythindex.com/greek-mythology/P/Philoctetes.html (en anglais)

http://www.maicar.com/GML/Philoctetes.html (en anglais)

73

Les légendes de Dictynna (Britomartis) et Cydon

Les images des monnaies des liens ci-dessous, frappées à Cydonia (Crète), font allusion à deux différentes légendes relatives à cette ville. Sur les avers, la tête de la nymphe Dictynna (Britomartis) à droite, ou celle de la nymphe Cydonia à droite ou d'une nymphe ou ménade non identifiée à gauche, probablement la même Dictynna. Sur les revers, le héros Cydon debout à gauche, cordant un arc.

http://www.acsearch.info/record.html?id=8068

http://www.acsearch.info/record.html?id=107143

http://www.acsearch.info/record.html?id=107144

http://www.acsearch.info/record.html?id=107145

D'après de mythe, Dictynna (Dame aux Filets) était l'épithète de Britomartis sous son aspect de patronnesse des filets de pêche, des plages et des ports. Elle était une nymphe qui appréciait beaucoup la chasse et était aimée par Artémis (Diane)   . Le roi Minos    tomba aussi amoureux d'elle    et la poursuivit par toute l'île de Crète pendant neuf mois    , mais elle le fuyait   . Enfin, pour éviter ses assauts, elle se jeta d'une montagne dans la mer et tomba dans les filets de pêcheurs, d'où elle fut sauvée par sa grande amie Artémis    , qui la fit une déesse. Il y avait un fameux Dictynnaeum ou sanctuaire de Dictynna sur le Mont Tityrus dans le territoire de Cydonia.

Le héros Cydon fut le mythique fondateur éponyme de Cydonia. D'après la tradition de Tegea, il était un fils de Tegeates ou d'Hermès (Mercure) et d'Acacallis ou Acalle, fille de Minos    , tandis que, selon une autre version, il était fils de cette princesse et d'Apollon. Il émigra de Tegea à Crète et était le prototype des célèbres archers cydoniens, qui faisait leurs arcs avec des cornes de chevreuil.

Pour ces légendes, voir les liens suivants, en anglais :

http://www.mythindex.com/greek-mythology/B/Britomartis.html

http://www.mythindex.com/greek-mythology/C/Cydon.html

74

Le jugement de Pâris

La monnaie provinciale romaine des liens ci-dessous, de Tarsus (Cilicie), à l'effigie de Maximin I le Thrace à droite sur l'avers, porte, sur le revers, la scène de la fameuse légende du jugement de Pâris sur laquelle les trois déesses, Athéna (Pallas, Minerve), Héra (Juno) et Aphrodite (Vénus), était la plus belle. Pâris est assis à gauche sur un roc, du cotê droit, portant un bonnet phrygien, tenant une pomme dans sa main droite et le bâton de berger dans sa main gauche. Les déesses lui sont en face dans cet ordre, de droite à gauche, avec les attributs et dans les attitudes associées à chacune d'elles.

http://www.acsearch.info/search.html?id=1105334

http://www.acsearch.info/search.html?id=677882

Dans la mythologie, cet épisode est à l'origine de la guerre de Troie, et l'histoire est la suivante. Avant la naissance de son second fils (le premier étant Hector), Hécube , femme du roi Priam    de Troie, songea qu'elle avait accouché une torche flambante qui détruisit la ville   . Pour cette raison, le nouveau-né fut exposé sur le mont Ida    , où il fut allaité par une ourse   , et, ensuite, fut trouvé et élevé par un berger, avec le nom de Pâris. Plus tard il réçu celui d'Alexandre. Un jour qu'il gardait ses troupeaux sur l'Ida, lui apparurent les trois déesses conduites par Hermès (Mercure). Elles cherchaient un juge, sur les conseils de Zeus, pour les départager dans un concours de beauté qui faisait suite aux événements du mariage de Thétis et Pélée. Les trois se présentèrent devant lui, dans leur nudité     et chacune lui offrit un cadeau pour tenter de fléchir son choix et gagner la pomme d'or, le prix de la beauté. Héra    lui promit la souveraineté sur l'Asie et de l'Europe, Athéna , la gloire des guerriers, et Aphrodite , la main d'Hélène , la plus belle des femmes, dont la beauté était célèbre dans le monde entier. Ce fut à Aphrodite que Pâris offrit la pomme. Mais, jalouses de n'avoir point été choisies, Athéna et Héra témoignèrent, à l'avenir, d'une haine farouche à l'égard du troyen Pâris et protégèrent les Grecs.

Barthélémy Aneau dédia un emblème à ce sujet dans son livre Imagination poétique :



LES TROYS CAS DESTOURNANS
BON JUGEMENT

Grande Richesse, Ignorance des choses,
Jeunesse folle aussi: à veuës closes
Des sens deceuz, aveuglent les esp’ritz
Tant que l’honneur honneste est en despris :
Vertu aussi. Mais belle Volupté
Seulle est, qui plaict au fol sens delecté.
Tesmoin l’Arrest que Paris profera.
Quand à Junon, & Pallas praefera
Dame Venus. Comme estant filz de Roy,
Rustic, & Jeune. Ayant les trois en soy.

Joannes Sambucus lui dédia aussi un emblème dans son Les Emblèmes, dont voici une ancienne traduction :

http://www.emblems.arts.gla.ac.uk/french/picturae.php?id=FSAa106

Iudicium

Paris qui fut plus beau que nul autre du monde,
Fut quelquefois esleu pour juger la beauté
De Pallas, de Junon, & de Venus la blonde,
Ausquelles il parla de telle volonté :
Bien que tu sois Junon, & la soeur & la femme
De Jupiter qui tient tout l’empire des cieux,
Tes dons n’ont toutesfois puissance sur mon ame,
Et aussi tu n’auras le present precieux.
Bien que pour ton esprit tu sois fort renommee :
En vain pour ce present tu te veux tourmenter :
Bien que tu sois Pallas deesse toute armee
Si ne pourras-tu pas ce present emporter.
Venus la Cytheree est beaucoup plus plaisante
Elle a plus de pouvoir dessus ma liberté,
Par elle dans mes oz une chaleur s’augmente,
Et ainsi elle aura guerdon de sa beauté.
Prens doncques ceste Pomme, ô gentile Venus,
Qui adoucis les coeurs, & qui peux tout dompter,
Par toy tous les plaisirs me seront maintenus,
Dont par tout un honneur je te feray porter.

Voici deux liens qui traitent de ce mythe :

http://mythologica.fr/grec/paris.htm

http://www.mythindex.com/greek-mythology/P/Paris.html (en anglais)

75

La légende de Miletos

La monnaie provinciale romaine du lien ci-dessous, de Cydonia (Crète), montre sur le revers la figure d'une louve ou chienne debout à droite, allaitant le petit enfant Miletos. Sur l'avers l'effigie à droite de Néron.

http://www.cngcoins.com/Coin.aspx?CoinID=121829

La fiche de cette autre monnaie, avec la tête d'Athéna (Pallas, Minerve) à droite sur l'avers et la chienne à gauche nourrissant l'enfant sur le revers, fait une confusion entre Miletos et son frère Cydon, le fondateur de Cydonia (voir mon post n.º 73 sur La légende de Dictynna (Britomartis) et Cydon) :

http://www.acsearch.info/record.html?id=455

D'après la mythologie, Acalle ou Acacallis , fille de Minos    , eut un enfant    d'Apollon, Miletos. Par peur de son père, elle    abandonna l'enfant dans une forêt    , où des loups le soignèrent et allaitèrent jusqu'à ce qu'il fut découvert par des bergers qui l'élevèrent. Il devint le fondateur et premier roi    de la ville de Milet, en Carie, Asie Mineure. Il épousa Cyanée    , nymphe des sources de cette ville.

Sur cette légende, voir le lien suivant, en anglais :

http://www.mythindex.com/greek-mythology/A/Acacallis.html

76

La légende d'Anapias et Amphinomos

Les monnaies des liens ci-dessous portent :

1) celle grecque de Catane (Sicile), sur l'avers, un des frères Catanéens Anapias et Amphinomos courant à gauche, et, sur le revers, l'autre frère dans la même attitude, chacun d'eux portant un de ses parents sur les épaules ;

2) celle républicaine romaine du monnayeur M. Herennius, sur l'avers la tête de Pietas (Piété) à droite, et, sur le revers, un des frères Catanéens courant à droite, portant son père sur les épaules ; les ancêtres de la gens Herennia étaient établis à Catane où ils commerçaient avec l'Afrique ;

3) celle romaine de Sexte-Pompée, Préfet de la flotte, porte sa tête à droite entre cruche et lituus, et, sur le revers, Neptune nu debout à gauche, coiffé d'un diadème, le manteau sur l'épaule, tenant un aplustre dans la main droite et un chiton dans la main gauche, le pied droit posé sur une proue de navire, entre Anapias et Amphinomos portant leurs parents sur leurs épaules.

http://www.acsearch.info/search.html?search=Anapias&view_mode=1&cac=1&cng=1&fac=1#0

http://www.acsearch.info/search.html?search=Anapias&view_mode=1&cac=1&cng=1&fac=1&page=2#0

http://www.acsearch.info/search.html?search=Anapias&view_mode=1&cac=1&cng=1&fac=1&page=3#0

http://www.acsearch.info/search.html?search=Anapias&view_mode=1&cac=1&cng=1&fac=1&page=4#0

http://www.coinarchives.com/a/results.php?results=50&search=Anapias

Lors d'une éruption de l'Etna , les deux frères Amphinomos et Anapias, de Catane, sauvèrent leurs parents en les portant sur leurs épaules.

D'après Strabon, Geographica, L. VI, Chap. 2, par. 3, " Catane se trouvant située juste au pied de l'Etna, c'est son territoire qui a le plus à souffrir des éruptions du volcan : la proximité est telle en effet que tout y est de prime abord envahi par la lave. On connaît le pieux dévouement d'Amphinomos et d'Anapias, chargeant leur père et leur mère sur leurs épaules et les sauvant ainsi des dangers d'une éruption : c'est ici, à Catane même, que la tradition place cette scène touchante. "

Cette légende est présentée comme exemple extraordinnaire de piété filiale , ainsi que celle d'Énée :merlin: portant son vieux père Anchise lors de leur fuite de Troie en flammes, souvent représentée sur des monnaies romaines (voir mon post n.º 366, sur La légende de la fuite d'Enée de Troie), et celle des jeunes Argiens Cléobis et Biton traînant un char conduisant leur vieille mère au temple d'Héra près d'Argos, sujet d'un medaillon d'Antonin le Pieux (voir mon post n.º 106, sur La légende de Cléobis et Biton).

Voici deux liens avec des représentations visuelles de cette légende :

http://arts-graphiques.louvre.fr/fo/visite?srv=mfc&idFicheOeuvre=1042

http://www.allposters.com/-sp/The-Catanaean-Twins-Anapias-and-Amphinamus-at-the-Sacrificial-Altar-Posters_i1734849_.htm