MONNAIES DE LEGENDES (EMBLEMISTE)

beaucoup IOVI, BRUTUS et Maximianus Herculius pour votre encouragement.

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La légende d’Amphiaraos

La monnaie provinciale romaine ci-dessous, d’Oropos, Attique, porte sur l’avers l’effigie de Gallien (image non disponible) et, sur le revers, Amphiaraos assis sur un throne à gauche, sa main droite étendue, tenant un long sceptre dans sa main gauche et un serpent à ses pieds.



 Dans la mythologie grecque, Amphiaraos fut un fils d’Oiclès et d’Hypermnestre, fille de Thestios. De la part de son père il descendait du fameux voyant Melampous. Quelques traditions le présentent comme fils d’Apollon et Hypermnestre, mais il ne s’agit que d’une simple expression poétique pour le décrire comme un devin et prophète.

Il est renommé dans l’histoire antique comme un brave héros, mentionné entre les chasseurs du sanglier calydonien dont on dit qu’il priva d’un oeil, et comme un des Argonautes (voir les posts N.º 63, La légende du sanglier calydonien, et 459, La légende du navire Argo, dans cette série). Il régna quelque temps sur Argos conjointement avec Adraste; cependant, dans une dispute entre eux, le dernier prit la fuite   . Plus tard ils se réconcilièrent et Adraste donna sa soeur Eriphyle   en mariage à Amphiaraos, par laquelle celui-ci devint le père d’Alcméon, Amphiloque, Eurydice et Demonassa.

Au moment de se marier, Amphiaraos jura qu’il accepterait la décision de sa femme sur tout point où son opinion différerait de celle d’Adraste. Donc, quand, plus tard, celui-ci le convoqua pour l’expédition des Sept chefs contre Thèbes, Amphiaraos, si bien ayant prévu son melheureux résultat et, au principe, s’avait réfusé a y participer, fut convaincu à rejoindre ses amis par son épouse, persuadée à convaincre son mari par le collier d’Harmonie dont Polynice lui avait fait cadeau (voir le post N.º 125, La légende d’Harmonie, dans cette série).
     
Lorsqu’il partit d’Argos, Amphiaraos ordonna a ses fils de venger sa mort sur leur impitoyable mère    . Dans le chemin pour Thèbes les héros instituèrent les jeux néméens, et Amphiaraos gagna la victoire à la course de chars et lancement de disque. Pendant la guerre contre Thèbes, il lutta bravement, mais ne put pas effacer sa rage    contre l’entreprise et, quand Tydée, qu’il considérait comme l’inspirateur de l’expédition, fut gravement blessé par Melanippe et Athéna s’éfforçait pour le rendre immortel, Amphiaraos égorgea Melanippe qui, entretemps, avait été tué, et donna à Tydée à boire son cerveau. La déesse, horrifiée à cette vue   , recula.

Quand Adraste et Amphiaraos restèrent les seuls combattants à survivre, le dernier fut persuadé par Periclymène a s’enfuir vers le fleuve Ismenios, où la terre s’ouvrit devant lui avant qu’il fut attrapé par son ennemi, et engloutit Amphiaraos avec son char ; mais Zeus (Jupiter) lui rendit immortel.

En avant, Amphiaraos fut vénéré comme un héros       , premièrement à Oropos et, ensuite, en toute la Grèce. Il avait un sanctuaire à Argos, une statue à Athènes, et un horoum à Sparte.

Le pouvoir prophétique qu’on croyait qu’Amphiaraos possédait était attribué à son descendance de Mélampous ou d’Apollon, mais il y avait aussi une tradition locale à Philius selon laquelle il l’avait acquéri lors d’une nuit qu’il passa dans la maison prophétique (oikos mantikos) de Philius. Comme tous les voyants, il était un favori de Zeus et d’Apollon.
   
Voici des liens pour ce mythe :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Amphiaraos

http://www.mythindex.com/greek-mythology/A/Amphiaraus.html (en anglais)

http://www.theoi.com/Khthonios/Amphiaraos.html (en anglais)

http://www.maicar.com/GML/Amphiaraus.html (en anglais)

Super encore une fois

Ma contribution: résumé de toutes les légendes:

bcp numismate.

...encore merci emblemiste pour cette passionnante légende empreinte d'un doux et enchanteur romantisme

bien Bruno !

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La légende de Danaé

La monnaie provinciale romaine ci-dessous, d’Argos, Argolide, porte sur l’avers l’effigie d’Hadrien (image non disponible) et, sur le revers, Danaé recevant la pluie d’or, assise sur un throne à gauche, sa face tournée en haut, sa poitrine nue, et ses mains étendues.



Danaé   , fille d'Acrisios, roi d'Argos   , et d'Eurydice, fille de Lacédémon (voir le post N.º 260, La légende de Lacédémon, dans cette série), fut enfermée dans une tour souterraine de bronze dont les portes étaient d'airain, et gardées par des chiens féroces     , car un oracle avait prédit qu'Acrisios serait tué par son petit-fils    .

En dépit de ces précautions, Zeus (Jupiter) vint rendre visite à Danaé sous la forme d'une pluie d'or et elle lui donna un fils qui fut nommé Persée (voir le post N.º 314, La légende de Persée, dans cette série).

Lorsque Acrisios apprit la chose, il ne voulut pas croire que Zeus fût le père et soupçonna son frère Proetos d’être le vrai géniteur de l’enfant    ; mais, comme il n'osait pas tuer sa propre fille, il l'enferma, en compagnie du petit Persée, dans un coffre de bois qu'il lança à la mer.

Avec la protection des dieux, le coffre flotta jusqu'à l'île de Sériphe, où ils furent recueillis par le pêcheur Dictys, qui les amena chez lui.

Plus tard, quand Persée avait grandi, le roi Polydectes de Sériphe    demanda Danaé pour épouse et, essayant à se débarrasser de son fils, ordonna à Persée d’amener la tête de la Gorgone (voir le post N.º 3, La légende de Persée et Méduse, dans cette série). Au retour du héros, ceclui-ci decouvrit que sa mère s’était réfugiée dans le temple d’Athéna. Enragé, il transforma Polydectes et ses alliés en pierre en les montrant la tête de la Méduse. Alors il voyagea avec Danaé pour Argos et réclama le throne de son père.

Voici des liens pour cette légende :

http://mythologica.fr/grec/danae.htm

http://www.theoi.com/Heroine/Danae.html (en anglais)

http://www.maicar.com/GML/Danae.html (en anglais)

ça fait une base de donnée tout ça.

numismate !

541

La légende de l’origine divine d’Alexandre le Grand

Les monnaies pseudo-autonomes du Koinon de Macédoine des liens ci-dessous, probablement frappées à Beroea sous Sévère Alexandre et Gordien III lorsque la Macédoine était une province autonome de l'Empire romain, portent sur les avers la tête d’Alexandre le Grand à droite et, sur les revers, une femme à gauche, soit assise sur un trône nourrissant d’une patère, de sa main droite, un serpent qui se hausse sinueusement devant elle, soit une femme à gauche réclinée sur un lit, levant la main droite à sa face en signe de stupéfaction à la vue d’un serpent dressé au dessus du pied du lit.

http://www.acsearch.info/search.html?id=1905606

http://www.acsearch.info/search.html?id=1928740

http://www.acsearch.info/search.html?id=613090

http://www.acsearch.info/search.html?id=507910

http://www.acsearch.info/search.html?id=1040347

La dame sur les revers de ces monnaies est identifiée comme Olympias, princesse d’Epire, la troisième épouse du roi Philippe II   de Macédoine et mère d’Alexandre III le Grand.  Les scènes font allusion à la légende de la conception divine de ce dernier en vertu d’une relation charnelle de la reine avec Zeus (Jupiter) Ammon, qui la séduisit sous forme de serpent   , un des différents déguisements adulterins adoptés par le roi des dieux pour posséder des belles femmes    au détriment d’Héra (Junon)   .

Le mythe d’une origine divine fut cultivé par divers monarques de l’Antiquité. D’après la légende, qu’Alexandre naturellement encourageait pour des fins politiques, un serpent    aurait été trouvé gisant à côté d’Olympias endormie   . On disait que dorénavant son mari ne voulut jamais s’accoupler avec “l’Epouse du Serpent”       . Selon une autre version, Philippe avait peur d’elle    et de son habitude de dormir en compagnie de serpents        .

Le Koinon (Communauté) était l’organisation politique qui gouvernait la province et pouvait frapper monnaie.

Pour cette légende, voir les liens suivants :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Olympias

http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_le_Grand

Bravo Emblemiste ....!!

Emblèmiste pour cette nouvelle légende ! ! !

beaucoup BRUTUS, HADRIEN.

...serpentissime !!! ... emblémiste ....

à toi Bruno !

N'était elle pas, en plus, prêtresse d'un des Mystères de Grèce, dont le nom m'échappe ?

Le lien de Wikipedia en français dit qu'elle fut éduqué dès l'enfance au temple de Dodone. La Wikipedia en anglais est un peu plus spécifique: "She was a devout member of the orgiastic snake-worshipping cult of Dionysus" ("Elle átait un membre dévoué du culte orgiastique adorateur de serpents de Dionysos"). Je ne sais pas si celà signifie qu'elle était prêtresse des Mystères.

542

La légende des talaria

La monnaie grecque du lien ci-dessous, de Vanusia, Pulia, porte sur l’avers le buste d’Hermès (Mercure) à droite, portant le pétase ailé, et, sur le revers, une botte ailée à gauche et un kerykeion (caducée).

https://www.cngcoins.com/Coin.aspx?CoinID=272327

La monnaie ci-dessous porte les  attributs plus communs du dieu Hermès (Mercure), le messager des dieux de l’Olympe. Sauf que les talaria étaient des sandales, au lieu de bottes.

  Dans la mythologie grecque, les talaria (du latin talaria, pluriel neutre de talaris, qui signifie « de la cheville »), talonnières ou sandales ailées sont un ces attributs. On disait qu’elles avaient été fabriquées par le dieu Hephaestus (Vulcain) en or impérissable, et qu’elles portaient le dieu en vol aussi vite que tout oiseau.

Les talaria sont attestées dès Homère   , qui les qualifie de « immortelles / divines et en or »  :

« [Hermès] noua sous ses pieds ses divines sandales, qui brodées de bel or, le portent sur les ondes et la terre sans borne, vite comme le vent [...]»(Odyssée, V, 43-45).  

Cependant les ailes ne sont pas mentionnées chez le poète    . Il faut attendre pour cela Le Bouclier d’Héraclès du Pseudo-Hésiode, qui le premier parla de pteróenta pédila, littéralement « sandales ailées »    . Les auteurs postérieurs reprendront tous cette caractéristique. Par exemple, dans les Hymnes Orphiques XXVIII (à Hermès)    .

Attribut naturel du dieu, elles jouèrent aussi un rôle dans le mythe de Persée, puisque ce héros les chaussa avant d'aller combattre Méduse (voir le post N.º 3, La légende de Persée et Méduse, dans cette série). Chez Eschyle, Persée fut équipé directement par Hermès. Cependant dans une tradition mieux attestée, le héros dût récupérer les sandales chez les Grées, des divinités primordiales, filles de Phorcys et Céto (voir les posts N.º 334, La légende des Gorgones, et  N.º 424, La légende de Céto (Keto), dans cette série).

Voici un lien pour cette légende:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Talaria

Merci de porter notre attention sur ce divin soulier
si j'étais tombé sur la monnaie sans avoir lu ton post, j'aurais mis un bout de temps à comprendre ce que représenterait le revers.

ça c'est un post très informatif

PYL !

Merci pour l'explication et un grand bravo pour cette file passionnante

Brennos !

543

La légende du styrax

Les monnaies grecques et provinciales romaines des liens ci-dessous, de Selgè, Pisidie, portent sur les avers la tête de face d’Héraclès (Hercule) et une massue ou les bustes à droite d’Hadrien, Antonin le Pieux, Commode, Septime Sévère, Sévère Alexandre, Julia Mamaea, Herennia Etruscilla et Aurélien, et, sur les revers, soit un vase de plante (styrax?), une massue et un bucrâne, soit un sanctuaire de Zeus et Héraclès avec une plate-forme ayant au dessus deux autels avec deux arbres à styrax ou, d’après une autre interprétation, une presse à écorce de liquidambar.

http://www.acsearch.info/search.html?id=215611

http://www.acsearch.info/search.html?id=825176

http://www.acsearch.info/search.html?id=213283

http://www.acsearch.info/search.html?id=225533

http://www.acsearch.info/search.html?id=264280

http://www.acsearch.info/search.html?id=905192

http://www.acsearch.info/search.html?id=1370723

http://www.acsearch.info/search.html?id=1211285

http://www.acsearch.info/search.html?id=148586

http://www.acsearch.info/search.html?id=405614

http://www.acsearch.info/search.html?id=1896113

http://www.acsearch.info/search.html?id=72445

http://www.acsearch.info/search.html?id=225539

http://www.acsearch.info/search.html?id=337045

http://www.acsearch.info/search.html?id=377363

http://www.acsearch.info/search.html?id=405615

http://www.acsearch.info/search.html?id=501614

 L’image sur les revers des monnaies ci-dessus a été traditionnellement identifiée comme des arbres de styrax (le Liquidambar orientalis Muller) sur une plate-forme ou autel, c’est-à-dire un végétal dont l’écorce produit le liquidambar, une oléorésine aromatique utilisée depuis l’Antiquité pour des fins médicinaux comme désinfectant et cicatrisant de plaies et pour les affections respiratoires, dont l’exploitation économique fut une richesse de la ville pisidiene de Selgè, qui pour cette raison l’aurait adpté pour son symbole monétaire. Cependant, selon une interprétation plus récente basée sur l’étrangeté de la forme des branches du prétendu arbre sur les monnaies provinciales romaines   , il s’agirait plutôt d’une presse à écorce de liquidambar extrait de l’arbre à styrax    .

Sur cet arbre et les différentes in terprétations de cet image, voir l’article du lien suivant, dont je remercie notre ami Trajan pour l’indication    :

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_2007_num_151_1_92195
       
Selgè fut une ville de l'antique Pisidie. Selon la légende, elle fut fondée par le devin Calchas    (voir le post N.º 426, La légende de Calchas, dans cette série) mais ses habitants prétendaient descendre des Lacédémoniens. Ils avaient cependant abandonné le grec pour un dialecte pisidien.

La ville était située à environ 950 mètres d'altitude sur les flancs sud des monts Taurus sur les bords de l'Eurimédon (l'actuel fleuve Köprüçay) au nord-est d'Antalya, en Turquie. Il s'agissait d'une des villes les plus puissantes de Pisidie, avec une armée de 2 000 hommes, souvent en conflit avec sa rivale Termessos. La cité fut sous suzeraineté lydienne, perse puis, lors de l'arrivée d'Alexandre le Grand    en 333 av. J.-C., se rallia au conquérant et ne fut pas pillée    .

Selgè se développa sous l'époque hellénistique et connut une période prospère sous l'empire romain. De nombreux monuments furent construits au IIème siècle dont un théâtre d'une capacité de 8 700 places ainsi qu'un stade et un gymnase creusés dans la roche et un aqueduc. Selgè possédait aussi une nécropole avec de nombreuses tombes ornées et des sarcophages.

Le déclin commença vers le IVème siècle et au siècle suivant Selgè n'était plus qu'une ville d'importance réduite qui repoussa cependant une attaque des Goths. Incluse au Vème siècle dans la province de Pamphylie, la ville était encore au IVème siècle le siège d'un diocèse autocéphale.

Aujourd'hui ses ruines peuvent être vues près du village d'Altinkaya.

Pour plus de renseignements sur la ville de Selgè, voir le lien suivant :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Selge